Fatouma Amadou Djibril lance la réorganisation du palmier à huile au Bénin

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La filière palmier à huile a de beaux jours devant elle au Bénin. Le ministre en charge de l’agriculture, Fatouma Amadou Djibril se bat non seulement pour sa relance mais aussi pour sa réorganisation. Elle a rencontré vendredi dernier dans la salle rouge du palais des congrès de Cotonou les coopératives d’aménagement rural.

La filière palmier à huile doit renaître de ses cendres. C’est la volonté des membres des coopératives d’aménagement rural (CAR). Selon l’histoire, c’est au 19ème siècle que le roi Ghézo a amorcé l’émergence du palmier à huile au Bénin. A la naissance d’un enfant, il fallait planter un jeune plant de palmier. On raconte même que les Ivoiriens sont venus au Bénin alors Dahomey pour chercher les plants de palmier. Seulement qu’aujourd’hui, le Bénin n’est plus cité parmi les grands pays producteurs d’huile de palme. Et cela se comprend. Depuis une dizaine d’années, le secteur palmier à huile est au cœur d’une grave crise. Aux mésententes s’ajoutent les guerres fratricides et la corruption. Dans cette atmosphère, la production ne peut que tourner à la baisse. Les intérêts divisent les CAR et UCAR qui s’entredéchirent. Il y a même eu des morts. Le fonctionnement de cette filière est donc enrhumé.
Depuis sa nomination à la tête du ministère de l’agriculture, le ministre Fatouma Amadou Djibril a enclenché des réformes. De nouvelles orientations sont annoncées. Mme Fatouma Amadou Djibril veut donner un nouveau souffle à la filière. Elle a initié des rencontres avec les acteurs.

Au cours de la dernière en date, celle du vendredi dernier au Palais des congrès de Cotonou, Fatouma Amadou Djibril a dévoilé ses ambitions pour la filière. Une filière entièrement réorganisée, compétitive, dynamique et créatrice de revenus en 2020. Mme le ministre a expliqué aux uns et aux autres que les conflits des CAR et UCAR qui perdurent n’arrangent personne. Taire les querelles et passer à la réorganisation de la filière, tel doit être le leitmotiv de chaque acteur dorénavant.

Organisation des assemblées générales apaisées en vue

Aux lendemains des indépendances, le palmier à huile a été la première culture de rente. Mais les querelles ont cédé place à la contre performance de la filière qui sombre désormais. La vision du chef de l’État, Dr Boni Yayi, c’est de faire du Bénin une puissance agricole. Ce qui implique une osmose entre les différents acteurs. Ils doivent unir leurs efforts pour la relance de la filière, a rappelé le ministre à l’assistance. Face aux coopératives d’aménagement rural, Fatouma AMADOU DJIBRIL a été on ne peut plus claire. Si le coton est aujourd’hui la filière la plus organisée, c’est une honte pour les acteurs de la filière palmier à huile. Le Bénin ne saurait courir avec un seul pied et il n’y a jamais de richesse là où il y a Satan, affirme d’un ton humoristique le ministre de l’agriculture.
La diversification agricole est une condition sine qua non. Il faut réorganiser les autres filières : l’anacarde, l’ananas, le karité, le palmier à huile etc. Et dans ce sens, le gouvernement fournit des efforts sur le terrain. Il y a désormais des machines de transformation des produits agricoles. Le président de la république œuvre pour que le Bénin devienne une puissance agricole. La filière palmier à huile sera réorganisée à l’image de la filière coton qui fait l’honneur du pays. Il est annoncé pour la nouvelle campagne une production de 400 mille tonnes, a expliqué madame Fatouma Amadou Djibril aux CAR.
A la suite du ministre, les producteurs promettent de collaborer la réorganisation de la filière palmier à huile. Et pour ce faire, il y aura l’organisation des assemblées générales apaisées. C’est la condition qui ramènera le calme au niveau des coopérateurs. Place donc à la réactualisation des registres de tous les acteurs des CAR.
Le message du ministre n’est pas allé dans des oreilles de sourds. A l’occasion de la rencontre de vendredi dernier, le ministre Fatouma Amadou Djibril a eu des soutiens d’envergure. A ses côtés, il y avait le ministre en charge de la Micro finance, le ministre de l’Intérieur ainsi que le préfet de l’Atlantique-Littoral et celui de l’Ouémé-Plateau. Tout est désormais mis en route pour la relance de la filière.