J-2 avant la présidentielle au Cameroun. Avant-dernier jour de la campagne. Elle se termine demain soir à minuit avant le vote du dimanche 12 octobre. Paul Biya, 92 ans, candidat pour un huitième mandat consécutif après 43 ans à la présidence. Onze autres candidats sur la ligne de départ de la campagne, il y a deux semaines, deux se sont désistés au profit de Bello Bouba Maïgari. Ils sont donc neuf à espérer briguer des suffrages face au président-candidat.
« L’heure approche » : c’est la Une du journal gouvernemental Cameroon Tribune. « Les candidats et leurs équipes jettent leurs dernières forces dans la campagne. »
« Paul Biya oui ou non ? », interroge le journal Mutations. C’est l’équation du scrutin dimanche.
Le parti du chef de l’État, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), annonce des rassemblements de clôture de campagne partout dans le pays aujourd’hui et demain.
Les deux challengers originaires du Nord, Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, peaufinent leurs derniers meetings à Maroua et Garou, le 11 octobre.
Pierre Kwemo de l’Union des mouvements socialistes (UMS) s’est annoncé à la mi-journée ici à Douala au Cercle Municipal. Pour Cabral Libii, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), c’est à Yaoundé pour un grand meeting.
Giga meeting annoncé par la seule candidate, Patricia Hermine Ndam Njoya : c’est à Foumban ce vendredi, son fief. La candidate de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) appelle ses partisans à venir en jaune or et promet sur son affiche « qu’une nouvelle ère est arrivée ».
Toujours pas de consensus au sein de l’opposition
Patricia Hermine Ndam Njoya faisait partie des voix de l’opposition appelant à une mutualisation des efforts pour un programme commun et éventuellement un candidat de consensus face à Paul Biya. Mais à deux jours du scrutin, cette idée n’a pas abouti : hormis deux candidats anglophones, Caxton Ateki Seta et Akere Muna, désistés en début de campagne au profit de Bello Bouba Maïgari, tous les autres restent dans la course.
Les appels à une entente entre les deux anciens ministres originaires du Nord, Bello et Tchiroma, n’ont rien donné jusque-là. Et peu d’observateurs croient à un retournement de dernière minute.
Bref, une campagne polarisée, avec deux discours : le changement à tout prix d’un côté, stabilité et continuité de l’autre. Au point de rendre peu audibles les programmes. Une campagne sans débat direct entre candidats, dans les médias camerounais, avec beaucoup d’invectives de part et d’autre à travers les réseaux sociaux.
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