Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l'Ouest et du Centre : Le Bénin accueille le deuxième conseil des ministres des pays membres de l’ABAOC

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Du 25 au 27 janvier 2023, Cotonou accueille un grand événement de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre  ( ABAOC). Il s’agit de la troisième session ordinaire du CA et de la deuxième session ordinaire du conseil des ministres de l’Alliance. Le 27 janvier a l’hôtel Golden Tulip le diplomate., les ministres des pays membres de l’Alliance. De grandes décisions sont attendues de ce 2ème Conseil des Ministres de l’AB/AOC.

C’est un grand rendez-vous post-Covid 19 du conseil des ministres  de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre. En prélude à la deuxième session ordinaire du conseil des ministres de l’ABAOC qui aura lieu le 27 janvier à Cotonou,  déjà à partir du 25 janvier, le Conseil d’Administration de l’ABAOC tiendra sa troisième session ordinaire.

Faut-il le préciser, l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre (AB-AOC) est une organisation sous-régionale qui regroupe huit pays : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Burkina, le Mali, le Niger, la Guinée, le Sénégal et le Togo. C’est un cadre de coopération Sud-Sud mu de la volonté de renforcer et de faciliter la mise en place de programmes nationaux de biodigesteurs dans les pays membre dans le but de renforcer la résilience des populations face au changement climatique.

Après sa création en 2018, les quatre années qui ont suivi ont été consacrées au suivi des processus de ratification pour l’entrée en vigueur de la convention et à la mise en place des organes de gouvernance de l’Alliance. Ces activités ont d’abord été portées par le Bureau Intérimaire jusqu’en décembre 2020 puis par le Secrétariat Exécutif à partir de  2021.  L’année 2022 est celle de l’exécution du premier Programme d’Activités et Budget (PAB) de l’Alliance et de prise de fonction de son premier Secrétaire Exécutif. 2023 est celle de la réalisation des défis de l’alliance.

Ouagadougou a accueilli les organes de gouvernance de l’AB/AOC en 2021

En  juillet 2021, Ouagadougou, la capitale du Burkina-Faso, a accueilli une importante réunion des responsables des organes de gouvernance de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre (AB/AOC). Les travaux ont été ouverts par le ministre béninois de l’énergie du Bénin, Dona Jean-Claude HOUSSOU, en sa qualité de président du Conseil des ministres, en présence du Ministre des Ressources Animales et Halieutiques (Mrah) du Burkina Faso, du Président du Conseil d’Administration (PCA), du Vice-Président du Conseil d’Administration, de l’Administrateur du Burkina Faso au sein du Conseil d’Administration et du Secrétaire Exécutif Intérimaire (SEI).

A Ouagadougou, les responsables des organes de gouvernance de l’Alliance pour le Biodigesteur en Afrique de l’Ouest et du Centre ont évalué les progrès accomplis depuis la première réunion du Conseil des Ministres tenue par visioconférence en décembre 2020. Ils ont pris de nouvelles mesures dans l’optique de parachever l’opérationnalisation du Secrétariat Exécutif de l’Alliance. C’est à cette session de Ouagadougou que les documents de base du Secrétariat Exécutif de l’Alliance ont été adoptés et un certain nombre de décisions contenues dans la Déclaration commune prises.

Il s’agit, entre autres, de la Feuille de route élaborée pour encadrer l’exécution du mandat, la signature de l’Accord de siège avec le Gouvernement du Burkina Faso, l’ouverture d’un compte bancaire au profit du Secrétariat Exécutif de l’Alliance, la mobilisation des ressources financières notamment des contributions des Etats..

En termes de résolutions, les participants aux travaux de Ouagadougou ont mandaté le président du Conseil des ministres de l’Alliance aux fins d’échanger avec ses pairs sur les difficultés rencontrées dans le processus de ratification des pays restant.

De grandes décisions attendues au meeting de Cotonou

Initialement programmée pour le 16 décembre 2022, la deuxième session du Conseil des ministres a été reportée au 27 janvier 2023. En ce qui concerne la session du Conseil d’Administration préparatoire aux travaux du Conseil des ministres, elle est fixée au 25 janvier 2023.

De grandes décisions sont attendues du deuxième conseil des ministres de l’alliance pour le biodigesteur en Afrique de l’ouest et du centre (AB/AOC).

La convention de création de l’Alliance prévoit la tenue d’une session du Conseil des ministres  tous les deux ans. C’est la 2ème session qui aura lieu à Cotonou le 27 janvier. Un des enseignements tirés en 2021 de l’organisation à Ouagadougou de la réunion des responsables des organes dirigeants en présentielle, est sa contribution à l’accélération de l’opérationnalisation du SE. L’audience accordée par SEM le Président du Faso à la délégation du PCM a été l’occasion de réaffirmer l’engagement du Président du Faso pour la promotion de la technologie dans la sous-région.

