Les révélations de Théophile Yarou et Alassane Tigri

Politique

Le parti Force Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) a obtenu mardi 24 septembre son récépissé définitif du ministère de l’intérieur. Toutefois, la guéguerre née suite à la délivrance du récépissé provisoire se poursuit. Théophile YAROU, ancien ministre d’État chargé de la défense, « premier secrétaire exécutif national adjoint du parti FCBE » ( sic) et AlassaneTIGRI, quatrième secrétaire national adjoint(il fait parti de ceux qui accusent Théophile Yarou et Cie) ne parlent pas le même langage au lendemain de la délivrance de récépissé au parti FCBE par le ministre de l’intérieur. Sur radio Frissons, les deux membres exposent leurs versions des faits. Comment le parti Fcbe a pu obtenir son récépissé ? Le président d’honneur Boni Yayi a-t-il été consulté ? Que risquent Paul HOUNKPÈ et les siens ? Le parti FCBE survivra –t-il à cet épisode ?Théophile Yarou et Alassane Tigri en parlent.

Je suis Théophile YAROU, ancien ministre d’État chargé de la défense, premier secrétaire executif national adjoint du parti FCBE.

Quelles exigences vous avez satisfait pour obtenir ce récépissé ?

Pour le ministre de l’intérieur, il fallait aller vers un processus de récréation ou de refondation du parti. Deuxième exigences, les membres de l’exécutif du parti qu’ils faillent déposer des dossiers contenant des pièces administratives que certains de nos collègues ne pourront pas obtenir. Nous parlons de casier judiciaire, nous parlons d’attestation de résidence. Il s’est avéré que ceux qui étaient concernés par cette dernière exigences c’était le ministre Djènontin, le ministre d’État Komi KOUTCHE et le ministre Simplice CODJO. Nous lui avons dit que s’il était vrai que nous puissions aller à un autre congrès; il n’en est pas de même pour ce qui est donc des mesures d’exclusion, il nous a répondu que lui il est chargé de faire exécuter les textes de la République même si le texte est mauvais pour l’instant, sa respecte les textes en vigueur. À partir de ce moment, soit nous satisfaisons ou alors nous disparaissons complètement et la République continue. Sa a été un choix très difficile pour nous de faire l’option de privilégier d’abord l’obtention de cerécépissépuis ensuite de pouvoir expliquer et de pouvoir remettre tout le monde à sa place.
Donc, ce qui a été fait n’a p1s été fait contre quelqu’un. Mais c’est un choix qui privilégie l’intérêt général.

Est-ce que pour prendre une décision comme sa et satisfaire les exigencesde ce genre, le bureau exécutif s’est réunis?

Si, le bureau s’est réuni et avait décidé de satisfaire à ces exigences. Mais certains avaient pensé que se serait en contradiction avec les déclarations antérieures du parti. Ce qui est vrai. La déclaration de ne pas satisfaire aux injonctions du ministre de l’intérieur n’a jamais été discutée ni au niveau du bureau politique ni au niveau du bureau exécutif. Dire qu’à partir de ce moment que c’est une déclaration qui est venue comme sa que nous avons couvert parce-que il y avait une polémique en ce moment là, il fallait calmer les esprits mais que avec suffisamment de recule, il fallait revenir sur la décision. Mais, évidement, il y avait certains qui disaient non. Les gens ‘e nous prendraient pas au sérieux. Beaucoup ont dit, écoutez, face aux enjeux qui arrivent, si nous ne faisons rien, le parti va disparaître, le parti va mourir de sa belle mort et les gens vont se disperser. Il fallait donc sauver les meubles.

Au nom du récépissé vous avez exclu du bureau exécutif les collègues que vous avez cité, c’est bien ça?

Ce n’est pas une exclusion. Ils ne sont plus membres du bureau, ils sont membres fondateurs du parti, ils sont membres du parti.

