Entretien avec Célestin Venant QUENUM, Directeur général de l’Agence nationale de protection sociale : Le Dg ANPS évoque les avantages du projet ARCH

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 (Le DG Célestin Venant QUENUM lève un coin de voile sur le hautement social de Talon et invite les retardataires à saisir les occasions à venir pour se faire enrôler à tout prix…)

 

« Le sésame pour bénéficier des services de ARCH, c’est de posséder sa carte d’identité nationale biométrique », dit-il

La carte nationale d’identité biométrique est une carte à tout faire. Monsieur Célestin Venant QUENUM, Directeur général de l’Agence nationale de protection sociale  invite ceux qui ne sont pas dans la base à  faire l’effort d’aller à tout prix s’inscrire.En effet, le constat, les Béninois peinent à faire usage de la carte nationale d’identité biométrique pour l’accès au panier de plus de 28 soins et pathologies. Le directeur général de l’Agence nationale de protection sociale, ANPS, Célestin Venant QUENUM appelle les Béninois détenteurs de la carte biométrique à se rendre dans les centres de santé en cas de maladie pour bénéficier gratuitement des soins et des médicaments, un début du hautement social promis par le Président Talon. Le DG ANPS demande alors aux retardataires de saisir les occasions à venir pour se faire enrôler à tout prix pour bénéficier du précieux sésame, qu’est carte nationale d’identité biométrique.

Les 4 Vérités : Monsieur le Directeur Général, dites-nous ce que l’ANPS, l’Agence nationale de protection sociale, fait pour les populations depuis les réformes du gouvernement Talon.

Célestin Venant QUENUM : Merci monsieur le journaliste. L’agence a été créée dans un premier temps pour opérationnaliser le projet d’Assurance pour la Réhabilitation du Capital Humain, ARCH. Et ce projet comme vous le savez, offre un paquet de quatre services à savoir l’assurance maladie, la formation professionnelle, le crédit et la retraite aux acteurs du secteur informel qui jusqu’à ce jour ne bénéficient pas des mécanismes de protection sociale. Aujourd’hui au Bénin ce sont les fonctionnaires et les salariés du privé, qui ont droit à l’assurance maladie, a des formations professionnelles, qui accèdent facilement au crédit, ou qui bénéficient d’une pension de retraite. Et l’ambition du gouvernement est de rendre ces services de protection sociale accessibles aux populations travaillant dans le secteur informel qui sont souvent très vulnérables. Et donc c’est un exercice qui a commencé depuis 2017 et on a instauré un mécanisme spécifique pour faire un processus d’identification de ceux qui auront besoin d’un appui spécifique de l’Etat surtout dans le cadre du service d’assurance maladie. L’Etat a décidé d’offrir gratuitement l’assurance maladie aux pauvres extrêmes de notre pays. Mais quand on dit pauvres extrêmes de notre pays, il va falloir aller les chercher les uns après les autres pour être sur qu’on a oublié personne et qu’on a vraiment les pauvres. Et cet exercice a été fait pendant bientôt plus de deux ans et nous avons identifié d’abord les ménages pauvres, nous avons envoyé des enquêteurs aller les chercher dans leur domicile, investiguer et nous permettre de valider le statut de personne pauvre extrême qui pourrait bénéficier d’une assurance maladie. Cet exercice a été fait dans toutes les communes du Bénin, dans tous les villages et tous les hameaux. Si bien qu’à ce jour nous avons une base de données portant sur plus d’un million cent (1.100.000) à peu près de personnes pauvres extrêmes pour lesquelles l’Etat a commandé des cartes biométriques gratuitement et qui auront l’assurance maladie gratuitement.

 

Et pour ceux qui n’ont pas pris le train en marche et qui se sont rendus à l’évidence, qu’ils étaient dans une erreur. Qu’est-ce que vous leur dites pour rattraper le train en marche, monsieur le Directeur

