Marche à Cotonou samedi : Voici ce que demandent les femmes des marchés à Talon

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Des femmes des marchés publics ont organisé une marche ce samedi 31 octobre à Cotonou. Cette marche des femmes a débuté au terrain vide en face de la Sogema et a pris fin à la préfecture de Cotonou où la motion des manifestants a été lue par leur porte-parole. Voici l’intégralité du message des manifestants.

Messages des femmes des marchés de Cotonou

Un appel à la paix

BENINOISES ET BENINOIS !

La paix n’est pas un vain mot, La paix est un comportement, La paix, n’est pas un manque de crépitement des armes ; La paix, c’est au niveau des cœurs, parce que il faut des cœurs apaisés assurer le vivre ensemble; Quand un seul groupe politique s’arroge tous les droits, et impose aux autres toutes les obligations, on est plus en paix. Parce que ceux qui n’ont que des obligations aujourd’hui, voudrons avoir des droits demain, ce qui pourrait troubler la quiétude de la cité. Henry Louis Mencken a dit ceci : « Si vous voulez la paix, travaillez pour la justice » C’est pour cela que nous les femmes demandons au Président Patrice TALON la restauration de la démocratie pour des élections inclusives, justes et équitables pour tout béninois désireux d’être candidat. Pour la paix, il est absolument nécessaire de revenir sur les anciennes dispositions électorales qui lui ont permis de devenir président en dépit de tout ce qui lui était reproché à tort ou à raison. OUI, nous demandons les mêmes conditions électorales qu’en 2016. Nous le demandons de toutes nos forces. Si le Président TALON ne veut pas revenir sur ces dispositions, il faut cette fois ci qu’il convoque à un dialogue national inclusif au cours duquel les fils et filles du bénin déterminerons ensemble et dans un consensus les modalités de cette élection. La paix véritable est à ce prix. Esther Jonhson a dit : « Le cœur d’une mère est habité d’un amour abyssal que même les ténèbres ne peuvent dépouiller » Et pourtant nos cœurs sont remplis d’angoisse ! Oui ! Nous avons peur ! Peur de ce qui pourrait arriver à nos enfants, à nos frères, à nos sœurs, nos époux, et même au président lui-même. Parce que c’est la femme qui donne la vie, elle doit être garante et symbole de paix. Nous les femmes, les mères béninoises, Malgré la peur de se faire tirer dessus à balles réelles, avons décidé quand même d’exprimer notre inquiétude quant à la situation de non paix qui prévaut dans le pays. Ce Benin que nous aimons tant. Nous appelons tous les béninois, de la mouvance, de l’opposition, la société civile, les sages, toutes les forces vives de la nation à s’assoir autour d’une table pour nous trouver tel que ce fut en février 1990 avec la conférence nationale, des conditions qui assurent une élection apaisées. En envisageant l’organisation de ces manifestations pacifiques, les femmes des 77 communes et municipalités du Bénin, voulaient aussi dénoncer avec la dernière vigueur sans l’intention d’offusquer le Président Patrice Talon, cette dangereuse confiscation de notre processus démocratique, processus acquis de longues luttes de peines et de sangs, de même que les plus que préoccupantes tensions politiques qui en résultent. Nous manifestons également pour demander au Chef de l’Etat et à son Gouvernement :

  • des mesures concrètes contre la faim, la pauvreté et le chômage qui sévissent dans le pays ;
  • le dédommagement des personnes dégagées des espaces publics ;
  • la réduction des impôts et taxes dans les marchés;
  • l’arrêt de la liquidation des entreprises publiques au profit de quelques privilégiés afin de sauvegarder les emplois de nos maris, sœurs, frères et enfants ;
  • l’équipement des centres de santé pour assurer des soins adéquats aux populations ;
  • la résolution des problèmes dans le secteur éducatif, l’annulation de la décision de radiation des enseignants, la prise en compte des problèmes des aspirants, la gratuité de l’école pour nos filles, la réduction des effectifs par classe pour permettre un meilleur suivi;
  • l’octroi des bourses et secours aux élèves et étudiants pour que nos enfants retrouvent les chemins des classes ;
  • la fin des poursuites et détentions politiques au Bénin;
  • la libération immédiate et sans conditions des détenus politiques ;
  • le retour au pays des exilés politiques ;
  • la justice pour les martyrs de la démocratie et des sanctions contre leurs tortionnaires ; etc. Comme vous le savez, ces quatre dernières années, le droit de manifester pacifiquement au Bénin a connu de graves restrictions sur l’ensemble du territoire national, avec des arrêtés préfectoraux interdisant les manifestations publiques et privées et le vote de lois liberticides pour les réprimer dans le sang. Depuis le 6 avril 2016, avec l’avènement au pouvoir du Président Patrice Talon, des éléments incontrôlés de l’armée et la police font un usage excessif de la force, sur les pauvres populations qui ne demandent qu’un minimum de droit de vie. Les restrictions imposées aux droits de manifester et leur répression systématique, disproportionnée et inacceptable ont entraîné :

1-le massacre des populations civiles à Cadjèhoun, Kandi, Tchaourou, Kilibo et Savè ;2-un nombre élevé d’interpellations et de gardes à vue ; 3-des emprisonnements arbitraires ; 4- des blessures graves causées par un usage démesuré d’armes de guerre, des grenades assourdissantes et des canons à eau. C’est aussi pour nous l’occasion de dénoncer et de déplorer les manifestions à caractères violents et armés de la part des populations civile. Aucune revendication quelle que soit la justesse de sa cause ne doit être faite dans la violence. Ainsi donc, nous condamnons tous ceux qui ont brulé, saccagé et détruit des biens privés et publics les 1er et 2 mai 2019 à Cotonou et à d’autres occasions dans le reste du pays. Aucun Béninois n’aime le BENIN plus que son prochain Béninois, Pour le BENIN que nous AIMONS TOUS, nous disons TOUS, OUI à la PAIX Des femmes, Vos sœurs, Vos épouses, Vos mères (grand-mères) Nous sommes ! Nous vous demandons d’être les artisans de la paix, et nous savons que vous pouvez nous l’assurer! Oui vous le pouvez! Que DIEU bénisse le BENIN. Je ne terminerai pas mes propos, sans remercier Le Haut commandement militaire, La direction Générale de la Police Républicaine, La direction Générale des sapeurs-pompiers, Le Préfet, et enfin le gouvernement pour nous avoir laissé exercer notre droit constitutionnel à l’expression. Au nom de toutes les femmes du Bénin Je proclame une AUBE NOUVELLE.

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