Fuite de responsabilité du Dggn, Lieutenant-colonel M.Adjaho !

Politique

Le braquage du lundi dernier sur le territoire de Kpomassè a fait relever le commandant du groupement sud, le commandant compagnie gendarmerie d’Allada et le commandant de brigade avec 30 jours d’arrêt de rigueur chacun. Dans son message porté, le Dggn par intérim le lieutenant colonel Marcel Adjaho a mentionné que ces limogeages ont été opérés sur instructions du chef de l’Etat. Est-ce une fuite de responsabilités du Dggn par intérim lorsqu’il notifie que c’est « sur instructions du chef de l’Etat » que ces officiers ont été décapités?

Des officiers supérieurs de la gendarmerie limogés. Et ce, « SUR INSTRUCTIONS DU CHEF DE L’ETAT ». C’est le contenu du message porté signé par le Dggn par intérim, le lieutenant colonel Marcel Adjaho.

« Sur instruction du Président, chef de l’Etat, chef du gouvernement, chef suprême des armées, vous êtes relevés de vos fonctions et mis à disposition groupement services pour emploi », mentionne le message porté signé du Dggn par intérim. Le chef d’escadron Agassounon Dieudonné Luc, commandant adjoint Groupement sud et le capitaine Ahouingnan Ghislain Pompidou adjoint au commandant compagnie gendarmerie d’Allada assureront l’intérim, selon le contenu du message.
Selon donc le message porté du Dggn par intérim, cette sanction appliquée aux officiers supérieurs serait à la demande du président de la république, Patrice Talon. Selon des indiscrétions, le braquage qui a prévalu dans leur zone de compétence en début de semaine en est la principale raison.

Si l’objectif de ces sanctions, c’est de faire prendre aux forces de sécurité et aux responsables sectoriels, la délicatesse de leur mission et la nécessité de l’assumer avec conscience professionnelle, on se demande pourquoi alors le Dggn par intérim ne peut-il pas prendre ses responsabilités comme c’est le cas du côté de la police nationale…. Est-ce à dire que si le Chef de l’Etat ne l’instruisait pas, il allait rester les bras croisés ? Ne peut-il pas alors assumer ses responsabilités ? Pourquoi notifier alors que c’est sur « instruction du chef de l’Etat » que les officiers ont été limogés ? On sait bien, le chef de l’Etat est le chef suprême des armées. Pourtant.

Cette situation pose le problème de responsabilité des personnalités et autres supérieurs hiérarchiques à divers niveaux, surtout au niveau de la gendarmerie.
Ces limogeages interviennent à la veille d’une réforme capitale pour le Président Patrice Talon qui a annoncé sa volonté de fusionner les forces de défense et de sécurité afin de les rendre plus performantes ( le projet de loi est d’ailleurs sur la table des députés).
D’autres braquages ont été enregistrés et ont coûté le poste des Commandants de brigades territoriales garant de la sécurité des personnes et des biens dans les localités concernées. La conséquence en son temps (aout dernier) était le limogeage du Dggn, le Lieutenant-Colonel Dansou, nommé en Conseil des Ministres en mai 2016. Cette fois-ci, suite au braquage dans la localité de Kpomassè, le Dggn par intérim a plutôt évité de faire porter la responsabilité préférant que le chef de l’Etat le fasse.
Devra-t-on attendre le chef de l’Etat avant de sanctionner un agent s’il tant est-il qu’il est en faute ? La question est posée.