Escroquerie portant sur plus de 3 milliards de francs CFA : La justice béninoise joue sa crédibilité dans le dossier Salif Ouédraogo

Economie & Tech

(Des soutiens du burkinabé mettent la pression pour sa libération provisoire ; Salif Ouedraogo présenté au Procureur de la Criet Mario Metonou ce jour )

Le burkinabé Salif Ouédraogo sera, sauf changement, présenté aujourd’hui lundi devant le Procureur spécial de la Cour de répression, des infractions économiques et du terrorisme ( CRIET) Mario Metonou dans une affaire d’escroquerie portant sur plus de 3 milliards de francs CFA. Si l’opinion nationale et internationale retiennent du procureur spécial de la Criet une rigueur sans faille, nombreux sont ceux qui pensent que la Police républicaine et la justice béninoise jouent leur crédibilité dans ce sulfureux dossier. Et face à la pression des soutiens du burkinabé pour sa libération provisoire, le président Talon devra soutenir ses deux structures pour qu’on ne traîne dans la boue la lutte contre l’impunité au Bénin surtout que depuis 2016 règne au Bénin  la tolérance zéro contre cette gangrène.

La justice béninoise et la Rupture jouent leur crédibilité dans une affaire d’escroquerie dans laquelle le burkinabé Salif Ouédraogo est impliqué et qui porte sur un montant de plus de 03 milliards.Très puissant dans le coton et les intrants sous Boni Yayi, le burkinabé Salif Ouedraogo a fait allégeance au président Talon, à sa prise de pouvoir en 2016, et aurait promis s’éclipser dans les affaires de coton et d’intrants sous son mandat. Mais en réalité, il continuait de prendre de l’argent à des gens.

En effet, selon les informations, Salif Ouédraogo a contacté une de ses victimes, pour lui prendre dans la période de septembre 2020, plus de trois milliards de francs CFA tout en lui promettant de livrer 25.000 tonnes de Métriques d’urée perlée. Il aura fallu, pleurs et appels pour qu’il accepte de rembourser 700 millions à sa victime. Malheureusement depuis, rien.

Salif Ouédraogo est cette fois ci mal tombé puisqu’au Bénin depuis 2016 où le pouvoir a changé de main, c’est la tolérance zéro contre l’impunité et l’escroquerie. Le président Talon et la Rupture ne font pas cadeau aux personnes impliquées dans des dossiers sales. De la police à la Criet, elles sont envoyées directement en prison.

Dans ce dossier, Salif Ouédraogo fait l’objet d’une plainte, et a été interpellé par la police. Même si c’est difficilement, selon des sources concordantes. Il séjourne dans les locaux de la brigade économique et financière ( Bef) et sera présenté lundi, sauf changement, au Procureur spécial de la CRIET, Mario Metonou.

La question qui se pose dans le milieu judiciaire, Salif Ouédraogo va –t-il échapper à cette lutte implacable contre l’impunité sous le Président Talon ?

Selon des informations concordantes, des cadres hauts perchés de la Rupture mettraient des pressions au nom du chef de l’Etat, Patrice Talon,  pour la libération provisoire de l’homme et sa mise sous convocation et avec son passeport le risque qu’il disparaisse dans la nature est très grand. Point n’est besoin de rappeler qu’il s’agit d’un monsieur qui a pris 3 milliards sans réaliser le marché pour lequel il a pris cet important montant depuis au moins un an. Et ce monsieur qui a eu des démêlées dans son propre pays est bien accueilli au Bénin.

A la Bef comme à la Criet, il va falloir résister aux pressions, même si elles sont fortes. Et face à la mafia, le Directeur de la Bef tout comme le procureur spécial de la Criet auront besoin du soutien et de la rigueur du président de la République dans ce dossier qui est une nouvelle épreuve pour la Rupture.

Sa présence au Bénin remonte à 2008

Le 1er août, Salif Ouédraogo, alors étoile montante du capitalisme burkinabè, perd le contrat de distribution le liant à BAT via son entreprise Nesko. Deux mois plus tard, Travaly Bandyan, alors représentant du groupe britannique dans le pays, se fait violemment agresser. Salif Ouédraogo est accusé par l’entreprise d’avoir organisé une tentative d’assassinat.

