Gabon : Sylvia Bongo, ex première dame déposée en prison

Afrique

En résidence surveillée depuis le coup d’État qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba, l’ancienne première dame du Gabon,  Sylvia Bongo Ondimba est désormais placée en détention provisoire. Après une confrontation entre elle et Brice Laccruche Alihanga, ancien chef de cabinet d’Ali Bongo Ondimba, devant le juge d’instruction, Sylvia est conduite à la maison d’arrêt pour femmes de Gros-Bouquet de Libreville.

Sylvia Bongo est en prison, une détention provisoire d’au moins dix jours pour l’ex-première dame du Gabon, écrouée dans la nuit du 11 au 12 octobre 2023 à Libreville. En résidence surveillée depuis le coup d’État du 30 août contre son mari Ali Bongo Ondimba, la Franco-Gabonaise âgée de 60 ans est mise en cause pour des crimes économiques.

Inculpée depuis deux semaines de recel, faux et usage de faux et blanchiment de capitaux Sylvia Valentin Bongo est depuis la nuit dernière détenue à la prison centrale de Libreville. C’est tard dans la nuit du 11 au 12 octobre 2023 que le juge d’instruction a décidé de la placer en incarcération provisoire de dix jours. La décision a été prise suite à un renvoi sollicité par Me Gisèle Eyue Békalé, avocate de l’ancienne première dame. Aussitôt, Sylvia Bongo a été conduite à la prison centrale de Libreville.a.

Selon une source proche de la famille Bongo, l’ex-première dame était plus ou moins préparée à aller en prison. Le 4 octobre dernier, son deuxième fils, qui était avec elle dans sa résidence surveillée, a été éloigné. Un jour plus tard, un animalier est venu récupérer ses trois chiens. Elle n’avait par ailleurs plus droit à son cuisinier, sa femme de chambre et sa trousse de beauté.

Selon les informations, l’épouse du président déchu va passer 10 jours environ derrière les barreaux avant une autre comparution. Devant les magistrats, elle aurait d’abord soutenu qu’elle ne serait pas Sylvia Bongo Ondimba mais Sylvie Valentin avant d’expliquer la provenance des biens recensés en son nom.

C’est ainsi qu’elle indique qu’il s’agit des biens qui ont été mis en son nom par son mari, Chef de l’Etat à l’époque, après l’accident vasculaire cérébral (AVC) de celui-ci en 2018.

La désormais pensionnaire de la prison civile pour femmes de Libreville est accusée de détournement de fonds publics, blanchiment des capitaux, imitation de la signature du chef de l’Etat et autres chefs d’accusation.

Confrontation avec Brice Laccruche Alihanga

Sylvia Valentin Bongo, première dame du Gabon pendant près de 14 ans a donc depuis cette nuit le statut de détenue à la prison centrale de Libreville. Elle y rejoint notamment son fils Noureddin Bongo Valentin, arrêté la nuit du coup d’État, accusé de corruption et détournements, et également Brice Laccruche Alihanga, ex-directeur de cabinet de son époux. Un BLA – comme on le surnomme au Gabon – tombé en disgrâce et en prison en 2019.

Il y a eu confrontation hier entre lui et Sylvia Bongo avant que cette dernière soit placée en détention. De l’avis de nombreux observateurs, l’ex-première dame jouait un rôle prépondérant au sommet de l’État, surtout depuis l’accident cardio-vasculaire de son mari il y a cinq ans.

Quel que soit ce qui lui est reprochée, l’avocat français de Sylvia Bongo, Maître François Zimeray dénonce la procédure. Elle est « illégale » selon lui, depuis la mise en résidence surveillée. « Personne ne la défend, c’est pour cela qu’il faut la défendre », dit-il. « C’est la différence entre la justice et l’arbitraire, entre le droit et la vengeance. »

Avec S.E.