Niger : Emmanuel Macron a parlé à Mohamed Bazoum

Afrique

(La France ne considère pas comme « définitive » la « tentative » de coup d’État au Niger; ce que Bazoum a dit au président français)

La France ne considère pas comme « définitive » la « tentative » de coup d’État au Niger, a déclaré vendredi 28 juillet la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. Le président Emmanuel Macron a parlé à plusieurs reprises à son homologue nigérien Mohamed Bazoum, gardé par les militaires à Niamey. Selon les informations de RFI, Mohamed Bazoumlui a dit être « en bonne santé ». C’est Catherine Colonna qui a rapporté l’info aux journalistes en marge de la visite du chef d’État français en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Paris justifie l’atterrissage d’un avion français

Les militaires qui affirment avoir pris le pouvoir  mettent un point d’honneur à ne pas subir de pressions extérieures. Le message a même été passé deux fois.

Il l’a d’abord été lors de l’allocution du CNSP, qui demandait « à tous les partenaires extérieurs de ne pas s’ingérer ». Puis, dans son communiqué de ralliement, le chef d’état-major général des armées a prévenu que toute intervention militaire extérieure risquerait d’avoir « des conséquences désastreuses ».

Les yeux de la communauté internationale sont en effet tournés vers Niamey, et d’abord au sein de la sous-région.

D’après une source proche du président Bazoum, une délégation d’officiers nigérians a tenté une médiation dès le début de la crise. Selon plusieurs sites de suivi du trafic aérien, un avion de la Nigerian Air Force a quitté Kaduna mercredi après-midi pour atterrir à Niamey.

Il y a ensuite les partenaires internationaux. La France et les États-Unis disposent de bases militaires au Niger. L’Italie et l’Allemagne assurent aussi des formations en ce domaine. Une présence étrangère qui commençait d’ailleurs à courroucer une partie du commandement nigérien.

Dans le communiqué lu à la télévision nationale, le CNSP accuse la France d’avoir fait atterrir un avion militaire à Niamey, malgré la suspension des vols décrétée la veille.

De source diplomatique, ce jeudi soir, Paris répond qu’il n’y a pas eu de violation de l’espace aérien, car cet avion, qui disposait d’un plan de vol officiel, a décollé de France sans avoir connaissance de la notification publiée plus tard dans la nuit. La France ajoute que cet aéronef français s’est posé à Niamey comme ceux d’autres États aux mêmes heures de la matinée.

Ce jeudi soir, de manière plus officielle, le Quai d’Orsay « condamne fermement le coup de force contre les autorités civiles et démocratiques » du pays, et appelle à la « libération du président Mohamed Bazoum et de sa famille ».

Le dirigeant déchu se trouve toujours dans sa résidence officielle, sous la garde des militaires. Il se porte bien, selon plusieurs sources, mais aucun officiel ne s’est exprimé sur son statut actuel.

« Nous appelons au respect et à la restauration immédiate de l’intégrité des institutions démocratiques du Niger », insiste par ailleurs le ministère français des Affaires étrangères. « Nous apportons notre soutien aux efforts régionaux en vue d’une sortie de crise urgente qui respecte le cadre démocratique nigérien et permette le rétablissement immédiat de l’autorité civile. »

( Avec RFI)