Est-ce que c’est une décision collégiale

Écouté, c’est une décision de la majorité que je viens de vous dire, les membres du bureau, qu’on nous a demandé de ne pas extérioriser. Dans un parti démocratique, on doit quand même dire ce que la majorité veut. Mais l3s autres disent le contraire. Écouté, qu’ils viennent à un débat contradictoire, on va leurdémontrer que à la dernière réunion, les membres du bureau ont décidé qu’on revienne sur les déclarations qui ont été faites par une seule personne. Je vais vous dire, si vous voulez que je vois parle de cette réunion. Quand ceux qui soutiennent qu’il fallait pas aller chercher notre récépissé, ont constaté que les choses ont évolué au niveau du bureau politique, ils ont demandé que rien ne filtre de cette réunion. Mais après, qu’est-ce qu’ils ont fait, ils ont fait passer un communiqué dans les réseaux sociaux pour dire qu’on s’est réuni et que on a encore réaffirmé que nous tenons à notre position. Ce qui n’était pas vrai. Mieux que sa, ils proposent un plan B qui consisterait à créer un autre parti qui ne s’s’appellera pas FCBE, et comme sa, ils pensaient qu’on pouvait obtenir un récépissé avec ce parti-là. Sa voudrait dire qu’ils enterrent le parti FCBE. Sa voudrait dire qu’il y a des gens qui ont des plans cachés qu’ils veulent mettre en application, mais ils voudraient que les choses se passent demanière à ce qu’on ne dise pas qu’ils ont trahit. Laissé le parti mourir de cette mort, peut en créer autre chose.
Nous on a dit il n’est pas question que l’on rentre dans un plan B. On s’accroche à ce parti et allons tenter la bonne foi du gouvernement pour voir s’ils ne vont pas donner. Parce-que le dernier argument qu’il avance, c’est de nous dire que quelque soit ce que nous allons faire, le Président TALON, puisque tout se ramène à lui, ne nous donnera jamais de recepissétant que le parti s’appellera FCBE et tant que le Président Boni YAYI sera le Président d’honneur. Ceux qui disent le contraire, c’est leur position ça au sein du bureau politique. Nous leur avons dit : nous n’avons pas tenté, nous ne sommes pas allé au bout de notre démarche, comment on peut conclure que le Président TALON ne nous donnera pas.de récépisséqu’ on s’appellerait FCBE.

Avez-vous consulté le Président Boni YAYI sur ça?
Nous avons désigné en notre sein des collègues pour discuter avec le Président Boni YAYI et surtout pour lui expliquer le piège à éviter.

Et il a validé ?
D’aprèsle compte rendu que m’ont fait ceux qui sont chargés, ils n’auraient pas pu parler avec le Président. Je suis franc moi.

Qui est aujourd’hui le secrétaire exécutif national ?
Pour remplir les formalités c’est le ministre Paul HOUNKPÈ.

Quand vous avez eu le récépissé, est-ce que vous avez informé les autres ?

Dès que j’ai demandé à celui qui est allé retirer de me dire ce que contient l’enveloppe, il m’a dit, et j’ai dit, tu caches ça on convoque le bureau politique et on leur présente sa.

Vous n’avez même pas téléphoné à monsieur ATCHADE, monsieur AZATASSOU, le Président YAYI ?
Je viens je viens. Là, je suis rentré de mission et j’ai demandé qu’on convoque le bureau politique. Mais avant que je n’arrive à Cotonou, la polémique a déjà été lancée comme si c’est un parti qui aime les suspicions, les polémiques. Quand s’est lancé comme sa, et bien, on est obligé d’attendre un temps d’apaisement avant de convoquer la réunion. De toute façon, ce qu’on a fait, on l’a fait pour tout le monde. Et bien, nous sommes prêts à en répondre devant qui que ce soit.

Vous n’avez trahi personne. Vous n’avez rien fait en catimini ?
Trahir, c’est aller contre les intérêts du parti. Et le récépissé pour moi, constitue un intérêt pour le parti. Je trahirai si je jouais contre la délivrance de ce récépissé (….). Je ne suis pas de cette nature.

Vous n’avez rien négocié dans les coulisses ?
Non, rien. Avec qui ? Avec qui ??

Vous ne redoutez pas une scission, que le parti se divise en deux ailes ?

