Législatives  2023 au Bénin : «Votez l’UDBN pour une gouvernance participative et inclusive »

Politique

(« Ton vote est nécessaire pour légiférer autrement avec l’UDBN »)

Au  Bénin, c’est la dernière ligne droite de la campagne électorale du scrutin du 8 janvier 2023. La campagne prend fin vendredi à minuit. Sept partis politiques sont en lice. Parmi eux, l’Union pour le Développement d’un Bénin Nouveau (UDBN). Le parti du « maïs nourricier » présente aux populations une offre politique séduisante. A commencer par sa liste: 67% de jeunes et 32% de femmes. Inédit. Pour cette campagne électorale, les candidats de l’UDBN le disent haut et fort: « Mes actions comptent et ton vote est nécessaire pour légiférer autrement avec l’UDBN ». Et pour la 9è législature, « Avec l’UDBN c’est légiférer autrement pour une gouvernance participative et inclusive ».

L’un des défis de la démocratie en Afrique et au Bénin, c’est la gouvernance. Que comprendre alors par « gouvernance participative et inclusive » ? L’accès au pouvoir donne accès à la richesse de la Nation. Et donc, la gestion de la chose publique doit être participative au niveau local et inclusive au niveau national. Pour cela, il faudra que la gouvernance soit consensuelle et légitime tout en s’imprégnant d’une culture des résultats.

La participation des citoyens à la chose publique

Faut-il le rappeler, l’accession, la gestion et la conservation du pouvoir découle d’une vision permanente de l’Etat colonial centralisé et totalitaire. Il faut reconnaître que les pays africains ont hérité d’un système de construction des institutions étatiques entièrement calqué sur les mœurs politiques de l’ancienne métropole coloniale. Et pour paraphraser  Dr Paul Kananura, Spécialiste de géopolitique et des Politiques publiques,  «  La volonté des dirigeants depuis les indépendances, de ne pas aller au-delà des carcans règlementaires et légales qui furent dans un premier temps imposés, n’a jamais auguré d’une société véritablement organisée et moderne. Il est important de repenser la gestion de la chose publique pour plus de participation citoyenne et d’inclusion sociale.

En Afrique, on note que les populations ne se sentent pas concernées par le service public, mais plutôt s’en éloignent. Pour elles, le service public est essentiellement une affaire de l’Etat et l’Etat c’est la classe dirigeante, ceux qui ont le pouvoir. Partant de cette conception, la population s’exclut d’office de la vie de la nation. Sur un autre plan très spécifique dans certains pays, l’Etat est assimilé à un individu et de ce fait, les structures de l’Etat sont confondues à celui-ci. Une telle conception a conduit à une personnification ou personnalisation du pouvoir. Il manque l’appropriation et le contrôle du bien public.

La participation des citoyens à la chose publique devant se faire sentir par la contribution, l’appropriation et le contrôle du bien public pour bénéficier du service public de qualité. L’existence d’un large fossé entre gouvernants et gouvernés d’une part ; et, de l’écart entre citoyen et la chose publique d’autre part, semble avoir pour origine la manière dont sont gérées les structures de Etat
La décentralisation est une étape, mais non suffisante, pour approcher les institutions aux citoyens. Elire aussi les députés, est une autre étape. Il faudra enclencher le processus d’appropriation et de gestion participative. La reddition des comptes est aussi nécessaire.

Les pays africains connaissent encore des situations, qui d’un point de vue de l’administration politique et des exigences démocratiques, présentent des individus convaincus d’être envoyés par Dieu pour gouverner leurs compatriotes, et développant une culture personnelle d’appropriation du pouvoir.

Comparons les situations camerounaise et malienne : le Cameroun a réélu le Président Paul Biya, au pourvoir depuis 1982 ; tandis que la junte malienne a déposé un Président démocratiquement élu et qui allait céder le pouvoir démocratiquement. Le choix des dirigeants par le peuple est donc nécessaire. Et aujourd’hui, les voix montent de plus en plus et plaident pour une gestion du pouvoir qui soit inclusive, c’est-à- dire qui intègre toute les composantes socio-politico-ethniques du pays. Une telle perspective de gestion inclusive du pouvoir pose l’exigence d’une nouvelle culture politique mettant en exergue des valeurs de l’ouverture, du dialogue et du compromis démocratiques.

L’UDBN opte pour la gouvernance consensuelle

L’universalité de la démocratie doit intégrer deux éléments fondamentaux de la gouvernance africaine : Ethnie et tribu. Ces deux éléments sont des données sociologiques qui fonctionnent comme un levier électoral ou d’accession au pouvoir. Il faudra que la loi fondamentale (constitution) les intègre dans la gestion consensuelle de la nation et du pouvoir. Pour le demi-siècle qui vient, une partie du rôle des intellectuels, des gens de culture et de la société civile africaine sera justement d’aider d’une part à articuler une pensée panafricaine de la démocratie à partir des données sociologiques et culturelles objectives, et d’autre part à « internationaliser » la question de la démocratisation de l’Afrique, dans le droit fil des efforts des dernières années visant à mutualiser le droit international et qui ont vu l’apparition d’instances juridictionnelles supra-étatiques. Pour celles et ceux qui désespèrent d’imaginer un jour les critères de la bonne gouvernance économique et sociale s’imposer sur le continent, la gouvernance consensuelle est le meilleur des remèdes. Cette forme de gouvernance sera basée sur la représentativité sociologique de la Nation. Cette culture consensuelle de gestion politique du pluralisme sera, pour la nouvelle génération, une chance pour un engagement politique lucide et dé-clientélisé. Chaque gagnerait à faire de la gouvernance
consensuelle un principe politique indispensable d’une vraie démocratie. Ce style recommande la
participation effective de toutes les couches de la société à la direction des affaires publiques. Et c’est ce que prône l’UDBN.

La gouvernance consensuelle est un style de gouvernement qui peut faire en sorte que la politique soit davantage gestion de la chose publique, plutôt que mobilisation, compétition conflictuelle et enjeu de pouvoir. Elle a l’avantage de résoudre la problématique de l’identité dans une société multiethno-communautaire. La gestion du pluralisme constitue un défi majeur dans la conjoncture actuelle marquée par un clientélisme forcené, une confiscation des pouvoirs et un laminage insupportable des droits fondamentaux. La théorie consensuelle de gouvernance n’est pas exempt des effets pervers, mais ses dynamiques endogènes de changement sont plus importantes pour réhabiliter et légitimer l’autorité publique.

Le parti Union Démocratique pour un Bénin Nouveau (UDBN) de la présidente d’honneur Claudine Prudencio opte donc pour une gouvernance participative et consensuelle afin que « les lois soient mises au service du développement intégral de l’homme »

Pour cette 9è législature, l’UDBN entend « Légiférer pour mettre le chef de l’Etat plus en harmonie avec le peuple » et que « les actions du chef de l’Etat soient mieux comprises ». L’UDBN entend « Légiférer autrement pour que les dirigeants et le peuple soient en harmonie », donc l’harmonie des dirigeants et du peuple. Bref  « Nous voulons légiférer autrement parce que nos voix comptent », prônent les candidats de l’UDBN. Les électeurs devront donc faire le choix utile dimanche 8 janvier 2023 s’ils veulent une gouvernance participative et consensuelle. « Leurs actions comptent et leur vote est nécessaire »

Armelle C. CHABI