Unanimité autour du budget de l’Etat

Economie & Tech

Contrairement à 2013 où les députés ont, dans leur majorité, rejeté le projet de budget de l’Etat gestion 2014, ils ont manifesté ce 16 décembre l’unanimité autour du budget 2015. L’actuel argentier national a pu convaincre les honorables députés qui n’ont pas eu d’autres choix que d’adopter à une large majorité le projet de budget de l’Etat gestion 2015 par 75 voix pour 00 contre 1 Abstention, celle de Rosine Soglo. Un vote à mettre à l’actif du ministre Komi Koutché grâce à son dynamisme et son esprit d’ouverture salués par les honorables députés toutes tendances confondues.

75 voix pour, 00 contre, 1 Abstention (Rosine Soglo). Ainsi se présente le vote qui a entériné le projet de budget de l’Etat gestion 2015, dont les ressources et les charges de l’Etat sont évaluées à 1 506 638 millions de FCFA contre 1 127 502 millions de FCFA en 2014. Ce budget est en hausse de 379.136 millions de FCFA et en progression de 33,63%.

Trois principaux facteurs sont à l’origine du niveau d’augmentation du budget 2015, explique le ministre Komi Koutché. Il s’agit de l’application de la nouvelle loi des finances qui suggère un redressement de la présentation du budget, l’organisation des élections en 2015 estimée à 13 milliards et les ressources extérieures suite à la Table ronde de Paris.

Les grandes orientations de la politique économique pour 2015 qui passent par l’opérationnalisation des orientations économiques quinquennales 2012-2016 axées sur « le développement de l’entreprise et de l’initiative privée » se fera à travers quatre points d’application que sont, la promotion de l’emploi des jeunes; le renforcement du capital humain et des infrastructures de soutien à la production, la modernisation de l’agriculture et la promotion de l’agro-industrie et le développement local.
Pour ce qui concerne les axes transversaux de la politique économique en 2015 ils sont relatifs à la promotion de la bonne gouvernance, le développement des archives, la réduction des inégalités de genre et la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques. Ces principales mesures permettront in fine, d’atteindre les objectifs macro-économiques à savoir, un taux de croissance de 6,0% contre 5,7% attendu à fin 2014 ; un taux d’inflation d’environ 2% en dessous de la norme communautaire de 3% ; un taux de pression fiscale de 16,1% contre 16,6% en 2014 ; un taux d’investissement public de 8,5% du PIB contre 6,7%.

Au cours du débat général au terme duquel la loi 2014- 25 portant loi des finances a été adoptée, les députés ont salué le dynamisme et l’esprit d’ouverture de l’argentier national qui ont permis d’intégrer les amendements apportés par les représentants du peuple et autres acteurs impliqués dans l’étude dudit budget. Ils n’ont pas manqué de soulever quelques points d’ombre auxquels Komi Koutché, Marcel de Souza et Issa Azizou ont apporté des réponses. Komi Koutché a salué les élus du peuple pour l’intérêt particulier apporté à l’examen de la présente loi des finances, donc l’unanimité autour dudit budget

« …C’est un budget qui traduit les ambitions du Bénin à l’horizon 2018 »

Le Ministre de l’économie, des finances et des programmes de dénationalisation, Komi Koutché, a fait une déclaration après le vote du budget. Saluant le vote des députés, un 16 décembre ; ce qui est un record dans l’expérience parlementaire aux dires de tous ceux qui sont dans ce Parlement depuis plusieurs années, le ministre Koutché a indiqué : « …C’est un budget qui traduit les ambitions du Bénin à l’horizon 2018 ». Lire sa déclaration.

« Vous comprenez en de pareilles circonstances, l’émotion qui peut être la mienne à travers ce vote de budget, exercice 2015 de notre pays. Les circonstances dans lesquelles ce vote est intervenu avec le résultat qui a sanctionné l’exercice du vote des députés, vous comprenez que je n’ai pas d’autres mots pour exprimer ma satisfaction à l’endroit de notre institution parlementaire et particulièrement à l’endroit de chacun de nos honorables députés qui a réussi à montrer son attachement à la République. Vous comprenez que dans un contexte actuel caractérisé par une certaine vitalité dans les manifestations de la vie de notre démocratie, le vote de ce budget vient encore prouver la lucidité des acteurs politiques de notre Etat. Ça veut dire qu’à côté des débats politiques qui s’inscrivent dans la droite ligne de l’animation de la démocratie, nos députés et toutes les institutions de la République savent reconnaître là où se trouve l’intérêt général.

