Sommet de l’UE : Une feuille de route établie pour faire face à la crise de l’énergie

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Quasiment 12 heures de discussions, pour aboutir à ce que la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen a qualifié de « très bonne feuille de route ». Une série de pistes pour faire baisser les factures, mais les mesures concrètes sont renvoyées aux ministres et à la Commission. Les dirigeants n’espéraient pas davantage tant les divergences étaient grandes.  

Trois objectifs sont cités par les 27 : faire baisser les prix, assurer les approvisionnements, et réduire la demande. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a rappelé leur détermination à la suite de ce sommet pour appliquer les trois objectifs qui ont été fixés.

Pour contenir les prix, la piste du modèle ibérique est retenue –  plafonner le prix du gaz utilisé dans les centrales électriques alimentées par des combustibles fossiles – sauf que les ministres devront y associer des mesures concrètes pour éviter que cela augmente la consommation, et pour éviter que l’électricité subventionnée par l’UE soit ensuite exportée à des pays voisins hors UE.  Il n’y a donc rien d’opérationnel en vue et c’est aux ministres de faire le travail, rapporte notre envoyée spéciale à Bruxelles, Juliette Gheerbrant.

C’est la même chose pour un plafonnement temporaire des transactions sur le marché du gaz. Sur la solidarité, les 27 sont d’accord pour un mécanisme obligatoire en cas de ruptures d’approvisionnement en gaz. Pas question d’avoir cet hiver des Européens qui se chauffent et d’autres non.

Mais en même temps sur la solidarité financière, c’est le grand flou. Il était question de redistribuer une partie du fonds de cohésion, ou du fonds de relance, pour corriger les différences de capacités budgétaires et soutenir ainsi les ménages et les entreprises. Mais les conclusions de cette nuit n’en font pas mention.

« Cette feuille de route, qui doit maintenant être travaillée puis mise en oeuvre, c’est un achat en commun, un grand pas en avant », Ursula Von der Leyen à l’issue du Conseil .

Le sentiment que tout reste à faire

Les ministres de l’Énergie se retrouvent mardi et il leur revient – et à la Commission – de concrétiser les grandes lignes, sur les sujets cités, mais aussi sur les achats de gaz en commun, les 15% nécessaires aux réserves stratégiques. Des achats groupés qu’il aura fallu six mois pour mettre en place et qui pourraient avoir un effet direct sur les prix, rappelle notre correspondant à Bruxelles, Pierre Bénazet. Mardi, il sera aussi question de la négociation des prix avec les fournisseurs comme la Norvège et les États-Unis. Ces deux pays sont qualifiés de « partenaires fiables » eu égard à la situation géopolitique.

Le président français, Emmanuel Macron, espère que des solutions seront opérationnelles fin octobre-début novembre, mais les discussions vont encore être tendues et le chancelier allemand a prévenu qu’une nouvelle réunion des 27 pourrait être nécessaire.