Des responsables de Segub et plusieurs personnes arrêtés

Politique

Plusieurs personnes dont des responsables de la Segub (Société d’exploitation du guichet unique) sont gardées à vue depuis ce mardi à Cotonou après leur audition à la Brigade économique et financière du Bénin.

Au nombre des trois responsables de la Segub arrêtés, deux seraient de nationalité française. Convoqués à la Brigade économique et financière (Bef), ils ont été gardés à vue. Il s’agit de Marcel Alapini, Pascal Genet et Nicolas Duval. Ils seraient détenus dans le cadre d’une enquête sur les reversements non élucidés de plusieurs milliards dans le cadre de l’exercice de la fonction qui a été assignée à la Segub, selon les résultats d’un audit commandité par le gouvernement béninois. Le Directeur général Pascal Genet et le Directeur des opérations Nicolas Duval seraient entre les mains de l’Office centrale de répression des trafics illicites de drogue (Ocertid) tandis que M. Marcel Alapini serait avec la Brigade anti-criminalité du Plm. C’est l’exiguïté des locaux à la BEF qui justifierait la répartition des personnes impliquées au sein de ces unités de la Police Nationale. Au nombre des personnes arrêtées on cite l’épouse, le fils et la secrétaire d’un député. On cite également le président du Mozebe et un homme politique membre de l’AND de Barnabé Dassigli. Un ex-fou du roi de Yayi, auditionné, aurait été relâché.

De sources concordantes, c’est sur saisine du parquet que la Brigade Économique et Financière s’est vu confier l’affaire. Près d’une trentaine de personnes auraient été auditionnées depuis août 2016.

La Segub a été mandatée par l’Etat Béninois par Contrat de Concession en date du 10 novembre 2010 suite à un Appel d’offres pour la sélection d’un consultant-opérateur pour la mise en place et l’exploitation d’un système d’information du Guichet Unique pour le Commerce Extérieur au Port de Cotonou. Selon des extraits de résultats d’audits livrés par le ministre d’Etat Pascal Irené Koupaki, secrétaire général de la présidence de la République, le gouvernement reprocherait à la société « l’insuffisance de la fiabilité du système de détermination de la redevance collectée qui se traduit par un moins perçu de près de 1,6 milliards et un montant non expliqué à ce jour de plus de 9 milliards entre le total des virements effectués en 2012 et le montant constaté sur les comptes bancaires du trésor » , un « paiement irrégulier au profit de divers opérateurs par surévaluation de leurs . Au total, 12 sociétés sont impliquées (Betra BTP, Chayo SARL, EPS SARL, GEPS SARL, Alimos et Fils, GIE Parcs Accueil sone Sud, GTTB-TRAVCO, Laye Login GIE, STE OTRAMSA, Adeoti SARL, Fifty Fifty Ass Exchange) sans aucune contrepartie de prestation ». « Des manquements graves dans la collecte et la réparation des redevances dont le défaut d’ouverture d’un compte bancaire dédié aux recettes de la filière des véhicules d’occasion en transit », « Le prélèvement par facturation sur le bordereau de frais unique (BFU) d’un montant additionnel de 10 000 FCFA par véhicule non prévu et destiné au Guichet Unique des Opérations du Commerce Extérieur (GUOCE) », l’« Inadéquation du descriptif de traitement des montants déconsignés pour la Douane ».
Entre temps, les responsables de la Segub ont démenti ces accusations dans un communiqué publié dans plusieurs médias.