Il faut préciser que la convention de création de l’Alliance prévoit la tenue d’une session du Conseil des ministres tous les deux ans. C’est pourquoi la 2ème session a été planifiée en fin 2022. Un des enseignements tirés en 2021 de l’organisation à Ouagadougou de la réunion des responsables des organes dirigeants en présentielle, est sa contribution à l’accélération de l’opérationnalisation du SE. L’audience accordée par SEM le PF à la délégation du PCM a été l’occasion de réaffirmer l’engagement du Président du Faso pour la promotion de la technologie dans la sous-région. Pour 2023 la planification d’une rencontre similaire est recommandée.

En 2022, trois  sessions du Conseil d’Administration ont été organisées contre deux sessions du conseil d’administration  planifiées dont une session extraordinaire.  Les sessions ont été tenues par Visio conférence le 1er février, le 5 juillet et le 6 septembre. Ces sessions ont été consacrées à deux dossiers importants : le recrutement du SE le PAB-2022.

Ces trois sessions du conseil d’administration tenues en l’espace de huit mois sont des indicateurs de la disponibilité et de l’engagement des Administrateurs à remplir pleinement leurs rôles d’orientation et de contrôle des actions du Secrétariat Exécutif. Toutefois, le format (en Visio conférence) de ces sessions a contribué, parfois, à réduire la durée des débats. Ce constat a été pris en compte à travers la proposition d’organiser en présentiel, la session du 6 septembre. Mais un problème d’agenda au niveau des Administrateurs a entravé cette organisation. Au regard de l’expérience de 2022, il est recommandé qu’en 2023, une des sessions,  notamment celle sur l’évaluation de la mise en œuvre du programme d’activités et de budget se tienne en présentiel. Un tel format permettra également aux Administrateurs d’avoir une meilleure connaissance du secteur de la technologie dans le pays qui abrite la réunion ; ce qui contribue à renforcer leurs capacités. Enfin, lors de leurs rencontres avec les autorités, les Administrateurs pourront leur soumettre des doléances spécifiques.

Les défis pour 2023

En termes de défis pour 2023, l’ABAOC aura à :

-finaliser le processus de recrutement pour avoir toute l’équipe du Secrétariat Exécutif en place ;

-disposer en 2023 d’un plan stratégique pluriannuel de développement assorti de plans d’actions;

-obtenir le retour du représentant du Togo au sein du Conseil d’Administration ;

-renforcer les interactions entre le PCA et le PCM par la mise en place d’un cadre d’échanges trimestriel sur les progrès réalisés, les difficultés rencontrées par le Secrétariat Exécutif et de convenir des mesures pour les lever ;

-renforcer (aux plans matériel, financier et humains) les équipes des structures focales qui sont chargées de la coordination des dynamiques dans le secteur du biodigesteur au niveau de tous les pays membres. Il est à noter que dans certains Etats membres, l’ensemble des responsabilités sont jusqu’à présent portées par le Point Focal ;

-dissocier les fonctions d’Administrateurs et de Point Focal au niveau du Niger et du Sénégal ;

– relever le niveau de recouvrement des contributions des Etats membres de 51% à 100 % au plus tard le 30 avril de chaque année. Il s’agit de défis majeurs.

Quid du biodigesteur?

Le biodigesteur est un réceptacle hermétique semi-enterré de plusieurs mètres cubes, dans lequel on recueille les matières organiques des animaux. Mélangées à de l’eau et en absence d’oxygène, elles se décomposent en produisant du biogaz (principalement du méthane). Ce combustible est ensuite aspiré et redirigé vers les appareils de cuisson ou d’éclairage. Les boues résiduelles, riches en nutriments, sont elles récupérées au terme du processus de fermentation pour être utilisées comme fertilisants. D’après les exemples cités dans le rapport de la conférence internationale sur la technologie du biodigesteur du 10-12 octobre 2017, un biodigesteur de 4m3 alimenté avec 20 à 40 kg de matières organiques journaliers a un rendement de 800 à 1600 litres de gaz par jour et plus de 20 tonnes de compost par an.

Le biodigesteur améliore l’accès à l’énergie, surtout propre, pour l’éclairage et la cuisson des aliments. Cette énergie est accessible à tous et contribue à améliorer les conditions de vie des ménages ruraux et péri urbains en général hors de couverture de l’électricité. C’est aussi un moyen pour stabiliser l’élevage, d’améliorer les races animales par l’insémination et le suivi qui ne peut se mener que lorsque le bétail est en stabulation; d’accroître la production de lait et offrir une meilleure qualité de viande.

Emmanuel A.T.