L’institution parlementaire, en ayant voté l’actuel budget avec ce score ont montré qu’au-delà des tractations politiques qui sont en cours dans le cadre de la recomposition de la classe politique, reconnaissent que le dénominateur commun que nous avons dans notre pays, c’est le développement. Depuis plus d’un mois que nous avons commencé le processus parlementaire ici à l’Assemblée nationale, j’ai pu noter l’intérêt que l’ensemble des députés ont porté à l’examen de ce document. Aujourd’hui, le budget a été voté un 16 décembre ; ce qui est un record dans l’expérience parlementaire aux dires de tous ceux qui sont dans ce Parlement depuis plusieurs années. Le budget a été voté quasiment à l’unanimité ; 75 voix pour, 00 contre et 01 seule abstention ; ça veut dire que les députés viennent de donner au gouvernement, au-delà de tout, le quitus nécessaire pour la mise en œuvre de sa politique.

Comme nous savons que notre Parlement est animé par des députés très bien réfléchis et très bien calés en ce concerne les questions de développement, on ne peut pas dire que c’est un vote hasardeux. Ils ont voté en tout conscience parce qu’ils maîtrisent la pertinence du programme du gouvernement qui s’est traduit par ce budget. C’est un budget, comme le Chef de l’Etat, a eu à le dire lors de la table ronde de Paris, de rupture, un budget de renouveau. C’est un budget qui intervient dans deux contextes qui se tiennent. Le premier contexte, c’est la mise en œuvre de la nouvelle loi organique. Et comme vous avez dû le constater, c’est la première fois que le Bénin élabore un budget conformément à cette loi. La démarche méthodologique qui a conduit témoigne déjà des innovations que cette loi nous impulse. Le deuxième contexte, c’est la table ronde Paris qui a été un évènement majeur au cours duquel le Bénin a été à la rencontre de la communauté internationale qui lui a accordé toute sa confiance. Donc, le budget est d’un montant de 1506 milliards Fcfa et se décline en recette, en capital, dépenses de transfert et les dépenses liés aux autres comptes de l’Etat. Ce qui est essentiel à retenir des 1506 milliards Fcfa, c’est la proportion des dépenses en capital qui est destiné au secteur productif. C’est plus de 50%. Ce qui est intéressant en plus dans ce budget, vous vous rendez compte que c’est un budget qui traduit les ambitions du Bénin à l’horizon 2018 compte tenu du plan structurant avec lequel nous sommes allés à la table ronde de Paris. Donc, c’est tout ça que les honorables députés ont, après plusieurs mois d’étude, pu apprécier à sa juste valeur

(…). Je tiens vraiment à les remercier et à les exhorter à continuer leur attachement à la République. Je ne finirai pas sans vous dire que ce budget vise essentiellement à venir renforcer les acquis économiques et sociaux du Bénin qui sont pour la plupart ouverts. Comme vous le constater ces derniers moments, le Bénin a enregistré beaucoup de succès sur plusieurs indicateurs. Ce n’est pas l’effet de hasard. Le Bénin a gagné plus de 14 points dans le dernier classement Doing Business. Ce qui est original, c’est que le Bénin est le deuxième pays réformateur au monde ; c’est-à-dire que le Bénin est le deuxième pays au monde à avoir fait les meilleures réformes en termes d’amélioration du climat des affaires. Le Bénin, également, pour ce qui concerne le respect des droits de l’homme, a gagné près de 14 points dans le rapport de Transparency International. Ce qui est encore intéressant que je voudrais que vous reteniez, c’est que l’année dernière, nous avons été différés en termes d’éligibilité pour le Millénium Challenge Account (Mca). Nous venons de reconquérir le Mca. Et quand vous prenez les indicateurs macroéconomiques, dans un contexte économique mondial où mêmes les pays industrialisés peinent à avoir un taux de croissance qui tutoie 1%, le Bénin est en train de tutoyer 6% (…) Il y a des innovations majeures qui vont se traduire dans l’exécution de ce budget. La première, c’est ce qui concerne la politique économique que nous définissons pour promouvoir la production et la consommation locale.

A cet effet, nous l’avons exprimé au député et nous allons veiller à ce que la plupart des commandes de l’administration publique ciblent prioritairement la production locale. En 2015, nous irons vers le Tarif extérieur commun de la Cedeao et n’y va pas qui veut. Or, tous les pays de la Cedeao sont tenus de répondre présents à ce rendez-vous. La seule manière pour le Bénin de ne pas être du reste, c’est de booster sérieusement son économie au niveau locale. Nous allons aussi travailler à faire la promotion des petites et moyennes entreprises. C’est des budgets qui sont contenus dans cette loi qui vient d’être votés par les honorables députés. Nous finissons en prenant l’engagement ferme vis-à-vis des députés pour dire que le gouvernement a décidé de poursuivre ses efforts de l’assainissement des finances publiques… »