Royaume-Uni : Couronnement de Charles III et Camilla de Westminster à Buckingham

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Le Royaume-Uni n’avait plus connu cela depuis 70 ans et Elizabeth II. Inconditionnels de la monarchie britannique et dignitaires étrangers affluent ce samedi à Londres pour le couronnement de Charles III lors d’une cérémonie chrétienne fastueuse et sans équivalent en Europe. Près de huit mois après la mort de la reine Elizabeth II, le couronnement de Charles III et de la reine consort Camilla s’est déroulé ce 6 mai 2023 à Londres en l’abbaye de Westminster.

C’est le grand jour pour Charles III. Le fils aîné de la reine Elizabeth II, a été couronné ce samedi 6 mai. À l’issue d’une longue attente, la plus longue dans l’histoire de la monarchie britannique, Charles, 40e roi d’Angleterre, est le plus vieux monarque à être sacré dans le pays.

Et si Charles III est le seul souverain d’Europe, parmi les monarchies voisines – au Danemark, en Espagne, en Suède, aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg ou en Norvège – à vivre un couronnement, cette cérémonie millénaire n’a qu’un rôle symbolique. Le sacre du roi n’est que la confirmation religieuse de son statut. Charles est ainsi le seul monarque en Europe à être oint par une huile sacrée préparée à Jérusalem, et symbole de son caractère quasi divin.

« Il est devenu roi au décès de sa mère, la reine Elizabeth II, mais le début de ce règne est formellement consacré par ce rite ancestral, qui remonte au moyen-âge, avec les étapes de la reconnaissance, du serment, de l’onction et de l’investiture », souligne sur BFMTV Sophie Loussouarn, maîtresse de conférence et spécialiste de la politique brritannique.

Charles III prête serment sur la Bible

La main sur la Bible, Charles III s’engage à « gouverner les peuples du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord (ses) autres royaumes et les territoires auxquels ils appartiennent ».

« Moi, Charles, solennellement et sincèrement en présence de Dieu, professe, témoigne et déclare que je suis un protestant fidèle, et que je soutiendrai et maintiendrai, conformément à la véritable intention des textes qui assurent la succession protestante au trône, les dits textes au meilleur de mes pouvoirs conformément à la loi », déclare le monarque.

Déjà roi depuis septembre

Charles III est en effet devenu, comme le veut la constitution britannique, roi dès le 8 septembre dernier, jour de la mort de sa mère la reine Elizabeth II. Le couronnement ne change donc rien dans le rôle et les attributions de Charles, chef d’Etat et chef de l’église anglicane.

De fait, la question se pose au Royaume-Uni, alors que le pays traverse un grave crise économique et qu’une majorité de Britanniques s’opposent au financement du couronnement. La cérémonie, dont le coût est estimé à plus de 100 millions d’euros, notamment en raison des frais liés à la sécurité, est en effet payée par les contribuables britanniques.

Certains y voient cependant un attachement à la tradition, et un symbole d’unité du pays. Et même si cette cérémonie est souvent jugée désuète, Charles entend en profiter pour affirmer la modernité de son règne, avec une cérémonie en forme d’hommage aux multiples confessions et ethnies du Royaume-Uni.

Compte tenu du contexte économique tendu vécu par le pays, la cérémonie s’est voulue plus sobre, que celle d’Elizabeth II, il y a 70 ans. Avec un nombre réduit d’invités, 2 000 invités contre 8 000, ouvert à la société civile, des costumes pour certains participants (comme les juges) plutôt que des costumes d’apparat. Mais selon des chiffres avancés par plusieurs médias, le coût de l’évènement s’élèverait à 114 millions d’euros, soit le double de celui de 1953. Mais les recettes engrangées par l’État comme par l’industrie hôtelière et touristique sont également exceptionnelles.

Des arrestations de manifestants hostiles à la monarchie ont eu lieu en marge de la cérémonie. Human Rights Watch a dénoncé des arrestations « incroyablement inquiétantes ».

Avec BFMTV