Après les attaques de Dioura, Boulikessi et Tombouctou, pour ne citer que les plus importantes, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim, lié à al-Qaïda) a revendiqué mercredi 4 juin une attaque à Mamaribougou dans l’immédiate périphérie de Bamako. Mercredi toujours, dans le nord, c’est le camp militaire de Tessit, région de Gao, qui a été pris par les jihadistes de l’État islamique au Sahel, faisant une quarantaine de morts. L’armée malienne a quant à elle mené une série de frappes de drone dans la région de Kidal. Jeudi 5 juin au matin, une nouvelle attaque a été rapportée dans la région de Sikasso, dans le sud du pays.
C’est le « poste de sécurité » de Mahou, à la frontière burkinabè, qui a été ciblé. Dans un communiqué, l’armée indique avoir mobilisé « des renforts terrestres et aériens ». Le Jnim affirme de son côté avoir « pris le contrôle de la caserne ». Aucun bilan n’a été donné à ce stade.
Mercredi, le Jnim a revendiqué une attaque à Mamaribougou, localité de la commune du Mandé, collée à Bamako. Le groupe jihadiste affirme y avoir ciblé « un rassemblement de l’armée malienne et de ses alliés russes » du groupe Wagner avec « un engin explosif » sur « un terrain d’entraînement ». Des habitants indiquent avoir entendu une forte détonation et assisté à des aller-retours d’ambulances.
L’armée malienne n’a pas communiqué officiellement sur le sujet et n’a pas répondu aux sollicitations de RFI. Mais une source sécuritaire malienne confirme cette attaque avec un bilan provisoire de deux militaires maliens tués et plusieurs blessés grave. « La zone du Mandé est infestée depuis plus d’un an », commente encore cette source.
Tessit, zone des trois frontières
Dans le nord, zone des trois frontières Mali-Niger-Burkina, ce sont les jihadistes rivaux de l’État islamique au Sahel qui ont pris mercredi après-midi le contrôle total du camp militaire de Tessit. Ce camp abrite habituellement des dizaines de militaires maliens et des combattants du Gatia, groupe armé local allié des forces maliennes. Le groupe Wagner mène régulièrement des opérations dans la zone, mais à partir de la localité proche d’Ansongo et ne sont pas stationnés en permanence à Tessit, selon les sources sécuritaires et civiles locales jointes par RFI.
Selon ces sources, les jihadistes ont fait d’importants dégâts dans le camp, en sont repartis avec quantité d’armes et de matériel militaire. L’armée malienne a confirmé l’attaque et indiqué avoir lancé « des patrouilles aériennes » qui ont « violemment frappé » la « colonne terroriste » dans sa « tentative de repli », sans communiquer aucun bilan. Selon plusieurs sources locales concordantes, une quarantaine de soldats maliens ont péri pendant l’attaque.
Frappes de l’armée à Kidal
Dans la région de Kidal, ce sont les forces maliennes qui ont mené une série de frappes de drone à Djanchéché/Yenchechi, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Kidal. Un « véritable carnaval d’expéditions vers le repos éternel » selon le commentaire de la vidéo diffusée mercredi soir par l’armée malienne qui revendique une dizaine de « terroristes » tués. La vidéo montre la destruction d’un pick-up et de tentes.
Des sources civiles locales rapportent également des frappes à Tadjemart, au sud de la ville d’Aguelhoc, toujours dans la région de Kidal. Ces sources affirment que des civils figurent parmi les victimes de ces frappes dont une famille avec femmes et enfants.
« Sursaut d’une bête déjà terrassée »
Dans un communiqué publié ce jeudi à la mi-journée, l’armée déplore que « ces dernières semaines ont été marquées par une recrudescence des attaques lâches et barbares » et assure que « la force unifiée de l’Alliance des États du Sahel met tout en œuvre pour étouffer ce sursaut d’une bête qui, déjà terrassée, est en train d’être ressuscitée et maintenue en vie par des forces désormais identifiées » mais non précisées.
RFI