Gestion difficile d’un choix

Chronique

Le problème du choix du candidat unique se pose au niveau de tous les grands regroupements politiques actifs au Bénin. Qu’il s’agisse des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) ou de l’Union fait la Nation (UN), tout comme au Parti du Renouveau Démocratique (PRD) et à la Renaissance du Bénin (RB), l’écheveau n’est toujours pas démêlé pour enfin libérer les énergies et lancer les activités de campagne ou de précampagne. C’est le suspense malgré le branle-bas dans la société béninoise en général. L’option des élections primaires n’est plus porteuse d’espoir dans les alliances telles les FCBE et l’UN. Il est même envisagé apprend-on, des candidatures externes, comme pour annihiler les années d’efforts et de militantisme avéré dans les partis. Les acteurs politiques sont-ils maudits au Bénin ? A chaque échéance présidentielle, les formations politiques qui ont pour vocation la prise et l’exercice du pouvoir perdent ce sens de la lutte qu’elles mènent, contre vents et marrées. C’est toujours de l’extérieur que leur vient le gestionnaire du pouvoir en leurs lieu et place. Cette fois-ci encore, cette tradition va encore être respectée, au grand dam des acteurs.
A preuve, aux FCBE, la candidature qui semble privilégiée par le leader charismatique n’est pas celle qui a fait ce parcours des aspérités, des ronces et des épines. C’est celle importée, ce que l’autre pourrait appeler d’ « ouvrier de vingt-cinquième heure ».
A l’UN, ce n’est plus l’un ou l’autre des deux candidats ayant exprimé leurs ambitions par le dépôt des dossiers qui subiront le test de sélection, c’est plutôt l’intrusion inopportune d’un élément allogène, qui viendra comme un voleur ravir la vedette à ces deux vedettes évincées par la perfidie et peut-être, la qualité de leur profil. Ce qui est curieux dans cette démarche, c’est que pendant que l’on recherche le formule pour départager les postulants, les responsables décideurs ont leur regard farouchement tourné vers l’extérieur du système, pour identifier et imposer le candidat de leur cru. A vrai dire, le choix du candidat pour cette présidentielle dans ces formations est un sujet qui fâche.
Mais a-t-on souci de l’après choix ? A-t-on conscience du comportement que chaque postulant pourrait avoir si le choix se faisait en dehors du cercle ? Et les militants qui ont l’habitude de leurs candidats dans diverses occurrences, comment se comporteraient-ils ?
Ce qui est sûr, le temps mis pour arriver à « départager » les candidats sera plus aisément gérable que celui qui va courir du moment où le choix sera officialisé. Les heures qui s’annoncent seront plus difficiles et chaudes à tous les niveaux où un choix de candidat sera fait dans le cadre de cette élection capitale et majeure pour notre pays. Il n’y aura plus de lots de consolation pour ceux qui, de guerre lasse, ne seront pas retenus pour jouer ce rôle de porte-étendard. Ceux qui ne seront pas sélectionnés et dont le destin va s’arrêter ne voudront pas s’entendre quelque raison. Dans la folie de leur trop grande ambition, ils risquent de provoquer l’implosion, pour que chacun puisse aller tenter sa chance dans cette rude bataille pour la magistrature suprême. Ce qui est sûr, des schémas pour un plan B seraient déjà montés, pour s’éviter la « mort politique prématurée ». A la proclamation des « résultats » du test de sélections, des mouvements de flux et de reflux seront spontanés, abondants et très actifs. Dans certains cas, même si le candidat déchu tente de respecter la discipline du groupe en observant le mot d’ordre du leader, la base quant à elle, passera outrageusement à la désobéissance effervescente, pour donner à la scène politique, un autre visage.
La gestion du temps de l’après-choix s’annonce âpre et risque de gonfler des tendances inattendues.