Voici les critères d’attribution des bourses d’excellence

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L’attribution des bourses d’excellence au Bénin pour les études universitaires à l’étranger après l’obtention du baccalauréat respecte des critères bien définis par le décret 2005-512 du 18 août 2005. Peut-on alors donner des bourses d’excellence à des enfants d’amis ou de parents ? Enquête sur un sujet qui a défrayé la chronique récemment.

Une polémique a alimenté récemment l’attribution des bourses d’excellence pour les études universitaires à l’étranger d’étudiants béninois.

Ce qu’il faut savoir sur l’attribution des bourses d’excellence

Suite au passage de la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique devant les députés à l’Assemblée nationale et la polémique qui a suivie, nous nous sommes rapprochés des autorités pour mieux comprendre le sujet.
Selon des cadres du ministère de l’enseignement supérieur, les bourses d’excellence sont réglementées par le décret 2005-512 du 18 août 2005. Ainsi, ces bourses d’excellence pour les études universitaires à l’étranger sont attribuées selon des critères. Il faut être âgé de 18 ans au plus au 31 décembre de l’année d’obtention du BAC. Autre critère, en dehors de celui de l’âge, il faut être retenu parmi les trois meilleurs admis au baccalauréat avec la mention très bien. Et il faut une fille parmi ces trois meilleurs.
Selon les cadres du ministère de l’enseignement supérieur, dans la pratique, il est constaté que seules les titulaires du BAC D recevaient la bourse d’excellence. Pour corriger le tir, le décret 2007-272 du 16 juin 2007 a élargi le champ. Ce décret dispose qu’il faut être retenu parmi les deux meilleurs (garçon et fille) admis par série du baccalauréat avec la mention très bien ; être le premier des admis de sexe masculin dans la série et être la première des admises de sexe féminin.
« C’est la combinaison de tous ces critères qui fait sortir une liste des candidats retenus par une commission nommée à cet effet depuis 2007», informe-t-on au ministère de l’enseignement supérieur. Et ce n’est pas fini. Un bachelier peut être 1er sur le plan national et être frappé par le critère d’âge.
C’est donc clair que de l’eau limpide. Il n’est pas possible de donner des bourses d’excellence à des enfants d’amis ou de parents qui ne se retrouveraient pas dans la combinaison de ces critères.
C’est donc clair, l’attribution des bourses d’excellence est régie par des textes. Ceux-ci décrivent les critères fixés par la commission nationale d’attribution des bourses universitaires (composés de cinq ministères).

Des réformes pour revoir les dispositions d’attribution de bourses ?

Les textes qui disposent de l’attribution des bourses d’excellence ont permis de barrer la route aux magouilles. En effet, certaines personnes mal intentionnées ont voulu à des moments donnés attribuer des bourses d’excellence à des enfants d’amis ou de parents qui ne se retrouveraient pas dans la combinaison de ces critères. Surtout qu’un candidat peut être premier sur le plan national mais frappé par le critère d’âge. Et souvent, des parents des candidats aux bourses se plaignent souvent, faute informations sur l’attribution des bourses.

Affirmer donc que les bourses ne sont pas destinées aux ayants droit au Bénin peut être considérée comme une intoxication, une mal information. Toutes allégations selon lesquelles « les bourses ne sont pas destinées aux ayants droit n’est donc que pure intoxication. Si on retient un seul critère par exemple le classement au niveau national, on peut s’y engouffrer. C’est vrai que le processus d’attribution de cette catégorie de bourse mérite une compréhension », explique un cadre du ministère de l’enseignement supérieur. Car, si on retient un seul critère par exemple le classement au niveau national, on peut s’y engouffrer. Les bourses d’excellence ne peuvent être destinées ni à des amis et/ou enfants d’autorités. Les autorités peuvent-elles utiliser d’autres critères qui n’attribuent exclusivement la bourse d’excellence qu’aux meilleurs candidats admis ? Si l’on tient compte des décrets de 2005 et de 2007, impossible. Il faudra alors aux autorités de procéder à des réformes en ce qui concerne les critères.

Avec l’avènement du système Licence Master Doctorat (LMD), des opportunités d’études s’offrent aux jeunes apprenants ayant pour rêve de quitter le territoire national et revenir plus tard en vue de l’apport de leur pierre à l’édifice. Les diverses destinations prisées par les étudiants béninois en quête de bourses d’études internationales pour parachever leur formation sont entre autres le Canada, la France, la Belgique, les Etats Unis …Qu’elles soient des bourses d’excellence, de coopération, ou obtenues par le biais d’organismes internationaux, l’on s’accorde sur le fait que les opportunités d’études à l’étranger permettent aux bénéficiaires le suivi des cours en harmonie avec le système LMD. Il est constaté que la plupart des lauréats choisissent le Canada comme pays d’accueil. Ici, l’Etat prend en charge toute la formation. Les bourses de coopération sont offertes par les pays dits pays amis. Au nombre de ceux-ci, on peut citer : le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Chine, le Cuba, le Brésil et le Venezuela. Le contenu de ces offres stipule clairement que le pays donateur prend en charge les frais de scolarité, d’hébergement et d’entretien des étudiants. L’Etat béninois se chargera du billet d’avion aller et retour et également des frais de mémoire. Les parents quant à eux devront déposer avant le départ de leur enfant un complément de bourses à raison de 20.000f CFA par mois sur une période d’un à deux ans. Il est important de savoir que certains pays comme la Chine et le Brésil laissent la liberté de choix de la filière d’études aux postulants. Dans bien des cas l’Etat béninois spécifie les offres en fonction de ses besoins. C’est la Dbsu qui traite en majorité les bourses destinées aux nouveaux étudiants.