Cherté de la vie : Wadagni parle des alternatives du gouvernement pour contenir la flambée des prix

Economie & Tech

(Une batterie de subventions des intrants annoncée, Noël Chadare remue  l’augmentation des salaires ; Ernest Gbaguidi insiste sur le consommons local ; l’Ortb exhibe les efforts du gouvernement.)

« Le Bénin face à la cherté de la vie », c’est le thème d’un débat public organisé et diffusé dimanche 3 avril 2022 sur la télévision du service public. Au cours des échanges, le ministre d’État en charge de l’économie et des finances Romuald Wadagni a reconnu que la famine est aux portes du Bénin et pour Booster la prochaine campagne agricole 2022 – 2023 , le gouvernement compte subventionner les importations des intrants au détriment des initiatives endogènes basées sur l’utilisation des biofertilisants pour produire 3 tonnes de maïs à l’hectare. 

Répondant à la question d’un jeune participant au débat qui s’inquiétait des annonces de famine dans les états voisins , le ministre Wadagni a trouvé pertinente la préoccupation et a répondu à l’affirmative. Selon lui la famine est belle et bien à nos portes du fait de la hausse du prix des intrants. Il poursuit pour dire que le sac d’intrants qui était à 25.000 f auparavant est passé à 45.000 f et le prix va encore augmenter, précise -t-il . Pour rassurer les producteurs agricoles, il annonce une batterie de subventions des importations des intrants comme solution. Nous avons en mémoire que le gouvernement sort des caisses de l’État chaque année, la bagatelle de 13 milliards par an pour l’acquisition des intrants au profit des producteurs agricoles.

Parlant de la cherté de la vie, le ministre est revenu sur les alternatives du gouvernement à contenir la flambée des prix à travers la baisse des impôts , de la TVA et d’une subvention de 5 milliards par mois pour maintenir les prix stables au niveau des hydrocarbures. Les efforts au niveau de la subvention du blé du fait de la crise en Ukraine et en Russie ainsi que l’accroissement de la production locale des vivres sont les arguments du ministre d’État en charge des finances Romuald Wadagni. En ce qui concerne le prix du ciment qui n’est pas le même sur l’étendue du territoire national, le ministre a parlé de pérégrination qui est un dispositif pour régler les prix , mais le ministre justifie les faux frais en exhibant l’argument du transport et d’ailleurs c’est un produit qui n’est pas trop le souci des béninois , le souci pour l’instant selon le ministre , c’est l’augmentation du pouvoir d’achat des populations pour faire face à la cherté de la vie.

Quant au SG de la Cosi-Benin, Noël Chadare a interpellé le gouvernement à baisser les impôts et les taxes pour permettre aux travailleurs de pousser un ouf de soulagement. Il finit et revient sur l’annonce par le gouvernement de l’augmentation des salaires et depuis les négociations se poursuivent et silence radio.

Au cours du débat , de nombreux participants ont attaqué le représentant de l’association des consommateurs pour dire qu’il semble rouler pour le gouvernement , et Ernest Gbaguidi , puisque c’est de lui qu’il s’agit, a apaisé les inquiétudes des uns et des autres pour enfin demander au gouvernement et aux béninois à préférer la consommation des produits locaux pour arrêter d’enrichir les pays qui nous envahissent avec leurs produits.

La palme d’or du débat est décernée à la journaliste de la télévision nationale Rachidath Bio Maman qui a fait preuve de femme au contact des réalités de la cherté dans les marchés , elle a vite recadré le ministre qui nous parle d’achat de moto alors que les béninois ploient sous l’effet de la hausse vertigineuse des prix sur les marchés. Et pendant que le ministre peinait à expliquer les batteries de mesures aux téléspectateurs, les journalistes du service public ont sauvé les meubles dans deux éléments proposés aux téléspectateurs où les populations ont salué les efforts du président Talon à trouver des solutions pour contrer la cherté et la famine annoncée.

Adrien HOUNVENOU