Netanyahu rejette les pressions internationales et affirme que l’offensive à Rafah aura lieu

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Le premier ministre israélien rejette les pressions exercées contre son pays pour arrêter la guerre à Gaza. Et il proclame que l’invasion terrestre de Rafah, la ville du sud de l’enclave où sont réfugiés près d’un million et demi de Palestiniens, aura bel et bien lieu. Une délégation israélienne va néanmoins se rendre au Qatar, où vont se dérouler de nouvelles négociations pour une éventuelle trêve.

« Ce n’est un secret pour personne, affirme Benyamin Netanyahu, plus déterminé que jamais, devant les ministres de son gouvernement, la pression internationale contre nous s’intensifie, contre l’armée, le gouvernement et aussi contre le Premier ministre. Pas question d’élections maintenant qui paralyseraient le pays pendant six mois. »

« Les choses doivent être claires. Si on arrête maintenant, cela signifie qu’Israël a perdu la guerre. Et cela, on ne le permettra pas. Donc il ne faut pas céder à ces pressions. Et nous ne céderons pas. Par conséquent, je le souligne : nous allons opérer à Rafah. Cela prendra quelques semaines. Mais cela va se produire », a renchéri le chef du gouvernement israélien.

« Vous avez la mémoire courte, dit encore Benyamin Netanyahu. Avez-vous oublié si rapidement le 7 octobre, le massacre le plus terrible commis contre les juifs depuis l’Holocauste ? » Et il suggère : « Au lieu de faire pression sur Israël, tournez-vous vers le Hamas et son parrain, l’Iran. » Des propos dirigés en premier lieu vers le président américain Joe Biden, précise notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul.

Une proposition de trêve qui bloque

Par ailleurs, le chef du Mossad, David Barnea, est à la tête de la délégation israélienne chargée de négocier une trêve à Gaza. Une nouvelle tentative de pourparler sous l’égide des médiateurs qatariens, alors que les discussions patinent depuis des semaines et que jusqu’ici, le plan en trois phases avancé par le Hamas n’a pas convaincu les autorités israéliennes.

Le Hamas propose une trêve progressive en trois phases. La première étant que l’armée israélienne se retire du boulevard Salah al-Din – la principale artère qui traverse Gaza du nord au sud –, qu’elle autorise le retour des déplacés et laisse entrer l’aide humanitaire. C’est alors que les échanges débutent : le groupe armé s’engage à libérer dans un premier temps les otages israéliens les plus vulnérables – femmes, enfants, personnes âgées ou souffrantes – contre un maximum de 1 000 prisonniers palestiniens détenus en Israël.

Pour la deuxième phase, le mouvement islamiste fait monter les enchères au sujet des soldats de l’État hébreu capturés pendant l’attaque du 7 octobre. Ils ne feront pas partie de la négociation, avance le Hamas, tant qu’un cessez-le-feu permanent ne sera pas déclaré.

Enfin, si toutes les conditions sont réunies, alors pourra être lancé le processus de reconstruction de Gaza et la fin du siège mis en place par Israël. Benyamin Netanyahu estime que tout cela est irréaliste. Le but du Premier ministre israélien est de détruire le Hamas. Son cabinet de sécurité doit se réunir en fin de journée pour livrer sa feuille de route à la délégation en partance pour le Qatar.