Entretien avec le Point focal de la CSCRAO : Richard K. AFANNOU parle des gares routières et interpelle autorités et responsables à divers niveaux

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(« La nouvelle centrale syndicale – CSTMT et Ass- que nous avons l’honneur de parrainer va relever les défis en droite ligne des actions et la vision du Programme d’Actions  du Gouvernement du Président Patrice Talon », dit-il)

Rencontré à Ouidah à l’occasion de la tenue du congrès constitutif de la Centrale Syndicale des Travailleurs des Métiers de Transport et Assimilés du Bénin (CSTMT et Ass) tenue à la salle de conférence de la Mairie de la ville historique de Ouidah le jeudi 26 mai 2022, le Président Richard K. AFANNOU a abordé des questions diverses et variées sur la vie de son mouvement syndical au Bénin et dans la sous-région ouest-africaine. Point focal de la Confédération des Syndicats des Conducteurs  Routiers  de l’Afrique  de l’Ouest  (CSCRAO), il  a apprécié les actions du Président Patrice Talon. Il a aussi abordé ses ambitions à  la tête de ses syndicats tout en appelant ses syndiqués à une prise de responsabilité et de conscience  collective pour impulser le développement du secteur des transports routiers et du Bénin tout entier.

Les 4 Vérités : Vous êtes le Président d’honneur de la toute nouvelle Centrale Syndicale des Travailleurs des Métiers de Transport et Assimilés du Bénin (CSTMT) et le Point focal de la Confédération des Syndicats des Conducteurs  Routiers  de l’Afrique  de l’Ouest  (CSCRAO). Pourriez-vous nous parler de vos expériences dans la gestion des  syndicats des conducteurs et transporteurs du Bénin et dans la sous- région ouest africaine, la comparaison qu’on peut établir  dans la création, l’organisation et la gestion des gares ?

Richard K. AFANNOU : En abordant cette question, je tiens à témoigner toute ma gratitude aux camarades syndiqués du Bénin et de la sous-région ouest africaine qui ont placé leur confiance en moi. Plaise le ciel nous faire grâce d’une parfaite santé pour poursuivre le combat. Je peux vous dire sans équivoque que  le modèle  d’organisation et de gestion des gares routières au Bénin et dans les autres pays de la sous-région sont similaires, sauf que la fréquence de création et d’implantation diffèrent. Les gares routières sont des infrastructures d’accueil des passagers et voyageurs conçues selon la logique d’avoir de vaste espace bien aménagé et  clôturé afin de  garantir la sécurité des passagers et des véhicules. La différence qu’il convient d’établir est qu’au moment où les autres pays travaillent dans le sens de la multiplication, de  l’amélioration, de la gestion et de la modernisation  de ces infrastructures, je vois mon pays à la traine, la déliquescence  et la disparition de ces infrastructures dans le pays. Je préfère même dire que nous n’avons pas de gare routière au Bénin. La faute est imputable à nos élus locaux  et communaux  ainsi qu’aux  responsables de syndicats que nous sommes. La situation est grave d’autant plus que tous ces responsables se plaisent dans l’insouciance de la création, du développement et de la bonne gestion de ces biens communs. Le Togo nous a ravi la vedette. Quant au Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, c’est   une splendeur de vision et d’actions politiques à vous couper le souffle. Ces pays sont très loin du Bénin en terme de création et d’innovation dans l’organisation et la gestion  des infrastructures de gares routières.

Monsieur le Président, qu’est-ce qui selon vous est à l’origine de ce grand défaut de la quasi inexistence des gares routières et de  la mauvaise gestion des quelques gares routières et parkings qui existent au Bénin?

Comme je le disais tantôt, il y a eu au Bénin une insouciance notoire de  la création et de gestion  des gares routières. Les autorités de notre pays n’ont pas entrepris en amont une meilleure politique de création  de gares routières et de parkings automobiles. Les collectivités locales et l’Etat devraient nourrir cette ambition et se donner la main afin de réserver de grands espaces lors des travaux de  lotissement de nos villes et campagnes. L’Etat prévoit de la place pour toutes les infrastructures communautaires et les enfants mal nés sont  les gares routières. Le manque de gare routière fait que dans nos villes, les transporteurs sont obligés de prendre d’assaut les ruelles des quartiers de ville. De Cotonou à Natitingou en passant par Porto-Novo, Bohicon, Abomey, Parakou, Djougou    etc…, l’absence de grandes gares routières, la mauvaise gestion  et la déliquescence des quelques parkings  et gares sur le terreau de la corruption crèvent l’œil. Cet état de chose paralyse nos gares routières  et  interpelle les autorités et responsables à divers niveaux, les syndicats des gares et parking automobiles qui se regardent en chiens de faïence.  Les autres pays ont dépassé l’étape de création,  d’existence de gares routières et sont aujourd’hui à l’étape des gares modernes et très fiables. C’est ce défi que la nouvelle centrale syndicale que nous avons l’honneur de parrainer va relever en droite ligne des actions et  de la vision du Programme d’Actions  du Gouvernement du Président Patrice Talon.

