Pérou : Arrestation de trois hauts gradés de la police soupçonnés de corruption

International

Au Pérou, le ministère public et des agents de la police criminelle ont mené, lundi 26 décembre, une opération de grande envergure contre un système de corruption au sein de l’armée et de la police péruviennes. Un système lié, selon les autorités, au président déchu, Pedro Castillo.

Six personnes, dont trois généraux de la PNP, la police nationale du Pérou, ont été arrêtées en même temps dans plusieurs villes du pays, annonce La Republica. « Les agents ont aussi perquisitionné deux résidences de l’ex-ministre de la Défense, Walter Ayala, et y ont saisi des ordinateurs et des documents ». Le journal explique que les personnalités visées par ce véritable « coup de filet » sont soupçonnées d’avoir promu, en échange d’argent, des officiers au sein de la PNP et de l’armée, alors ceux-ci ne remplissaient pas les conditions requises pour les postes ainsi obtenus.

Le journal conservateur Correo salue « une purge très saine de l’État » : l’ex-président « Castillo pensait qu’en ayant des pions notamment en province, des personnes capables de mobiliser la population en sa faveur et contre le Congrès, il pourrait s’éviter la prison. Mais il avait tort », se réjouit l’éditorialiste.

D’ailleurs, il va falloir « de toute urgence réparer les dommages infligés par le gouvernement de Pedro Castillo aux institutions péruviennes », prévient de son côté El Comercio. « Ce n’est qu’avec les mesures prises par le ministère public concernant les cas de promotions irrégulières dans les forces armées et la police nationale péruvienne que nous commençons à comprendre toute l’ampleur du problème. »

Haïti : les policiers haïtiens utilisent-ils des véhicules blindés comme « taxis » ?

C’est en tout cas ce que révèle le RNDDH, le Réseau national de défense des Droits humains. À Croix-des-Bouquets, une commune entièrement contrôlée par des gangs non loin de Port-au-Prince, les policiers « ont trouvé un moyen de gagner de l’argent en utilisant des véhicules blindés de la police nationale d’Haïti comme moyen de transport », rapporte Le National. « Un service au plus offrant », poursuit le quotidien, avec des prix allant de l’équivalent de « 17 à 500 dollars américains par passager ». Toujours selon les informations du RNDDH, les policiers se font payer aussi pour accompagner des convois de marchandises : « Un camion qui transporte des légumes, paie entre 2 500 et 5 000 gourdes ; la somme varie entre 700 et 1 000 dollars américains s’il s’agit de protéger des containers en provenance de la République dominicaine. » Les agissements de ces agents « sont en contradiction avec le code déontologique et les règlements interne de la police nationale d’Haïti », souligne Le National.

Ces révélations se trouvent « dans une correspondance adressée par le Réseau national de défense des droits humains à l’inspecteur général en chef de la PNH, Fritz Saint-Fort », rapporte Le Nouvelliste. Ces pratiques douteuses des policiers à Croix-des-Bouquets semblent être à l’origine de la mort d’un de leur frère d’armes, Lincoln Bien-Aimé. Ce membre du Bureau de lutte contre le trafic de stupéfiants n’a pas pu monter à bord d’un blindé de la PNH le matin du 2 décembre. Les policiers à l’intérieur du véhicule lui ont signifié qu’il n’y avait plus de place. Lincoln Bien-Aimé a ensuite été assassiné par le gang 400 Mawozo, sans que les collègues à bord du blindé lui viennent en aide, explique le journal en citant les informations du RNDDH.

L’organisation de défense des droits de l’Homme souligne aussi le nouveau coup dur que porte cette affaire sur la crédibilité de l’institution policière. « Aujourd’hui, comment croire que la police est effectivement en train d’œuvrer en vue de ramener l’ordre en Haïti, quand le matériel ainsi que les équipements sont trafiqués par ceux qui sont appelés à combattre le banditisme, dans un contexte d’insécurité généralisée où la vie ne coûte rien ? », s’interroge le RNDDH.

Le Chili en route vers un nouveau processus constitutionnel

La commission du Sénat chilien a adopté lundi 26 décembre à l’unanimité le calendrier sur lequel s’étaient entendu les parlementaires de droite et de gauche le 12 décembre. « Le nouveau processus qui se déroulera en trois temps », rappelle le portail Bio Bio Chile : dès janvier, le parlement désignera 24 personnes. Ce comité d’experts rédigera l’avant-projet de la nouvelle Constitution. Ce texte devra être validé par un Conseil constitutionnel de 50 représentants élus par les Chiliens au printemps lors d’un scrutin obligatoire. Et enfin, un comité constitué de 14 spécialistes va devoir garantir la faisabilité juridique de la nouvelle Constitution, qui sera soumise au référendum le 26 novembre prochain, précise le site internet.

Mais avant d’être définitivement lancé, ce nouveau processus constitutionnel doit encore passer l’examen de la plénière des deux chambres. Selon La Nacion, ce vote pourrait intervenir dès mercredi 28 décembre. La loi, qui fixe le calendrier, doit alors obtenir au moins la majorité absolue. Le quotidien La Tercera précise que « les parlementaires pourront encore apporter des modifications sur la forme, mais plus rien sur le fond ».

RFI