Par ailleurs, en 2006, Nestlé, dont Nesko était le distributeur exclusif dans le pays, met un terme à leur partenariat pour non-paiement de factures. Dans la foulée, le représentant du géant suisse au Burkina Faso est victime d’une agression. En octobre 2008, Salif Ouédraogo est incarcéré pendant une dizaine de jours avant d’être inculpé. Ce natif de Kossouka, localité située dans la province de Yatenga, dans le nord du pays, s’exile au Bénin. Il était alors âgé de 36 ans.

L’origine du calvaire de la plaignante. Des traces orales, preuves écrites et matérielles de Salif O.

Tout a commencé dans un hôtel à la Mecque en face de la Kaaba. En pleine discussion avec le sieur Salif Ouedraogo, une fidèle du Prophète Mahomet a malencontreusement pris un appel.

Dans son bref entretien avec le partenaire à l’autre bout du fil, elle évoque une affaire d’intrants. Salif Ouédraogo fait savoir  à la dame que lui aussi est dans le coton et les intrants. La dame a vu en l’opérateur économique un partenaire idéal qu’il lui fallait. Elle ne savait pas qu’on la faisait endormir par des propos mirobolants mais fallacieux. De bonne foi, la dame accepte la proposition de Salif Ouedraogo de lui vendre pour 3,132.150.000 milliards d’intrants soient 25.000 tonnes Métriques d’urées perlées.

La somme a  été virée à Salif Ouedraogo en sa qualité de responsable de Aps Commodities SA. Mais à la première livraison, au lieu des sacs de 50 kg, il a livré, à la dame des sacs de 35 kg. Ce que la cliente a refusé.

La seconde commande attendue pour réparer l’erreur n’a jamais été effectuée bien que Salif Ouedraogo ait encaissé l’intégralité de la commande par virement bancaire. C’est le début du calvaire de la pauvre dame que Salif Ouedraogo a alors rassuré devant la Kaaba. Il lui a fait comprendre qu’il a de solides relations avec le président Talon et qu’il est le client du cabinet de son ministre de la justice.

La dame a été invitée à Abidjan. A la grande surprise de celle-ci qui a cru Salif Ouedraogo et l’attendait à l’hôtel, il lui apprend que le président Talon a une cérémonie privée à laquelle il a été convié et qu’il ne pourra donc plus effectuer le déplacement.

Puis Salif Ouedraogo donna un autre rendez-vous à la dame à Lomé sous prétexte que le président Faure Essozimna Gnassingbé lui aurait commandé pour plusieurs milliards du même produit. Cette fois-ci, il rejoint la dame. S’est présenté à son hôtel et promis le remboursement le lendemain.

Mais à sa grande surprise, la dame a été appelé par Salif Ouedraogo qui lui a fait croire avoir été appelé en urgence par le président Talon et qu’il est à la frontière Togo-Bénin. Des propos à faire dormir debout. Comment attaquer en justice quelqu’un qui est en étroite relation avec le président Talon et qui fait croire être le client du cabinet du ministre de la justice dont il se présume être un ami ?

Désespérée, la dame préconise un règlement à l’amiable qui puisse lui garantir ses sous. C’est alors qu’une de ses relations lui apprend que le président Talon est un homme qui a la tolérance zéro contre l’impunité dans son sang et qu’il n’est pas sûr que le président Talon soit si collé à Salif Ouedraogo qui ne peut même pas rentrer chez lui parce que entretemps recherché dans son propre pays.

Après plusieurs tentatives, la  plainte de la dame a trouvé  écho dans les oreilles du procureur spécial de la Criet, Mario Métonou. Interpellé, Salif Ouedraogo (l’ ami personnel soi-disant du président Talon) passe par des voies détournées pour demander l’intervention de proches du président Talon. Selon  nos sources, il n’aura pas obtenu pour l’instant gain de cause. La meilleure solution est qu’il paye simplement ce qu’il doit et laisser la justice aviser, lui aurait conseillé un proche.

Aux dernières nouvelles, le président Talon serait informé du dossier et très fâché d’apprendre que son nom est abondamment utilisé pour escroquer. Il attend de voir la main qui va intervenir dans cette affaire, apprend-on.

Salif Ouedraogo recherché dans son pays, avait trouvé refuge au Bénin sous le mandat de l’ancien président Boni Yayi. La Rupture va-t-elle lui permettre de poursuivre sa besogne ? Ses traces orales, ses preuves écrites et matérielles pourront aider la justice béninoise.

La libération provisoire de Salif Ouedraogo par la justice  sera un coup dur porté contre la Rupture et ses idéaux.

E.A.T.