Leçons des résultats des élections législatives du 8 janvier 2023 : « Acheter des illusions ou cultiver le militantisme? »

Politique

Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute nous a-t-on appris, mais il y a des domaines qui ne permettent pas d’être trop longtemps dans des illusions.

A l’issue de la proclamation des résultats des élections du 8 janvier 2023, chacune des sept listes en compétition s’est fait une idée de ce qu’elle représente sur le terrain politique dans notre pays. Quatre listes ont été éliminées pour n’avoir eu les 10% des suffrages exprimés. Trois ont participé à la répartition des sièges et siègeront à l’Assemblée nationale, 9ème législature jusqu’en 2026 : 53 pour l’UP le Renouveau, 28 pour le Bloc républicain et 28 pour les Démocrates.

Chacun des partis est certainement entrain de faire le point à son niveau pour se satisfaire ou pour comprendre la surprise de ses résultats. Qu’est-ce qui n’a pas marché par endroits : illusion, mauvais casting, confusion des postures du moment ou naïveté ?

La réforme du système partisan voulue par le président Talon est en marche. Il revient aux partis voulant participer à l’animation de la vie politique dans notre pays de trouver les stratégies nécessaires pour y rester : acheter du vent, se nourrir d’illusions ou cultiver le militantisme ?

On cherchera encore à analyser l’effet réel des sorties de l’ancien Président Boni Yayi sur les résultats du parti les démocrates.

Quoi comprendre à contrario du parachutage dans une circonscription électorale d’un candidat ayant fait croire que c’est du fait de sa participation aux campagnes présidentielles de 2021 avec un mouvement constitué d’enseignants qu’il a contribué à augmenter le taux de participation sur toute l’étendue du territoire national. Il garantissait donc à de potentiels candidats cette manne électorale pour améliorer le nombre d’élus dans beaucoup de circonscriptions électorales : Quelle illusion mais l’essentiel pour lui était obtenu, se faire imposer « tête de liste », ce que les potentiels candidats à des élections législatives adorent.

Et puis une fois parachuté dans la circonscription sans aucune consultation de la base qui maintient le parti d’une façon ou d’une autre depuis des années, qu’est-ce que vous pensez que le nouveau venu dans le parti fît ?

Pour le « capitaine » qu’il est devenu, il dit mettre entre parenthèses tous les organes de base du parti déjà en place et tous les leaders de ces organes lui « doivent allégeance comme quand on va chez un roi ». On se rappelle même tous les écarts de certains dans l’entourage dudit candidat envers les leaders connus et respectés du parti.

Le messie n’a pas été à la hauteur et ce qui devait arriver arriva.

Les résultats promis dans des circonscriptions électorales n’ont pas été au rendez-vous. Comme lui-même parachuté, des leaders du parti qui ont misé sur lui n’ont juste pu sauver que leur propre siège.

A quelque chose malheur est bon. On saura désormais renforcer et prioriser le militantisme.

(Une analyse de Sanoussi Nouroudine Abiola (militant BR de la 21ème circonscription électorale)