Karim da Silva et les sages de Porto-Novo rendent un vibrant hommage à un patriote hors pair

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C’est devant l’effigie majestueusement dressée, portant l’inscription « Joseph Adjignon Kêkê, nous te devons le retour de l’Assemblée Nationale à Porto-Novo » que le doyen Karim Urbain da Silva et les sages de la ville capitale ont rendu ce vendredi dernier à Porto-Novo, un ultime hommage à l’ancien bâtonnier Joseph Adjignon Kêke décédé le 1er juillet 2017.

A suivre Karim Urbain da Silva, l’illustre disparu est un cadre émérite, l’un des tous premiers que le Bénin a connu et qui a marqué à plus d’un titre l’histoire politique de son pays le Bénin. Pour l’ancien combattant de lutte de feu Joseph A. Kêkê, ce dernier fut l’artisan principal du retour du siège de l’Assemblée Nationale à Porto-Novo après trente (30) ans passé à Cotonou. Même si la décision venait de lui, a expliqué le président des sages de la ville capitale, le retour du parlement à Porto-Novo ne serait pas possible si Joseph Kêke n’etait pas Vice-Président de l’HCR. Ce pari a été gagné a révélé Karim da Silva, grâce à sa complicité et à celle de Joseph Kêke pour que la dernière session du Haut Conseil de la République initialement prévue pour se tenir à Cotonou puisse se tenir enfin à Porto-Novo. Pour le 1er haut dignitaire de la communauté islamique du Bénin, l’illustre disparu est un bel exemple de courage et de patriotisme. Il exhorte pour cela la jeune génération à le prendre comme un modèle et de ne pas faire comme lui, mais de faire davantage.

Voici comment l’Assemblée Nationale est revenue à Porto-Novo grâce à la complicité de Karim da Silva et celle de Joseph Kêkê

« Tout était prévu à cette dernière session du Haut conseil de la République (HCR) pour que le siège de l’Assemblée Nationale siège définitivement à Cotonou. Je me suis donc lancé le défis de jetter toutes mes forces dans la bataille pour que l’Assemblée Nationale ne nous échappe pas à Porto-Novo. Sans trop tarder, j’ai appelé Joseph Kêke au sujet de la décision du l’HCR de tenir sa dernière session à Cotonou. Au regard des deux grandes décisions à prendre au cours de cette ultime réunion du HCR et qui sont relatives au choix de la ville qui accueillera définitivement le siège l’Assemblé Nationale puis de l’immunité du général Mathieu Kérékou, j’ai attiré l’attention de Joseph Kêke sur le risque que court la ville de Porto-Novo de perdre à jamais le siège du parlement béninois si leur réunion ne se tenait pas à Porto-Novo. Pour gagner le pari de la tenue de ladite réunion à Porto-Novo, à la maison internationale de la culture (MIC), j’ai donc entrepris avec Joseph Kêke, une ultime démarche quoique cela puisse nous coûter. Voyant l’état malsain des lieux, Joseph Kêke m’a posé la question de savoir comment une telle rencontre pouvait se tenir dans un tel cadre. Je l’ai donc rassuré des diligences que je ferai pour rendre le cadre adéquat afin que Monseigneur Isidore de Souza puisse venir voir. Craignant que Monsieur ne vienne voir les lieux dans un tel état, je lui ai demandé de me donner 48 heures pour tout arranger. En moins de 24h, on a transformé complètement la salle. À sa descende sur les lieux, Monsieur de Souza a laissé entendre que la salle était grande et qu’il ne manquait que les meubles. J’ai donc fait venir plus de 400 chaînes neuves en plus desquelles j’ai acheté un grand bureau en plus de mon propre siège. Tout était prêt pour que cette dernière réunion du HCR se tienne à Porto-Novo quand subitement le questeur qui devrait prendre en charge les dépenses disparu. J’ai très tôt rassuré Joseph Kêkê de prendre toutes les dépenses en charge quoique cela me coûte. On en était là quand brusquement il y a eu coupure du courant. Nous nous sommes empressés d’aller à la Sbee, mais malheureusement ils étaient tous sur le terrain. Heureusement que j’avais un groupe électrogène. J’ai donc appelé mon chauffeur qui est allé me payer de fil pour qu’on fasse le raccordage pour avoir la lumière. La lumière de nouveau disponible dans la salle, la rencontre à pu se tenir. Pour ne pas avoir des surprises désagréables, j’ai dû prendre des badauds pour sécuriser les lieux. C’est ainsi qu’on est parvenu à faire revenir les membres du HCR à Porto-Novo et sans crainte, ils ont pris la décision en cette dernière session que le siège de l’Assemblée Nationale sera désormais implanté à Porto-Novo et l’immunité de Kérékou prise.
Comment oubliez Kêkê? Même si la décision a été prise par moi, s’il n’était pas le vice-président du HCR, comment pouvons nous réussir à ramener l’Assemblée Nationale à Porto-Novo ! Donc j’ai tenu à vous le faire savoir. Voilà les deux grandes décisions qui ont été prises par le HCR ici à Porto-Novo et qui nous donne le mérite d’avoir l’Assemblée Nationale a Porto-Novo après 30 ans passé à Cotonou. Voilà la lutte que j’ai menée avec Kêkê.

Qui est Joseph Kêkê?

Joseph Kêke était un grand homme et comme tous les grands hommes, il a eu le destin de ceux-là. Kêkê a été deux fois ministres, Garde des sceaux puis ministre de l’économie et du plan, ancien gouverneur de la Banque mondiale, ancien député, ancien conseiller général de l’Ouémé, ancien conseiller municipal de Cotonou, ancien bâtonnier, ancien vice-président du Haut conseil de la République. Donc, c’est l’un des cadres émérites, les tout premiers de notre pays. C’est un agriculteur de métier, mais le destin a voulu qu’il exerce le métier d’avocat et c’était un des meilleurs avocats.

Décédé le 1er juillet passé
Joseph Adjignon Kêkê reçoit les hommages mérités du parlement

Avant son inhumation le samedi passé, Joseph Adjignon Kêke a d’abord reçu les hommages de l’Assemblée Nationale dans l’après-midi du vendredi 17 novembre 2017 au siège de l’institution à Porto-Novo.

Trois moments forts ont marqué la cérémonie d’hommageq posthumeq du Parlement à l’ancien député, ancien ministre garde des sceaux et premier président du parti du Rassemblement national pour la démocratie (RND) feu Joseph Adjignon Keke.

Il s’agit du discours d’hommage du Président de l’Assemblée nationale Me. Adrien Houngbédji, précédé de celui du président du Rassemblement national pour la démocratie (RND), le député Jean-Michel Abimbola. Des différends discours d’hommage, on retient pour l’essentiel que feu Joseph Adjignon Kèkè a été un grand avocat, un grand homme politique, un patriote, fidèle en amitié comme en politique et qui aura consacré le clair de sa vie au service de son pays.
Ensuite, il y a eu le temps de recueillement. Ainsi tour à tour, le Président du parlement, ses collègues députés, le ministre de la justice Joseph Djogbénou, représentant le gouvernement, le préfet de l’Ouémé, le maire, les têtes couronnées, autorités religieuses, sages, notables de la ville de Porto-Novo et les cadres de l’administration parlementaire se sont recueillis devant la dépouille mortelle de l’illustre disparu, avant d’aller saluer la veuve et les enfants du défunt. L’homme a été inhumé dans l’intimité familiale, ce samedi, dans son village natal, à Avrankou.

F.MASSIHOUNTON