Administration publique : Voici pourquoi le gouvernement a adopté de nouveaux horaires au Bénin

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(Un gain moyen annuel de près de 26 milliards de FCFA pour l’Etat…)

Le gouvernement a adopté mercredi 9 décembre 2020 un décret portant réaménagement des horaires de travail dans l’Administration publique béninoise. Les raisons du changement.

Au cours de sa réunion hebdomadaire, le Conseil des ministres a marqué son accord pour le réaménagement des horaires de travail après une analyse minutieuse des tranches horaires suggérées, et suite aux larges échanges avec les partenaires sociaux,

Les nouveaux horaires dans l’administration publique sont :

  • matin : de 8h00 à 12h30
  • après-midi : de 14h à 17h30
  • pause : de 12h30 à 14h.

Les agents en service dans l’administration publique vont observer ces nouveaux horaires de travail à compter du 1er janvier 2021. Pourquoi un tel réaménagement ?

Selon le conseil, ce réaménagement intervient à la suite d’une étude initiée par le Gouvernement, dans le but de garantir la qualité du service public autant que la vie familiale et l’épanouissement des agents de l’Etat.

L’étude réalisée a permis à l’Etat de disposer d’éléments pertinents d’appréciation qui tiennent compte des réalités nationales et de l’évolution du contexte sous-régional et régional. Outre les enquêtes et sondages d’opinion, il y a eu  la collecte d’expériences d’autres pays, puis  l’analyse des différents scénarii préconisés.

La conclusion de ce comité est que l’ajustement pertinent des horaires au Bénin sera porteur d’effets positifs pour l’administration, de même qu’il favorisera une meilleure vie de famille pour les travailleurs. Le comité a proposé la révision du décret n° 84-194 du 3 mai 1984 portant restauration des horaires de travail en journées discontinues.

Un gain moyen annuel de près de 26 milliards de FCFA pour l’Etat

C’est une équipe de consultants en étroite collaboration avec le comité de suivi mis en place par le Ministre du Travail et de la Fonction Publique qui a fait le travail. Le comité mis en place a constaté que sur quinze pays en Afrique subsaharienne, le Bénin est pratiquement le seul où les travailleurs ont une pause de 2h30 à midi. Six (06) pays observent une pause de trente (30) minutes (Burkina Faso, Mali, RDC, Gabon, Centrafrique et Tchad), quatre (04) pays observent une pause d’une (1) heure (Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun, Ghana). Pendant ce temps, un (01) pays observe une pause d’une heure trente minutes (1h30) (Niger), deux (02) pays observent une pause de deux (02) heures (Togo et Madagascar) et deux (02) pays ont institué une journée continue sans pause (Congo Brazzaville et les Comores). Dans sa proposition, le comité a suggéré un réaménagement des horaires de 8h00 à 17h 30 mn avec 1h 30 mn de pause de 12h 30mn à 14h. Comme avantages d’un tel réaménagement, entre autres tout agent de la fonction publique pourra dès janvier 2021 sortir 1h plus tôt qu’auparavant pour mieux s’occuper de soi-même, de sa famille. Il pourra vite se coucher pour se réveiller tôt et être à l’heure au service, le lendemain. L’autre avantage, l’agent rentre à la maison en plein jour en toute sécurité et aura le minimum de temps nécessaire pour s’occuper de l’éducation des enfants s’il en a.

Au terme du sondage qui a été réalisé, 79.35% des acteurs interrogés pensent que l’amplitude horaire actuellement en cours est l’un des principaux déterminants de la contre-performance des agents de l’État. 70.38% trouvent qu’il est opportun de procéder au réaménagement desdits horaires. Aussi, le renoncement aux horaires actuels améliorera la croissance économique de 0,57%, ce qui correspondrait à un gain moyen annuel de près de 26,0 Milliards de Francs CFA pour l’Etat.

Il faut préciser que ce réaménagement des horaires au Bénin ne s’impose pas aux services et établissements publics et parapublics, de même qu’au secteur privé. L’essentiel est de respecter les 40 heures légales de travail par semaine. Il ne s’impose pas non plus.

Le comité a suggéré au ministère de la fonction publique, entre autres, le renforcement des mesures de contrôle de présence effective au poste, l’implantation sur les lieux de travail, des espaces de restauration collective pour les travailleurs en partenariat avec les organisations syndicales et le secteur privé, la création progressive des crèches de proximité dans les quartiers administratifs proches des lieux de travail, la poursuite de la généralisation des cantines en milieu scolaire, la poursuite du financement des investissements en infrastructures de desserte des quartiers résidentiels périphériques.

 

A.C.C.

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