Le Bénin en chute libre de 12 places

Politique

Transparency International, ONG de lutte contre la corruption, a publié, ce 25 janvier 2017, l’édition 2016 de son rapport sur la corruption dans le monde. 83ème en 2015, le Bénin chute et occupe désormais la 95ème place dans le rapport 2016, en dépit de la promesse des nouvelles autorités en place depuis avril 2016. Il perd ainsi 12 places.

La situation n’est pas reluisante. En général, l’Afrique est l’un des continents les plus corrompus du monde, selon le rapport de l’indice de perception de la corruption établi par Transparency International, qui a évalué 176 pays sur une échelle de 0 points (perçus comme très corrompus) à 100 points (perçus comme très vertueux).
En Afrique, le Bénin, en dépit de la promesse des nouvelles autorités, est 95è/176 au monde avec un score de 36 points/100. En 2015, le Bénin était crédité de 37 points et a occupé la 83è place.

Le rapport de Transparency international est publié chaque année. Cet Ong internationale allemande mène des investigations auprès d’experts dans les institutions internationales telles que la Banque Mondiale, la Banque africaine de développement et autres. Son rapport révèle « combien la corruption est importante et omniprésente dans le secteur public à travers le monde ». Et « cette année, les pays ayant perdu des places dans le classement de l’indice sont plus nombreux que ceux en ayant gagné ». Au total 122 pays ont obtenu une note en deçà de la moyenne. Et parlant du Bénin, la situation n’est pas reluisante.

Dans son rapport, parlant de l’indice de la corruption 2016, Transparency International montre que «la corruption systémique et l’inégalité sociale se renforcent mutuellement, conduisant à une désillusion populaire». «Dans de trop nombreux pays, les besoins les plus élémentaires des citoyens ne sont pas satisfaits et ces derniers se couchent tous les soirs le ventre vide à cause de la corruption, alors que les puissants et les corrompus jouissent d’un mode de vie somptueux en toute impunité. Nous ne pouvons pas nous permettre le luxe d’attendre. La corruption doit être combattue d’urgence, afin que la vie des gens s’améliore dans le monde entier», a déclaré José Ugaz, président de Transparency International. Cette déclaration doit faire réfléchir les autorités béninoises.

En effet, certains dossiers ont fait monter au créneau des organisations de la société civile béninoise comme le dossier SAMTAL dans l’enseignement secondaire, un marché gré à gré qui a été annulé plus tard par le président de la république. Aussi, ces organisations de la société civile ont dénoncé le retard dans la publication des biens de plusieurs personnalités à leur entrée en fonction. Plusieurs députés de même que le président de la république étaient concernés. Des voix accusent des ministres de signer de«lettre de confort» à des entreprises privées. A voir le rapport de Transparency international, la corruption gagne encore du terrain au Bénin. Le chef de l’Etat a déclaré combattre ce fléau qui fait perdre des milliards à l’économie national chaque année.

« Je ferai de la lutte contre la corruption un combat de tous les instants et de tous les jours et qui n’épuiseront pas les efforts inlassables de la justice et de la société civile destinés à mettre un terme à l’impunité. À cet égard et pour en donner le gage nécessaire, je déclare du haut de cette tribune, que non seulement je m’y suis préparé mais j’affirme que je suis déjà prêt maintenant et tout de suite », a déclaré le président de la république, Patrice Talon, à son investiture en avril 2016 à Porto-Novo. Les chiffres que publie l’Ong Transparency international doivent donc faire réfléchir.

Etre 83è et un an plus tard occuper la 95è place, c’est une régression. C’est un signal fort au Nouveau Départ. La gouvernance est donc mise à rude épreuve sous le président Talon qui devra se référer à sa déclaration à son investiture. Impunité zero. Il est bien de le dire mais le peuple attend que cela se concrétise. Des voix s’élèvent et accusent l’entourage du chef. Certains font croire que l’économie est prise en otage surtout que dans le domaine du coton, les mêmes voix font croire que c’est les structures du chef de l’Etat qui ont les manettes en mains. Comment les marchés sont-ils attribués sous le Nouveau départ avec les concessions par ci par là ? Trêve donc de discours et d’annonces de réformes. Il faudra passer à l’action et sévir quiconque sera coupable de corruption. Les structures de lutte contre la corruption devront être aussi renforcées pour bien faire leur travail en toute indépendance. Le gouvernement devra aussi sortir de la normo communication et mettre tout à la disposition du peuple qui a toujours faim. C’est à ce prix que le Bénin révélé annoncé pourra être une réalité. A défaut, ce pays ira de mal en pis.
Le Bénin peut faire comme d’autres pays d’Afrique qui sont qualifiés de « moins corrompus ». En effet, en Afrique, le Botswana se classe premier pays le moins corrompu, suivi du Cap vert (38ème), de l’Ile Maurice (50ème), à égalité avec le Rwanda, alors que la Namibie (53ème) ferme la marche du Top 5.Avec des Scores de 16,11 et 10/100, les trois derniers pays africains et du monde sont la Guinée Bissau, le Sud Soudan (175e) et la Somalie (176e).

Le pays le moins corrompu dans le monde selon le rapport est le Danemark à ex-aequo avec la Nouvelle-Zélande. Les deux pays ont récolté 90 points sur les 100 possibles. La France est classé 23ème. Le premier pays africain est le Botswana qui pointe à la 35ème place. Le plus mauvais élève reste la Somalie.