Quel est selon vous, Monsieur le Président, le pays dont la politique de création et de gestion des gares routières vous séduit  et dont  la pratique en la matière fait école ?

Monsieur le journaliste ; ce pays que je peux vous révéler est la Côte d’Ivoire. C’est un pays qui émerveille en matière d’initiative de création et de gestion de gare routière.  Le système d’implantation et de gestion de gare routière dans ce pays force l’admiration. La Côte d’Ivoire a vu juste de prendre très au sérieux l’implantation et la gestion efficace de ces infrastructures. Aujourd’hui,  la politique des gares routières de ce pays  fait école.  J’ai parcouru aussi le Sénégal et le Ghana qui sont aussi des exemples pour le Bénin. En Côte d’Ivoire, les syndicats et  les agents des Mairies travaillent sur les gares routières dans une dynamique et une ambiance sans anicroche pour la survie  et le développement de ces gares.

Monsieur le Président, dites-nous au regard de l’appréciation que vous faites de l’organisation et de la gestion des gares routières en Côte d’Ivoire, au  Ghana et au  Sénégal si l’on peut se targuer  une aise de soutenir l’absence de corruption sur ces gares routières ?

Au regard des bonnes pratiques et de la saine gestion en vogue ; on peut se permettre de chuchoter la corruption zéro mais qui en réalité n’existe pas. Il y a la corruption bien sûr mais elle n’a pas pour autant gangrener la vie de ces gares comme chez nous au Bénin où la corruption sur les gares routières est de mise et exerce un effet corrosif sur leur développement. Et c’est le nœud gordien du combat auquel nous, les responsables syndicales, sommes invités pour enrayer ce mal séculaire sur les gares routières au Bénin.

Pourriez-vous dévoiler votre plan d’actions et la méthode que vous préconisez  faire usage avec votre équipe pour endiguer le mal de la corruption  sur les gares routières au Bénin ?

Les chauffeurs ne doivent pas, tout le temps, être des victimes expiatoires du rackettage des syndicats.  Le diagnostic  est clair et a révélé que la corruption est le mal qui corrompt les os qui devrait maintenir les gares routières debout. Nous entendons installer des systèmes de contrôle qui rendent compte de la saine gestion et transparente de nos gares routières. Il faut la comptabilisation de toutes les redevances sur les gares. Désormais les comptables seront mis à contribution dans la gestion et la collecte des redevances qui seront fixées à un taux qui emporte l’adhésion de tous.  Aussi faudra-t-il  mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut.

On n’a souvent noté des bras de fer sur des faits de corruption entre la police et les conducteurs. Ce phénomène existe-t-il encore ou s’est-il  estompé, avec les réformes du Gouvernement du Président Patrice Talon, sur nos axes routiers ?

A cette question, les transporteurs et conducteurs par ma voix  remercient le Président Patrice Talon qui a pris une ferme décision de couper définitivement la racine de ce mal sur nos axes routiers. Nous saluons ici son courage et sa fermeté pour lui dire que sous son régime, nos axes sont exempts des rackettages de la police  mais quelques brebis galeuses et des  chats noirs  poursuivent le sal job.  Au demeurant, nous  apprécions vivement sa rigueur qui  sauve les conducteurs.

Quel est votre état d’âme aujourd’hui  lorsque vous traversez les axes routiers lors de vos voyages. Parlez-nous-en et votre mot de fin ?

Notre état d’âme est simplement une joie qui inonde nos cœurs et une fierté au regard  de l’état  des voies. Nous sommes  très à l’aise au volant. Nous circulons aisément et  dépensons moins dans la réparation des véhicules. Nous disons bravo au Président Patrice Talon qui a vu juste d’investir dans la route qui est un grand levier de développement. Nous lui témoignons ici toute la reconnaissance des transporteurs du Bénin. J’en appelle à la grande mobilisation des transporteurs pour apporter un soutien  indéfectible et sans faille aux actions du Président Patrice Talon. Aussi voudrais-je rappeler à chaque conducteur et transporteurs de se mettre à jour vis-à-vis de la loi.

Propos recueillis par Valère C.HOUEKINON