« La Simplicité : Chemin de grandeur et d’humanité ». C’est le thème de la chronique hebdomadaire de Christhelle Houndonougbo Alioza. « La simplicité , dit -elle, est une vertu discrète, trop souvent ignorée dans ce monde de tumulte et de vanités, mais qui demeure la clé des grandes harmonies humaines ». « Soyons simples dans nos paroles, pour apaiser au lieu de blesser. Soyons humbles dans nos attitudes, pour accueillir l’autre sans arrogance…. », invité-t- elle.
Mes ami(es),
Il est une vertu discrète, trop souvent ignorée dans ce monde de tumulte et de vanités, mais qui demeure la clé des grandes harmonies humaines : la simplicité. Elle n’est pas le signe d’un esprit pauvre ou résigné, mais, selon les mots de Sénèque, « la marque des grandes âmes ». Dans une société où chacun se perd dans l’artifice du paraître, la simplicité est une lumière qui guide vers l’essentiel. Elle est ce souffle doux qui dissipe les ombres de la méfiance et qui rend possible le miracle du vivre-ensemble. Mais elle n’agit jamais seule.
La simplicité est sœur de l’humilité, mère de l’amour et compagne de la solidarité. Ensemble, ces vertus forment l’armature invisible qui élève l’homme au-dessus de son orgueil et fonde des sociétés plus humaines.
L’histoire nous a offert des témoins sublimes de cette vérité. Nelson Mandela, sorti de ses vingt-sept années de captivité, aurait pu se laisser consumer par l’amertume. Mais il choisit la simplicité du pardon. Par une poignée de main, par un sourire, par une chemise africaine portée fièrement au lieu du costume protocolaire, il sut réconcilier les cœurs et ouvrir à son peuple une aube nouvelle. Sa simplicité, son humilité et son amour firent naître une solidarité nationale capable de guérir les plaies de l’apartheid.
Sur cette même terre d’Afrique, Thomas Sankara montra qu’un dirigeant peut être grand en demeurant proche des siens. Refusant le luxe des palais, il pédalait à vélo, vivait sobrement et appelait son peuple à l’autosuffisance. Sa simplicité s’allia à son humilité pour redonner confiance et dignité. Et cette dignité partagée se transforma en amour du pays, en solidarité nationale et en un rêve commun : celui d’une Afrique debout.
Nos traditions africaines, elles aussi, exaltent cette vertu. Le sage Amadou Hampâté Bâ écrivait « La simplicité est la marque du vrai savoir. » Dans les villages, elle se manifeste par l’humilité des anciens, par le partage du repas qui exprime l’amour fraternel, et par la solidarité qui unit les générations. Là où l’homme est simple, il est humble ; là où il est humble, il sait aimer ; et là où l’amour est vécu, la solidarité devient naturelle. Dans nos vies, la simplicité agit comme une clé universelle . Dans la famille, elle est ce silence qui désarme les querelles, ouvre la voie de l’écoute et fait grandir l’amour. Dans la communauté, elle efface les jalousies, cultive l’humilité et tisse la solidarité. Dans le travail, elle allège les lourdeurs, rapproche les cœurs et rend la collaboration féconde. Dans notre quête intérieure, elle libère des comparaisons sociales et nous ramène à l’essentiel : être plutôt qu’avoir, aimer plutôt que paraître. A juste titre, Socrate disait « Celui qui n’est pas content de peu ne sera jamais content de rien. » La simplicité nous rappelle que la véritable richesse n’est pas dans ce que nous possédons, mais dans ce que nous sommes capables de partager. Et ce partage, c’est le fruit de l’amour.
Alors, mes ami(es), retrouvons cette vertu oubliée et ses sœurs inséparables. Soyons simples dans nos paroles, pour apaiser au lieu de blesser. Soyons humbles dans nos attitudes, pour accueillir l’autre sans arrogance.
Soyons pleins d’amour dans nos gestes, pour réconcilier au lieu de diviser. Soyons solidaires dans nos actions, pour bâtir ensemble un avenir commun. La simplicité n’est pas un retour en arrière . Non du tout pas. Elle est plutôt un pas vers l’essentiel. Elle n’amoindrit pas l’homme, elle le grandit. Elle ne nous isole pas, elle nous relie. Et c’est ensemble, dans la simplicité, l’humilité, l’amour et la solidarité, que nous construirons un Bénin plus uni, plus fraternel et plus grand que nous-mêmes.
Excellente semaine à chacune et à chacun.
CHA.
Femme Noire,
Femme de Pouvoir !
