Mort de Babacar Touré : Sénégal et Afrique perdent une grande figure du journalisme

Afrique

Au Sénégal, Babacar Touré, fondateur du groupe de presse Sud Communication et  monument de la presse privée, est décédé. Il s’est éteint ce 26 juillet 2020 à l’âge de 69 ans. Ce lundi matin, c’était la levée du corps à l’hôpital principal de Dakar et il y avait beaucoup de monde pour rendre hommage à ce journaliste respecté.

Babacar Touré, pour certains c’était simplement « BT », ses initiales, une signature qui a marqué le monde médiatique au Sénégal. Son portrait est à la une des journaux ce lundi matin, physique imposant, charismatique, lunettes sur le nez. Il y avait beaucoup de monde pour la levée de corps à l’hôpital principal de Dakar. La famille, des confrères, mais aussi des personnalités politiques.

Babacar Touré était un homme de réseaux, et il avait beaucoup d’amis. Né à Fatick, formé au CESTI, le Centre de formation des journalistes de Dakar, promotion 1979, il est ensuite passé par les États-Unis, la France et le Canada. Il a un temps été journaliste au quotidien national Le Soleil. Il est aussi passé par l’ONG Enda.

L’aventure Sud

Mais c’est au milieu des années 1980 que commence l’aventure Sud. Une saga qui débute chez lui, avec peu de moyens, ainsi que quelques jeunes confrères et amis. Ils lancent d’abord le journal Sud Hebdo en 1986, puis Sud Quotidien en 1993, et l’année suivante la radio Sud FM, première radio privée du Sénégal après la libéralisation des ondes. Il aura aussi présidé le Conseil national de régulation de l’audiovisuel.

Babacar Touré est donc considéré comme un pionnier. Professionnel reconnu, il a formé et inspiré plusieurs générations de journalistes, côtoyé plusieurs présidents, au Sénégal, mais aussi dans la sous-région. Il était notamment proche du président guinéen Alpha Condé. Sa démarche était surtout aussi panafricaine, comme en témoigne le journaliste Ibrahima Bakhoum, qui a participé dès le début à l’aventure Sud :

Ce matin, à l’hôpital principal de Dakar chacun avait une anecdote en marge de la cérémonie de levée de corps, sur les longues soirées de bouclage du journal, sur ses conseils, ses coups de gueule parfois, mais oubliés le lendemain, sur sa rigueur. Parmi tous les hommages, on peut citer celui du président Macky Sall, qui a salué sur Twitter « un journaliste chevronné, homme de consensus et de dialogue, de tous les combats pour la liberté et la démocratie. »

Quant à Edouard Ouédraogo, directeur de publication du quotidien l’Observateur Paalga au Burkina Faso, il rappelle que Babacar Touré fut l’un des artisans de la journée internationale de la liberté de la presse.

 

RFI

 

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