Opinion : « Je rêve d’une autre Afrique … », Une chronique de Romuald Boko 

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Considéré hier comme un sous-continent vu sous le prisme essentiellement déformant des monstruosités, des calamités, des guerres, de la famine, de la misère, de la barbarie, de la dictature, la bestialité et de la malédiction, l’Afrique apparaît clairement aujourd’hui comme un continent aux richesses et valeurs incommensurables, une « terre d’espérance et d’espoir » aux ressources inquantifiables à tous égards.

Si certaines voix l’ont crié haut et fort depuis des lustres en le démontrant scientifiquement, d’autres – car le doute persiste et le combat continue- sont résolus à ajouter à ce chœur révolté leurs voix de stentor pour faire chorus, avec l’ambition de faire entendre et résonner l’écho jusqu’aux contrées les plus reculées de la planète.

Faut-il encore apporter la preuve de cet axiome ? Sans doute pour confondre les derniers sceptiques ataviques baignant dans l’afro pessimisme maladif. Notre contribution sera de rappeler – la répétition étant pédagogique-quelques grands et célèbres noms qui ont marqué, non seulement l’histoire de l’Afrique et des Africains, mais aussi et surtout celle de l’humanité toute entière. Nous n’irons pas puiser dans les lointaines pages de l’encyclopédie de l’histoire, car ce serait bien fastidieux. Citons d’entrée le ‘’pépé de l’Afrique’’, prix Nobel de la paix, Nelson Mandela qui s’est illustré en Afrique du Sud dans la lutte contre l’apartheid. Nous avons souvenance également du légendaire Burkinabé Thomas Sankara, du Ghanéen Kwame K’krumahs, du Congolais Patrice Lumumba, du Camerounais Ruben Um Nyobè, du Malien Modibo Keita, du Sénégalais Cheikh Anta Diop, etc. qui ont rêvé d’une Afrique unie, riche et prospère.

Ce serait un sacrilège de ne pas citer Joseph Ki-Zerbo qui a mené sa vie entière dans le combat panafricaniste. 

En effet, le panafricanisme voulu par ces leaders a été sacqué et diabolisé par le colonisateur qui a usé – et sur ce point personne ne dira le contraire- de ruse et de la méchanceté pour opposer les frères entre eux, émietter l’Afrique aux fins de pouvoir la mettre à sac. Le rôle machiavélique de la France dans les multiples renversements des régimes au Togo, aux Comores, en Guinée, en Centrafrique, au Bénin, au Congo, etc., dans les années 60 et 70 en dit long. La guerre sécessionniste du Biafra n’est-elle pas un machin de la France ?

Passons rapidement ce passé lugubre et funeste de notre histoire. Car, à la vérité, cette Afrique idéalisée recherchée potentialise, nous le disions à l’entame, d’énormes ressources minières représentant environ 30% des réserves mondiales prouvées. Ces réserves sont estimées à 30% pour la bauxite, 40% pour l’or, 61% pour le manganèse, 81% pour le chrome, 89% pour le platine etc. par ailleurs, sa production mondiale est de 50% pour le diamant. Quant à l’or noir, le continent africain dispose de près de 10 % des réserves de la planète. Après les minerais et le pétrole, les terres cultivables africaines constituent, de nos jours, la cible des prédateurs qui veulent déposséder, à tout prix, plus d’un milliard d’Africains de leurs biens.

Au regard du foisonnement des richesses africaines, émerge une question fondamentalement importante. Pourquoi l’Afrique est-elle présentée comme un continent démoniaque ?

Ce miroir inversé et stéréotypé de l’Afrique voulu et conçu par les occidentaux avec la bénédiction bien évidemment de certains dirigeants africains – ils ne méritent pas ici d’être cités-interpelle tous les afro optimistes et globalement tous ceux qui croient encore en une Afrique forte, solidaire et prospère. Alors, les africains doivent se réveiller de leur sommeil comateux afin de redonner à l’Afrique ses vraies valeurs pour le respect de plus d’un milliard de ses habitants. Pour y arriver, les nouveaux dirigeants de cette nouvelle Afrique dont je rêve- je n’en suis pas certainement le seul encore moins le premier- doivent faire de l’Union Africaine une institution forte pour paraphraser le Président américain Barak Obama dans son discours au Ghana lors de sa première visite en Afrique. Le souverain pontife Benoit XVI ne nous a t-il pas donné le signal lors de son dernier passage à Cotonou dans son message où il invite l’Afrique à se lever? Oui, il est vraiment temps à l’Afrique de se réveiller pour valoriser les innombrables richesses.

Déjà,  les combats de Kemi Seba à la tête de l’Ong  Urgences panafricanistes, de Egountchi Behanzin avec  la Ligue de défense noire africaine et de bien d’autres encore, même si la méthodologie reste à parfaire, sont très encourageants pour l’Afrique de demain voulue par nos pères indépendantistes.

En tout cas, je rêve d’une Afrique véritablement démocratique et indépendante, ayant des institutions fortes et parlant le même langage. Ainsi, l’Afrique fera trembler le monde ».

 

 

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