Russie : Un commandant de la flotte russe, donné pour mort par Kiev, présent à une réunion, selon Moscou

International

Lundi, selon l’armée ukrainienne, le commandant de la flotte russe de la mer Noire a été tué dans la frappe de son quartier général à Sébastopol, en Crimée annexée. En revanche, le ministère russe de la Défense a publié mardi une image montrant Viktor Sokolov, le commandant, en train de participer à une visioconférence.

Le ministère russe de la Défense a publié mardi une image montrant Viktor Sokolov, commandant de la flotte en mer Noire, en train de participer à une visioconférence, alors que l’Ukraine avait affirmé l’avoir tué. Sur la photo, le responsable apparaît sur un grand écran, aux côtés d’autres hauts responsables militaires participant à une réunion présidée par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou. Un communiqué, qui ne mentionne pas le nom de l’officier, indique que cette réunion a eu lieu mardi.

L’officier paraît avoir un grand coussin ou fauteuil blanc dans son dos. Dans une vidéo diffusée plus tard, le commandant apparaît à l’image à plusieurs reprises, sans s’exprimer.

« Aucune information à ce sujet »

L’Ukraine a frappé vendredi avec des missiles le siège de la flotte russe de la mer Noire, à Sébastopol, ville de Crimée annexée par la Russie. Lundi, l’armée ukrainienne avait affirmé que parmi la trentaine d’officiers tués dans la frappe, se trouvait le commandant Sokolov. Mais, après la publication des images de Viktor Sokolov, les forces d’opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé mardi être en train de « clarifier » leurs informations. Ces forces ont affirmé sur Telegram que, selon « les sources disponibles », le commandant faisait partie des morts, l’identification des victimes étant toutefois difficile car les corps sont très abîmés.  « Les Russes ayant été contraints de publier en urgence une réponse censée montrer Sokolov vivant, nos services clarifient l’information », ont-elles dit.

La Russie, qui ne donne presque jamais d’informations sur ses pertes militaires, n’a de son côté donné qu’un bilan d’une personne disparue dans la foulée du bombardement. Moscou n’a pas commenté la revendication ukrainienne, le Kremlin restant très vague mardi sur le sort du commandant. « Il n’y aucune information à ce sujet provenant du ministère de la Défense », a indiqué à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe. « Nous n’avons rien à dire », a-t-il ajouté, renvoyant vers le ministère de la Défense.

L’attaque du quartier général de la flotte russe illustre les difficultés croissantes de la Russie à se défendre des frappes de missiles et drones ukrainiens. Or la Crimée, péninsule annexée par la Russie en 2014, est clé pour la marine russe ainsi que pour la logistique et l’approvisionnement des troupes occupant le sud de l’Ukraine. L’Ukraine, qui mène une vaste contre-offensive pour libérer les territoires occupés, essaie de frapper les arrières russes pour désorganiser les défenses et la capacité de résistance des militaires. Après trois mois, les gains territoriaux ukrainiens restent cependant limités.