Le parti était déjà divisé en deux courants. Sa, c’est une réalité, il ne faut pas le caché. Je vais vous l’expliquer. Il y a un courant quidepuis ledébut de ce combat, a opté pour la modération et il y a un courant extrémiste. Nous avons géré les deux.
On dit que c’est pour obtenirl’annulation de votre convocation que vous avez eu à mené…
(Rire…)

Ça vous fait rire ?
Oui, sa me fait rire parce-que je continue de répondre aux convocations puisque l’arrêté a dit si tu refuses de répondre, tu seras concerné par l’exclusion. J’ai encore répondu il y a deux semaines.

La FCBE survivrait à cet épisode ?
La FCBE survivra. Vous allez voir si je vous donne mon téléphone, j’ai reçu plus de trois miles félicitations… Les gens qui sont contents à la base. Ceux qui ne sont pas contents, c’est les Web activistes qui sont au service de tout le monde. Pour le peu, ils peuvent injurier n’importe qui et puis c’est terminé.

Théophile YAROU merci. Merci d’avoir répondu
C’est moi qui vous remercie.

Alassane TIGRI, quatrième secrétaire national adjoint
« Le bureau politique en décidera »
(« …nous avons un secrétaire exécutif national qui reste et demeure DJÈNONTIN Valentin », dit-il)
« …nous avons un secrétaire exécutif national qui reste et demeure DJÈNONTIN Valentin »,propos de AlassaneTIGRI, quatrième secrétaire national adjoint du parti Fcbe sur radio Frissons. Il va à l’encontre des affirmations de Théophile Yarou et indique que « Le bureau politique décidera » du sort de Paul Hounkpè et autres membres du Fcbe désormais mandataires du parti qui ont pu obtenir le récépissé définitif du ministère de l’intérieur.

AlassaneTIGRI : Je suis AlassaneTIGRI, quatrièmesecrétairenationaladjoint

Comment peut-on expliquerce qui arrive à un parti comme la FCBE. Est-ce qu’il n’y a pas de discipline de groupe ou il n’y a pas des sanctions profondes pour ce qui éclate aujourd’hui.

Ce n’est pas une lutte de « ligne » encore moins une lutte idéologique. C’est platement le pouvoir de la Rupture qui a comme principe de tout soumettre sur son passage. Et c’est dans cette perspective là qu’il a simplement trouvé le moyen de mettre à sa disposition certains camarades constituant le trio de la honte, le cheval de Troie au sein de notre parti pour arriver à ce que nous savons, créé la zizanie, créé la division, pour aboutir à la destructionde ce parti. Car en faite, à plus de quatre reprises, le bureau politique s’est réuni et a décidé de rejeter les injonctions du ministre de l’intérieur conditionnant la réception du récépissé à savoir: aller à un congrès constitutif pour une alliance qui existe depuis plus.de dix ans et qui s’est constituée en parti politique depuis février 2018. Et deuxièmement, exclure de la direction du parti, certains camarades. Contre toute attente, ces camarades-là ont tenu un pseudo récépissé, à combien et sur quelle base, on ne sait et ont fournis des documents au ministère de l’intérieur, répondant ainsi aux injonctions que le parti avait clairement et fermement rejeté. Cela a eu des conséquences. La nomination pirate de monsieur Paul HOUNKPÈ comme secrétaire exécutif national et l’exclusion de nos camarades.

Tout ce qui arrive au parti FCBE c’est la faute au pouvoir en place ?

Non, on dit qu’une maison lézardée court à sa propre perte et que l’ennemi ne peut vous pénétrez que parce-que vous avez en votre seins, des failles. Il n’y a aucun acte qui les condamne. Il y a quand même en justice ce qu’on appelle la présomption d’innocence. Voyezvous-mêmes: quel est ce parti là où le pouvoir que vous combattez vous organise et vous indique ceux que vous devez choisir comme responsables. C’est le monde à l’envers.

Ce récépissé délivré le 12 septembre 2019, vous le voulez ou pas ?
Nous, notre position de principe a toujours été que le pouvoir nous doit ce récépissé sans autre forme de procès étant entendu que nous avons rempli toutes les conditions.

Vous en voulez ? Oui ou non ?
Les conditions dans lesquelles ca a été délivré nous pose problème.

