Ligue des champions : La sécurité «considérablement» renforcée à Paris après une «menace» de l’État islamique

Sports

Des menaces d’attentats du groupe État islamique visant les quarts de finale de la Ligue des champions ont conduit le préfet de police de Paris à renforcer « considérablement » la sécurité de la capitale française en amont du match entre le Paris Saint-Germain et le FC Barcelone, prévu ce mercredi 10 avril au Parc des Princes. Les autorités espagnoles ont également renforcé leur dispositif de sécurité avant les deux rencontres qui se tiendront à Madrid.

« Le préfet de police, avec lequel je me suis entretenu très tôt ce mardi matin, a renforcé considérablement les moyens de sécurité », a déclaré Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, évoquant une « menace caractérisée évoquée publiquement par l’État islamique » qui intervient quelques semaines après les attentats de Moscou et 100 jours avant le début des Jeux olympiques de Paris.

La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) « est particulièrement à pied d’œuvre », a ajouté Gérald Darmanin, qui s’exprimait lors d’un déplacement à la Brigade fluviale de la préfecture de police de Paris. « L’État islamique a menacé les quarts de finale de la Ligue des champions, pas spécifiquement en France, via une de ses agences de communication qui a notamment diffusé des messages sur les réseaux sociaux », a précisé une source proche du dossier à l’AFP. Dans un de ces messages, un combattant, masqué et muni d’un fusil d’assaut, pose devant des photos des quatre stades qui vont accueillir les quarts de finale aller. « Tuez-les tous », est-il écrit.

Dans un communiqué, l’UEFA s’est dite « informée » de menaces pesant sur les rencontres, mais a précisé que « tous les matchs » auraient lieu, avec des « dispositifs de sécurité adaptés ». En Espagne, les autorités ont également renforcé leur dispositif de sécurité pour les matchs prévus à Madrid ce mardi 9 avril (Real Madrid-Manchester City) et mercredi 10 avril (Atlético de Madrid-Borussia Dortmund). La porte-parole du gouvernement espagnol Pilar Alegría a évoqué « plus de 2000 agents » mobilisés « pour garantir une sécurité totale ». Le niveau d’alerte attentat est actuellement de 4 sur une échelle maximale de 5 en Espagne.

« Aucune menace caractérisée » sur les JO de Paris

En France, le dispositif Vigipirate avait déjà été relevé à son niveau maximal d’« urgence-attentat » le 24 mars, deux jours après l’attaque qui a causé 144 morts près de Moscou et revendiquée par l’État islamique. La menace visant les stades « n’est pas nouvelle », a souligné le ministre de l’Intérieur. Il y a « 10 jours », l’État islamique a mis « le stade de Munich en fond d’écran pour dire qu’il fallait passer à l’acte dans les lieux sportifs et singulièrement les stades » alors que l’Euro 2024 de football sera organisé en Allemagne du 14 juin au 14 juillet prochains.

« Qui n’est pas préoccupé ou concerné par les menaces terroristes ? », a pour sa part déclaré l’entraîneur du PSG, Luis Enrique, lors d’une conférence de presse ce mardi 9 avril. « ​​​​​​​J’espère que c’est une chose que nous pouvons contrôler, que ce ne seront que des menaces et qu’il ne se passera rien », a-t-il ajouté. « ​​​​​​​La sécurité est importante (…) mais on doit se concentrer sur ce qu’on doit faire, jouer au football », a ajouté de son côté le défenseur parisien Danilo Pereira.

L’attentat de Moscou a brutalement replacé la menace jihadiste au cœur des priorités sécuritaires, notamment en France, qui accueille dans près de 100 jours les Jeux olympiques (26 juillet-11 août), avec une cérémonie d’ouverture inédite sur la Seine. « ​​​​​​​Frapper les Jeux olympiques en France constituerait indiscutablement un rêve devenu réalité pour l’État islamique et je suis sûr qu’il y a déjà des projets », affirmait fin mars Tore Hamming, du Centre international pour l’étude de la radicalisation (ICSR).

L’État islamique « ​​​​​​​est le responsable des huit derniers attentats que la France a connus », a rappelé Gérald Darmanin ce 9 avril, tout en appelant à ne pas « ​​​​​​​sombrer dans ce qu’essaye de faire la propagande terroriste, c’est-à-dire essayer de semer la peur, la terreur, partout ». À ce stade, « ​​​​​​​aucune menace terroriste caractérisée » ne pèse sur la cérémonie d’ouverture, rappellent régulièrement les autorités françaises.