Coupe du monde 2022 : Le Maroc, ses supporters et la fin de l’aventure qatarienne

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Battus 2-1 par la Croatie lors du match de troisième place, les Marocains terminent cette Coupe du monde 2022 historique, une nouvelle fois devant leur public, encore très nombreux.

Il s’est mis à genoux, a regardé dans le vide. Que pouvait penser Hakim Ziyech au moment du coup de sifflet final sur la pelouse du stade international Khalifa ? Se remémorait-il déjà toutes les émotions vécues ici au Qatar ? Ou le milieu offensif se disait-il qu’une troisième place aurait pu récompenser une équipe vaillante, et des supporters incroyables ? Cette vague rouge qui a déferlé dans les stades du Qatar restera une des images fortes de cette Coupe du monde 2022.

La Palme d’Or du public le plus fervent

Pour la petite finale, les fans marocains n’ont jamais cessé de chanter, crier, danser, toujours aussi agités à dix minutes de l’épilogue de cette aventure qu’ils pourront raconter à leurs enfants, à leurs petits-enfants, malgré cette deuxième défaite d’affilée, après celle face à la France en demi-finale. Ils étaient encore les plus nombreux parmi les 44 137 personnes dans les tribunes. La Palme d’Or du public le plus fervent et le plus assidu pour ce remake de la phase de groupes est attribuée une nouvelle fois aux fans marocains.

Les Lions de l’Atlas avaient mis en échec Luka Modri? et les vice-champions du monde lors de leur premier match de poules (0-0). « Ça serait bien de ramener une médaille à la maison », avait concédé le jeune sélectionneur marocain, Walid Regragui, qui restera une des stars de ce Mondial, le premier à avoir porté une équipe africaine jusqu’en demi-finale. Le tout, en éliminant de la compétition plusieurs grands noms : la Belgique, l’Espagne puis le Portugal de Cristiano Ronaldo.

Parfois, si l’envie décuple vos forces, la réalité revient vite au galop. Le gardien Yassine Bounou n’avait plus la grinta, et ce collectif si impressionnant, qui n’avait encaissé qu’un seul but lors des cinq premières rencontres, commençait à battre de l’aile.

« Nous sommes allés au bout de nos forces physiquement, commente Walid Regragui. On voulait faire plaisir au public. On a donné un bon spectacle et une bonne image. On va continuer à travailler. Désormais, nous sommes attendus ».

La Croatie avait placé son pays sur le podium d’une Coupe du monde pour la première fois en 1998. Le Maroc rêvait dans son for intérieur de l’imiter. « La Croatie mérite sa troisième place. C’était un match compliqué, il y avait de la fatigue. La marche était trop haute, il fallait être à 100% », avoue Regragui.

« On a réussi à fédérer un peuple pendant un mois  »

Que restera-t-il comme image marquante dans la tête de l’ancien coach du Wydad Casablanca à l’issue de cet épilogue ? « À chacune de nos victoires, le peuple marocain est sorti dans la rue. On a eu un impact extraordinaire au Maroc, on a réussi à fédérer un peuple pendant un mois », dit Regragui, qui n’aurait jamais cru vivre un tel parcours. « Maintenant, il faut gagner une Coupe d’Afrique des nations pour cette génération, si elle veut entrer pour de bon dans l’histoire du foot marocain », annonce-t-il.

Malgré la défaite, pour les supporters marocains, l’affiche valait vraiment son pesant de bronze. Hakim Ziyech peut regarder ses fans dans les yeux, et promettre que ce n’est que le début d’une grande histoire pour les Lions de l’Atlas.