« Le programme va continuer…La dernière rue de Cotonou sera nettoyé »

Politique

L’opération de libération des espaces publics a démarré ce mardi 3 janvier 2017 à Cotonou. Sur le terrain, il est clair de constater que « les populations ont donné la bonne foi qu’elles ont compris la démarche du gouvernement ». Le Préfet du Littoral est décidé à aller au bout. « Le programme va continuer…La dernière rue de Cotonou sera nettoyé », dit-il. Entretien.


Les 4 Vérités : Quel est l’état des lieux de l’avancement de l’opération de déguerpissement ?

Modeste Toboula: Comme vous le constatez, nous sommes venus appuyer les populations. Les populations ont donné la bonne foi qu’elles ont compris la démarche du gouvernement. L’opération a été lancée, on l’a suffisamment annoncée. Le but de l’opération c’est d’accompagner ceux qui n’ont pas les moyens de partir d’eux-mêmes, ce n’est pas de les faire déguerpir, c’est faux. Déjà, les populations ont démarré l’opération elles-mêmes et nous sommes déjà à un taux d’exécution physique d’au moins 40%. Donc, l’Etat vient simplement apporter son aide à ceux qui n’ont pas suffisamment d’argent pour ramasser les gravas, à ceux qui n’ont pas suffisamment de moyens pour loyer une pelle pour détruire les infrastructures qu’elles ont érigé sur les espaces publics. C’est tout simple que ça donc il n’y a pas de particularité, vous voyez, c’est dans la convivialité avec les populations elles-mêmes que nous effectuons l’opération on échange avec elles, on rie donc c’est comme si c’est une fête nationale, la fête continue, il n’y a pas de soucis.

Alors, quelles sont les dispositions prises pour maintenir pour le maintien de cette mesure ?

Non, il faut simplement dire que c’est une mesure qui est déjà pérenne dans la mesure où c’est une interdiction. Ce n’est pas une interdiction temporaire. Nous sommes entrain de faire le travail dans la logique de faire comprendre aux populations que ces espaces là, ne sont pas des espaces sur lesquels il faut s’installer. Il n’y a pas de demi-mesure, il n’y a pas de rétropédalage. Les populations ont compris et elles partent d’elles-mêmes. Nous allons simplement les aider avec les mesures d’accompagnement que le gouvernement est entrain d’identifier pour qu’elles puissent avoir d’autres sites de réinstallation. L’essentiel c’est qu’elles comprennent qu’on ne peut pas rester ici, le reste c’est en cours. Les dispositions sont prises, le ministre en charge du cadre de vie et du développement durable nous a instruit pour que ces dispositions se poursuivent donc, il n’y a pas de soucis, il n’y a pas de problème. Les gens vont se réinstaller ailleurs. Je voudrais donc lancer un appel à ceux qui veulent se réinstaller si c’était leur idée de commencer par oublier cette mauvaise idée. Par ce que, ce n’est pas seulement les infrastructures qui sont interdites de rester dans les espaces publics, il y a aussi les hommes. Je voudrais lancer un appel particulier aux vendeurs d’essence frelaté pour leur dire, nous avons pris soins de les aider à ramasser les tabourets, nous avons pris soins de les aider à ramasser les bouteilles, les bidons etc. je voudrais leur demander humblement de ne plus revenir avec les bouteilles parce que désormais, il ne s’agira plus des bouteilles ni des tabourets mais on va les présenter devant le procureur.

La nature a horreur du vide dit-on. Alors ces espaces publics désormais libérés serviront à quoi dans un futur proche ?

D’abord il faut dire que le pilier trois du Plan d’Action du Gouvernement a prévu un certain nombre d’infrastructure à réaliser. Notamment le pilier trois qui parle bien sûr de l’amélioration du cadre de vie des populations. Et à ce niveau, il est prévu 300 km de voies bitumées, pavées à Cotonou ; on aura à revoir les espaces verts de Cotonou etc. des Tpc seront aménagés donc il y a un vaste programme du gouvernement qui sera mis en œuvre. Mais au demeurant, il faut faire constater que l’espace public n’est pas discutable. Que l’on ait des projets spécifiques ou non, quant on dit que le domaine public est insaisissable, inaliénable et imprescriptible, il reste tel. Quand on dit que la nature a horreur du vide, c’est le vide qui fait la nature. Si vous restez dans un environnement où il n’y a pas d’aération, il n’y a pas de vide ou il n’y a pas les normes minimales en matière de sécurité environnementale et même de la qualité de l’air, je pense que nous ne sommes pas dans une ville. Donc, ce n’est pas par ce qu’un espace ou un site ne va pas recevoir un projet spécifique qu’il faut aller se réinstaller. C’est le message qu’il faut apporter à nos concitoyens qui peut être sont dans l’ignorance du faite de mauvaise pratique que nous avons cautionnés en tant qu’autorité depuis des années. Fort heureusement nous sommes dans une vraie rupture qui veut que les choses changent profondément et non en surface.

Pourquoi avoir choisi le tronçon Houéyiho-Fidrossè plage pour ouvrir le bal?

Vous savez très bien que Cotonou a des zones, on a fait un zonage et il faut commencer là où ça semble plus difficile. Vous-mêmes vous constatez avec moi, ne serait-ce que le tronçon qui a été aménagé, ce que ça présente comme aspect (… ) l’une des motivations est qu’il faut faire le lancement dans un milieu où vous pouvez déjà percevoir les impacts de façon rapide. Nous appelons ça les AED (les actions à impact rapide et démonstratif). Donc par rapport à ça, c’est un Aed que nous avons choisis de faire dans cet espace là pour qu’au soir de l’opération, quand vous allez faire la visite des sites nettoyés, vous-même vous, vous vous rendez compte comme l’a dit le chef de l’Etat, le béninois est capable du meilleur et nous sommes capables du meilleur.

Quelle est la suite du programme ?

Le préfet : Mais le programme c’est continuel. Ça va continuer jusqu’au dernier degré. La dernière rue de Cotonou sera nettoyé. Ça, il n’y a rien à faire.