Aucune loi n’oblige Lionel Zinsou à démissionner

Politique

La polémique s’enfle autour de la démission du Premier ministre de son poste. L’homme étant candidat à la présidentielle de 2016. Avant lui, il y a les cas Soglo, Amoussou, Rafiou Toukourou… Et plus est, aucune loi voire texte de la république n’oblige le Premier ministre à démissionner. En somme, un faux procès contre Lionel Zinsou.

Le ridicule ne tue pas. Ce n’est donc pas au Bénin qu’il va commencer par tuer. La polémique qui s’entretient autour de la démission de Lionel Zinsou du poste de Premier ministre se révèle non pas seulement comme un faux procès mais un acharnement, de la manipulation et de l’intoxication contre un homme en pôle position.

Au nombre des détracteurs de Lionel Zinsou, Reckya Madougou, que l’on connait bien surtout lors de son passage au gouvernement et tout ce qui a entouré son départ. Après avoir longtemps gardé le silence, l’ancienne ministre des microfinances et Garde des sceaux au lieu de garder son mutisme s’illustre dans la médiocrité. Dans un post relayé par certains médias, Reckya Madougou qui a été célèbre par le passé dans « Touche pas ma constitution », est montée au créneau pour dénoncer ce qu’elle appelle la « fâcheuse tendance d’un candidat à se servir des moyens de l’État pour faire campagne, faussant ainsi le jeu démocratique qui impose l’équité ». Elle poursuit : « J’avoue avoir secrètement espéré que monsieur Lionel Zinsou soit l’oiseau rare qui rompt avec les vilaines méthodes politiciennes nous conduisant aujourd’hui à l’abattoir. Voilà, malencontreusement cette remarquable personnalité qui s’enlise dans les conflits d’intérêts et le non-respect de nos textes, voire de notre fierté. Le voilà profitant de la déchéance morale ambiante pour s’offrir, lui aussi, avec les moyens colossaux que tout le monde sait, les partis politiques établis et respectés, ainsi que des personnalités auparavant respectées ». Que diantre ! C’est à croire que Reckya Madougou a la mémoire courte. Tenez bien.

Soglo, Amoussou et Toukourou ont pris par là

En 1991, Nicéphore Dieudonné Soglo alors Premier Ministre de la transition était candidat et a même été élu Président de la république. Il n’avait pas démissionné de son poste de Premier ministre avant de se présenter aux élections présidentielles.
L’autre cas est celui de Bruno Amoussou. En 2001, alors Ministre d’Etat dans le Gouvernement de Mathieu Kérékou, il n’avait pas démissionné avant de se présenter aux élections présidentielles. On a même assisté à un match amical entre Amoussou et son mentor Kérékou. La suite est connue de tous avec toute la scène de démission orchestrée par Soglo et Houngbédji. Ce qui a permis à Amoussou d’affronter au second tour Kérékou le vainqueur de ces élections présidentielles de 2001.

Si on questionne encore l‘histoire, Rafiou Toukourou alors président du Conseil Economique et Social (CES) a été candidat aux élections présidentielles. En son temps, il n’avait pas démissionné de son poste.

Les cas sont légion. Au nombre des députés aujourd’hui candidats aux élections présidentielles, personne n’a démissionné du parlement pour se consacrer aux élections présidentielles. Ils utilisent tous leurs véhicules de fonction ainsi que leur garde de corps.

Par ailleurs, aucun article du code électoral, aucune loi, aucun texte de la République n’oblige un candidat à démissionner de son poste avant de participer aux élections. Aucune loi, aucun texte n’oblige donc le Premier Ministre Lionel Zinsou à démissionner de son poste de premier ministre.

Il est donc temps que la campagne en cours contre Lionel Zinsou faisant croire qu’il n’a aucun respect pour les biens publics devait alors cesser. C’est un faux procès contre le candidat Zinsou. En panne d’arguments les auteurs de ces intoxications devaient plutôt se consacrer à la campagne de leur candidat pour convaincre le peuple sur le terrain, car c’est le peuple qui départagera. Les Béninois ont besoin de connaître les projets de société des candidats. Ils n’ont pas besoin de ces débats de bas étage qui n’avance pas. Qui dit mieux !