Une rencontre de l’espoir pour baisser la tension sociale

Politique

Depuis plus d’un mois, les soutiens du gouvernement s’activent et invitent les enseignants à reprendre le chemin des salles de cours. Des députés du bloc de la majorité parlementaire (BMP) en passant par certains chefs de partis politiques et autres leaders religieux sans oublier les efforts du gouvernement, de l’association des parents d’élèves ; les initiatives se multiplient de part et d’autre pour apaiser la tension sociale au Bénin. Toutefois, le couronnement de ces efforts dépend en grande partie des décisions qui vont jaillir de la rencontre gouvernement/syndicats prévue pour ce mardi 13 février 2018.

En d’autres termes, au-delà de sauver l’année scolaire 2017-2018, le tête-à-tête entre représentants du gouvernement et partenaires sociaux va peser dans la balance pour l’apaisement de la tension sociale qui agite actuellement la nation béninoise. Les membres du gouvernement n’ont plus droit à l’erreur cette fois-ci. Le ministre d’Etat, Bio TCHANE et ses collègues Romuald WADAGNI, Adidjatou Mathys, Mahugnon KAKPO, Marie Odile ATTANASSO pour ne citer que ceux-là devront faire montre d’un esprit tolérant ce mardi des négociations. Le 13 mars 2018 restera sans nul doute une date décisive dans l’histoire des négociations et surtout marquera ses empreintes dans les annales du système éducatif béninois. En clair, elle fera tâche d’huile. C’est à partir de ce jour que les acteurs détermineront si l’année scolaire en cours sera déclarée blanche ou non. C’est dire que la fin des grèves en cours dans les sous-secteurs de l’enseignement primaire et secondaire dépend largement des décisions qui sortiront de cette séance gouvernement/syndicats. Autrement, ce serait fatal pour tous.

En effet, les dépenses engagées et les efforts consentis jusque là par l’Etat et les parents d’élèves ayant inscrit leur enfant dans l’un des établissements d’enseignement primaire ou secondaire tant du public que du privé et dans tous les internats se révèleront vains si la rencontre de ce mardi accouchait d’une souris. Loin d’être un oiseau de mauvais augure, l’on doit admettre qu’une fin immédiate (dans cette semaine) des grèves dans ces deux secteurs stratégiques de l’enseignement général et de la formation technique et professionnelle, dépend de la rencontre du jour. Chaque camp devra alors ne pas trop tirer le drap de son côté.

Que doit faire le gouvernement?

Devant les représentants des syndicats qui visiblement sont en colère pour les défalcations opérées sur salaires, non paiement à temps desdits salaires et « non respect de la parole » donnée par leur interlocuteur, le gouvernement devrait jouer la carte d’apaisement. Aussi devrait-il comprendre que le plus fort n’est jamais assez fort que s’il transforme sa force en faiblesse…Plusieurs observateurs convient le gouvernement et son chef à se mettre au dessus de la mêlée. Une année blanche coûterait à l’économie béninoise et aussi le mandat du locataire de la Marina pourrait recevoir ainsi un coup. L’histoire retiendra que le mandat de l’actuel chef de l’Etat a été marqué par une année scolaire qui n’est pas arrivée à terme. Nous n’en sommes pas encore là, et personne ne le souhaite certainement.

Dommages collatéraux d’une année scolaire invalidée

Les grévistes loin de les traiter de tous les noms d’oiseaux sont dans leur droit. Même si d’autres corps constitués et certaines analyses voient que c’est triste d’obtenir ses droits en privant les autres de leur liberté, il est également plausible de reconnaitre que c’est la République du Bénin qui fonctionne ainsi depuis 1960 après les indépendances nominales. En d’autres termes, les dirigeants cèdent aux revendications des travailleurs que si ces derniers abandonnent le travail ; que s’ils sentent vraiment le danger à leur porte ou s’ils voient leur électorat retourné contre eux (les dirigeants). Ecœurant, mais c’est la réalité au Bénin. Mais ici, il est question de l’avenir du pays car ce sont les futurs cadres qui sont en formation. Il est donc souhaitable que les grévistes mettent de l’eau dans leur vin. Ils doivent mesurer les dommages collatéraux que peut créer une année blanche. Les conséquences seraient catastrophiques et insupportables aux autres secteurs d’activités, à l’ensemble du pays. Le Bénin a connu une année scolaire blanche 1988-1989. Si l’année scolaire venait à être invalidée, les élèves seront livrés à divers vices. On pourrait assister de manière impuissante à une déchéance totale des mœurs, à la grande prostitution surtout des mineurs, aux vols répétés et au banditisme dans tout le pays. Une année scolaire blanche n’arrangera personne au Bénin. camp. Le peuple et les gouvernants en payeront les frais. Il faut alors sauver les meubles. Il faut que les Béninois se parlent. Et la rencontre gouvernement-syndicats est une opportunité pour mettre la balle à terre et sauver l’année scolaire 2017-2018.