Assemblée nationale : Wadagni présente les grandes orientations du Budget 2022 aux députés

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Le ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances Romuald Wadagni a présenté les grandes orientations du Budget de l’Etat, exercice 2022, aux députés de la 8ème législature ce mardi 29 juin 2021 au Palais des gouverneurs.

Le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2022-2024 et les documents de programmation pluriannuelle de dépenses ont été soumis aux députés. Le débat d’orientation ne donne pas lieu à un vote. C’est lors de la seconde session ordinaire de l’année 2021 que le Budget, gestion 2022 sera examiné.S’agissant des grandes orientations, elles faciliteront les discussions lors de l’examen et du vote du projet de loi de finances gestion 2022.

Le jeudi 24 juin 2021, les députés membres de la commission des Finances et des Echanges ont examiné les documents budgétaires que le gouvernement leur avait transmis à l’issue du conseil des ministres du 16 juin dernier.

Selon la loi organique portant loi de finances, le document de programmation budgétaire doit être soumis aux députés au plus tard le 30 juin de chaque année.

Les grandes orientations économiques du budget de l’État, gestion 2022

Dans le cadre du débat d’orientation,  la commission des Finances et des Echanges de l’Assemblée nationale a présenté son rapport. Du contenu dudit rapport, il est question de la politique économique sur la période 2022-2024 qui sera la transformation structurelle, en révélant le potentiel des secteurs stratégiques. La politique économique sur la période 2022-2024 sera orientée vers deux axes principaux que sont : i) la consolidation des acquis du PAG 2016-2021 ; ii) le relèvement des chaînes de valeurs ajoutées pour le développement du secteur de la transformation.

Des explications apportées aux députés par le ministre d’Etat, Romuald Wadagni, et contenu dans le document de programmation budgétaire et économique pluriannuelle 2022-2024, l’État poursuivra et renforcera les mesures en cours visant à promouvoir les secteurs à fort potentiel dont l’agriculture, le tourisme, l’économie numérique et l’économie du savoir, en mettant un accent marqué sur l’enseignement technique et la formation professionnelle.

Par ailleurs, les grands chantiers ouverts visant à combler le déficit infrastructurel du Bénin seront poursuivis, notamment les infrastructures de transport, énergétiques et d’assainissement. Concomitamment à ces mesures, une attention particulière sera accordée au développement de l’industrie de transformation, à la faveur du retour de l’État dans l’investissement industriel pertinent ; l’objectif étant de lancer la dynamique industrielle pour rendre l’environnement plus attrayant à l’investissement privé.

La politique économique de l’Etat sera associée à une stratégie de diffusion des fruits de la croissance, notamment vers les couches des plus vulnérables. A cet effet, l’État mettra en œuvre des projets à fort impact social et ceux en cours comme le projet ARCH dont la phase active du volet formation a été officiellement lancée ce mardi 29 juin 2021.

L’État restera résolument engagé sur la mise en œuvre des objectifs de Développement Durable (ODD) dont les cibles prioritaires sont déjà retenues et pour lesquelles un système de suivi est mis en place et opérationnel. Toute cette politique sera portée par l’assainissement des finances publiques, la dématérialisation des procédures et des programmes spécifiques de financement de l’économie.

Trois scénarii de croissance envisagés

Le ministre d’Etat chargé de l’économie et des finances a expliqué aux députés que l’activité économique mondiale serait marquée en 2022 par un ralentissement de la croissance, après le rattrapage teinté d’incertitudes escompté pour l’année 2021. Le taux de croissance de l’économie mondiale devrait ainsi s’afficher à 4,4% en 2022 contre 6,0% en 2021.

En Afrique Subsaharienne, il est attendu un regain de vigueur de l’économie en 2022, soutenu par l’efficacité des mesures d’endiguement de la pandémie. Le taux de croissance de la zone devrait ressortir à 4,0% contre 3,4% en 2021. Au Nigéria, la dynamique de l’activité économique devrait rester quasiment stable avec un taux de croissance de 2,3% en 2022 contre 2,5% en 2021. Dans la sous-région UEMOA, les prévisions du FMI tablent sur un taux de croissance qui restera robuste en 2022. Il devrait ainsi s’afficher à 6,6% en 2022 contre 5,2% en 2021

Au plan national, sur la base de l’évolution probable de la conjoncture aux plans international et sous-régional et en tenant compte de l’évolution prévisible de l’économie, trois scenarii de croissance sont envisageables, selon le ministre d’Etat, Romuald Wadagni. Il cite le scénario de référence, le scenario pessimiste et le scénario optimiste.

Scénario de référence

Le scénario de référence suppose un retour progressif de l’économie à son sentier de croissance d’avant la crise de la COVID-19. Il considère une reprise entourée d’incertitudes en 2021, notamment au plan sanitaire, qui s’accélérera toutefois dans le temps en lien avec la découverte de vaccins anti-COVID, les campagnes de vaccination en cours dans plusieurs pays dont le Bénin, et la poursuite de la mise en oeuvre des gestes barrières à la propagation de la maladie. Dans ce scénario, le taux de croissance s’affichera à 7,0% en 2022 et ressortirait à 7,5% à l’horizon 2024.

Scénario pessimiste

Le scénario pessimiste intègre le risque lié à la situation sanitaire, dont la découverte et la propagation de nouvelles variantes de la COVID-19. Il suppose la survenance d’autres risques dont des conditions financières peu avantageuses et peu propices à la célérité adéquate des grands chantiers de l’État. Dans ce scénario, le taux de croissance de l’économie devrait s’afficher à 4,5% en 2022 contre 4,2% en 2021 et atteindrait 5,0% à l’horizon 2024.

Scénario optimiste

Le scénario optimiste suppose un retour à la trajectoire de l’économie d’avant crise dès 2021 et l’atteinte progressive du sentier de croissance du Programme National de Développement. Ce scénario suppose une forte atténuation de la situation sanitaire dès

2021, une évolution favorable des autres risques qui pèsent sur l’économie, dont des conditions climatiques et des conditions financières particulièrement avantageuses, propres à une mise en oeuvre rapide des réformes structurelles et des investissements structurants. Dans ce scénario, le taux de croissance s’afficherait à 7,6% en 2021 et atteindrait 9,5% en 2024.

Emmanuel Amour T.

 

 

 

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