Qui a lamajorité, la légitimité ou aujourd’hui de décider d’accepter ce récépissé ou de demander son annulation au non du parti
Je pense que c’est le parti. Et le parti c’est le bureau politique. Et c’est la majorité c’est-à-dire ceux qui ont été élus au niveau du congrès historique de Parakou. C’est-à-dire nous avons un Président d’honneur, nous avons un secrétaire exécutif national qui reste et demeure DJÈNONTIN Valentin. Et incessamment, nous devrions avoir un bureau politique qui va se pencher et trancher définitivement toutes ces questions là et vois serez informez par le communiqué que sortira ce bureau politique.
Vous n’avez pas peur de tuer le parti en le privant d’existence légale ?
Non, non, dans tous les cas, le pouvoir avait décidé de ne pas nous permettre d’aller aux élections législatives, le parti n’en est pas pour autant. Et aujourd’hui, ce n’est pas le pouvoir qui détermine notre existence. C’est notre volonté à vouloir faire vivre notre parti dans les cœurs, les esprits et dans notre combatpour que ce parti là existe. Et dans cette perspective là, nous sommes en unissons avec toute l’opposition. Nous ne pouvons pas permettre au pouvoir de déterminer qui va exister et qui ne va pas exister. C’est inadmissible. C’est une position de principe si bien que, sachant que cela n’est pas possible, vous avez vu le simulacre de congrès qu’ils ont fait. Ce qu’ils ont fait là, ils pensent que c’est une porte de sortie pour donner le sentiment qu’ils ont accédé à la nécessité de donner une existence légale à Forces cauris pour un Bénin émergent. Parce qu’ils sont conscients qu’en réalité, tant que rien n’est réglé au niveau de FCBE, c’est comme si rien n’a été fait. Et pour nous et pour tout vous dire, la question centrale reste et demeure la reprise des élections législatives. Et ceux qui crient que c’est le sésame qui doit nous permettre d’aller aux communales et aux municipales.

Quel sera le sortaux amis d’hier qui aujourd’hui semblent devenir des ennemis ?
Nous avons des textes. Nous avons clairement dit qu’il n’appartient pas à une conférence de presse de déterminer la conduite à tenir par rapport à ces camarades. C’est le bureau politique qui est l’instance appropriée à connaître de ces situations et à prendre les décisions idoines.

Ils risquent peut-être une exclusion du parti ?

Je pense que le bureau politique en décidera.
Est-ce que vous ne craignez pas une scission de votre parti ? Parce-que là maintenant, on voit déjà la division venir ou qu’elle est là déjà.

Oui, ce que vous dites, la question principale,c’est ce que les militants pensent. Est-ce que les militants vont accepter cette traitrise ?

Que disent-ils?

Vous êtes dans le pays, vous avez accès aux différents forums. La réaction des militants dans leur globalité, c’est un désaveu à l’instar de la réaction du Président d’honneur. C’est un désaveu et personne ne peut l’accepter. Donc c’est une affaire d’appropriation des principes par l’ensemble de nos militants. Et nous croyons que face au problème en discussion, au débat en cours, les militants expriment de plus en plus leur position….
Et pourtant monsieur YAROU a dit qu’il a été félicité !!!!
C’est normal qu’il soit félicité par HOUNKPÈ. C’est normal qu’il soit félicité par ISSIFOU. Et dans la vie, vous convenez avec moi, qu’il y a des gens qui n’ont qu’une des principes et qui n’ont pas honte de dire ceci aujourd’hui et demain de dire son contraire. Tous ceux qui sont dans cette logique là ne pourront que le féliciter et qui ont le désire d’être maire dans l’une de nos villes ne peuvent que le féliciter. Et qui ne se demandent pas si le fait simplement d’avoir ce récépissé-là est réellement la condition pour aller à ces élections. Donc c’est à nous d’avoir une conscience claire de la situation, de savoir les limites réelles de ce qu’on nous a offert aujourd’hui sur le plateau au prix de cette trahison-là, sa valeur réelle.

Monsieur le ministre, merci beaucoup.
Je vousremercie.