Comme toujours, l’Etat leur donne une seconde chance pour se rattraper. On a le cas des artisans qui n’avaient pas voulu se faire enregistrer pour bénéficier des prestations que le projet ARCH offre et dès que nous avons commencé les formations au profit des premiers artisans, ils ont exprimé le souhait de se faire enrôler dans la base nationale du Ravip avec le statut d’artisan afin d’accéder facilement et gratuitement aux formations que nous sommes en train de déployer. Et donc, le gouvernement a autorisé un recensement complémentaire pour les artisans. Il en est de même pour  les pauvres extrêmes qui, dans certaines localités, n’ont pas voulu se faire enrôler, parce qu’ils ont cru que c’était un processus politique ; mais quand les villages voisins ont bénéficié d’assurance maladie gratuitement de la part de l’Etat, ils ont commencé par exprimer le besoin de se faire enrôler et du coup, nous sommes en train de préparer sur l’ensemble du territoire national un processus d’enrôlement complémentaire. Certains ne sont même pas enregistrés dans la base du Ravip donc nous sommes obligés, en allant sur le terrain, de partir avec les équipes du Ravip pour leur faire automatiquement le Ravip avant de les enrôler pour qu’ils soient bénéficiaires des services de ARCH, parce que le sésame pour bénéficier des services de ARCH, c’est de posséder sa carte d’identité nationale biométrique pour qu’on puisse rendre compte formellement au gouvernement de qui a bénéficié de nos services et dans quelles conditions.

 

Au dernier conseil des ministres, avant les vacances gouvernementales, le gouvernement du président Talon a décidé de rattacher votre institution à l’Agence nationale d’assurance maladie, ANAM et l’Agence nationale de gratuité de la césarienne, ANGC. Comment comptez-vous coordonner autant de prérogatives pour rester dans la dynamique du hautement social promis par le président Talon ?

Vous savez les caractéristiques du gouvernement Talon, c’est la recherche de l’efficacité dans  l’action. Il s’est avéré que les prérogatives de ces deux anciennes structures que vous venez de citer rentrent intégralement dans les activités du projet ARCH. Dans le cadre de l’assurance maladie, nous prenons en charge tout ce qui est grossesse, que cela soit un accouchement par voie basse ou par césarienne, l’Agence nationale de protection sociale les prend en charge intégralement pour les bénéficiaires de l’Assurance maladie. Ca fait de la redondance de laisser une structure de l’Etat s’occuper uniquement que de la gratuité de la césarienne alors que l’Anps s’occupe aussi bien des accouchements ordinaires que de la césarienne et nous ne nous arrêtons pas qu’aux actes d’accouchement ; nous payons jusqu’aux médicaments qui accompagnent les césarisés, donc nous avons un paquet de services plus global que ce qu’offrait l’ANGC. En ce qui concerne l’ANAM, nous devons indiquer que l’ANAM nous avait accompagnées pour déployer la phase pilote de l’assurance maladie. Nous sommes en train de rentrer dans un processus de généralisation ou nous n’aurons plus besoin de la compétence de tout le personnel de l’ANAM. Le gouvernement nous a autorisés à récupérer les compétences au niveau de l’ANAM pour organiser la poursuite de nos activités et la généralisation ; c’est ce qui a justifié la fusion et l’envoi des compétences de ces agents au niveau de l’ANPS pour nous renforcer et nous permettre de délivrer convenablement les services que nous avons commencés par délivrer.

 

Votre appel à nos lecteurs et aux compatriotes

Je dois inviter nos compatriotes à faire l’effort d’aller s’inscrire d’abord au RAVIP, de saisir toutes les opportunités pour être dans la base de données du RAVIP. Ensuite, pour ceux qui n’auront pas les moyens  et seront identifiés comme tel, l’Etat leur fournira leur carte d’identité nationale biométrique pour accéder aux services de protection sociale, ce n’est pas seulement l’assurance maladie qui leur sera accessible, ils auront accès à beaucoup d’autres services. Comme on le dit, la carte nationale d’identité biométrique est une carte à tout faire et ceux qui ne sont pas dans la base n’ont qu’à faire l’effort d’aller à tout prix s’inscrire.

Deuxième appel nous avons déjà distribué plus de 100.000 cartes biométriques aux populations mais très peu les utilise. Que ceux qui ont obtenu la carte nationale d’identité biométrique de façon gratuite auprès de l’Etat, avec sur cette carte là l’accès à l’assurance maladie n’hésitent pas à se rendre dans les centres de santé pour les premières maladies ou les premiers symptômes. Ils ont intérêt à se rendre dans les centres de santé, la consultation est gratuite , la prise en charge, les analyses, sont gratuites les médicaments gratuits pour l’ensemble des pathologies des paniers de soin, c’est plus de 28 actes de médecine et de maladie et donc les gens sont largement couverts pour 75 pour cent des pathologies les plus courants dans notre pays et qui touchent le plus grand nombre de personnes

Nous encourageons nos compatriotes qui ont la carte nationale d’identité biométrique avec assurance maladie ARCH  de ne pas hésiter à aller se faire prendre en charge dans les centres de santé, c’est l’Etat qui paie la facture pour eux.

Propos recueillis par Adrien HOUNVENOU

Image : Mathieu HOUESSOU

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