Guerre en Ukraine : Ce qu’il faut retenir de la quatrième journée de l’invasion russe

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Les forces russes poursuivent leur invasion de l’Ukraine, quatre jours après la déclaration de Vladimir Poutine. Des combats sont en cours dans la deuxième ville du pays, Kharkiv, où les forces ukrainiennes ont annoncé à avoir repris le contrôle de la deuxième plus grande ville du pays. Près de 368.000 Ukrainiens ont fui le pays. Europe 1 fait le point sur l’évolution de la situation.

La deuxième ville d’Ukraine, Kharkiv (nord-est), est sous le contrôle des forces ukrainiennes, a indiqué dimanche le gouverneur régional Oleg Sinegoubov, quelques heures après avoir annoncé une percée de l’armée russe et des combats de rue. Il a assuré qu’une « élimination des ennemis dans la ville » était en cours. Selon lui, « l’ennemi russe est totalement démoralisé », abandonnant ses véhicules et des groupes de soldats « se rendant aux militaires ukrainiens ». Pour l’instant, 368.000 Ukrainiens ont fui le pays.

Les principales informations à retenir

– 368.000 Ukrainiens ont fui le pays

– Les forces ukrainiennes contrôlent Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine

– L’armée russe affirme avoir encerclé deux grandes villes au sud, Kherson et Berdiansk

– 975 installations militaires ukrainiennes détruites par l’armée russe

Les forces ukrainiennes ont repris le « contrôle » de Kharkiv

« Kharkiv est sous notre contrôle total » a écrit le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur les réseaux sociaux, assurant qu’une « élimination des ennemis dans la ville » était en cours. Avec 1,4 million d’habitants, il s’agit de la principale ville du nord-est ukrainien et est situé non loin de la frontière russe et des territoires contrôlés par les séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk. Dans la matinée, le gouverneur régional avait fait état d’une « percée » russe avec des blindés légers dans la ville, qui avait entraîné des combats de rue. D’autres parties de la région de Kharkiv étaient par ailleurs encore en proie à des combats dimanche, selon la même source.

368.000 Ukrainiens ont fui, 200.000 accueillis en Pologne

Quelque 368.000 réfugiés ont fui les combats en Ukraine depuis l’invasion russe déclenchée jeudi pour les pays voisins et leur nombre « continue à augmenter », ont indiqué dimanche les Nations unies. Ce nombre « est basé sur les données mises à disposition par les autorités nationales », a souligné le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) dans un tweet.

Parmi eux, plus de 200.000 personnes sont entrées en Pologne depuis le début jeudi de l’invasion russe de cette ex-république soviétique, ont annoncé dimanche les gardes-frontières polonais.

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Des gains russes dans l’est

Si les forces russes reculent à Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine les séparatistes pro-russes revendiquent des gains territoriaux. Selon Moscou, ils auraient avancé de 52 km depuis le début de l’offensive.

Des blindés légers abandonnés à Kharkiv

Les combats ont lieu depuis la matinée à Kharkiv, avec des blindés légers abandonnés ou en feu visibles dans les rues, tandis que les coups de feu et les explosions sporadiques résonnent dans la ville, en grande partie déserte, les habitants se terrant chez eux. Une colonne de quatre véhicules blindés TIGR russes est notamment laissée abandonnée et un camion militaire en feu, les combats se déroulant dans plusieurs endroits y compris dans le centre, selon le journaliste de l’AFP.

Environ 400.000 Ukrainiens encerclés par l’armée russe

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux ukrainiens affirme notamment montrer un véhicule blindé russe en feu dans le centre de la ville. L’armée russe a de son côté affirmé avoir encerclé deux grandes villes du sud de l’Ukraine, Kherson et Berdiansk, qui comptent respectivement 290.000 et 110.000 habitants. « Au cours des dernières 24 heures, les forces armées russes ont complètement bloqué les villes de Kherson et de Berdiansk », a indiqué le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

« La ville de Guenitchesk et l’aérodrome de Tchernobaïevka près de Kherson ont également été pris sous contrôle », a poursuivi le ministère russe. Il a également revendiqué des gains territoriaux pour les séparatistes prorusses dans l’Est de l’Ukraine, qui progressent avec le soutien de l’armée russe et ont avancé, selon Moscou, de 52 kilomètres depuis le début de l’offensive. Au total, l’armée russe assure avoir détruit 975 installations militaires ukrainiennes, dont des systèmes de défense anti-aérienne S-300.

La nuit fut « dure » en Ukraine, selon Zelensky

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué dimanche que la nuit avait été « dure » en Ukraine, avec des bombardements russes ayant visé selon lui des zones habitées. « La nuit passée fut dure, de nouveau des tirs, de nouveau des bombardements de quartiers habités, d’infrastructures civiles. Il n’y aujourd’hui rien que l’occupant ne considère pas comme une cible légitime », a-t-il dit dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.

« Vassylkiv, Kiev, Cherniguiv, Soumi, Kharkiv et beaucoup d’autres villes vivent dans des conditions qu’on n’avait pas vues sur nos terres (…) depuis la Seconde guerre mondiale », a souligné le président ukrainien. Il s’est adressé aux Bélarusses, dont le pays sert de base arrière aux forces russes ayant envahi l’Ukraine jeudi pour attaquer Kiev. « De votre territoire, c’est nos enfants qu’on tue », a-t-il dit, « comment allez-vous pouvoir regarder vos enfants dans les yeux, comment allez-vous vous regarder dans les yeux, les uns les autres ? Comment-allez vous regarder vos voisins dans les yeux ? Vos voisins, c’est nous ».

L’armée russe reconnaît pour la première fois des morts

L’armée russe a reconnu pour la première fois dimanche enregistrer des pertes humaines au cours de son invasion de l’Ukraine, sans pour autant de chiffres. « Les militaires russes font preuve de courage en exécutant leurs missions de combat (…). Malheureusement, il y a des morts et des blessés. Mais nos pertes sont bien moindres » que dans le camp ukrainien, a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konachenkov. L’Ukraine, elle parle, de 3.500 soldats russes tués.

 

Europe 1