Burkina Faso : Réquisitionné, Dr Ablassé Ouédraogo «ne se sent nullement concerné»

Afrique

Au Burkina-Faso, Dr Ablassé Ouédraogo qui était jusque là le seul homme politique à oser critiquer le gouvernement de transition, notamment dans la lutte contre le terrorisme, a été réquisitionné par l’armée pour être envoyé au front en tant que Volontaires pour La Défense de la Patrie (VDP) à l’âge de 70 ans. Deux autres journalistes BAMA Yacouba Ladji et LINGANI Issaka de même que certains acteurs de la société civile ont été aussi réquisitionnés. Ils iront combattre le terrorisme au front. A en croire une déclaration de son parti Le Faso autrement, Dr Ablassé Ouédraogo,   n’aurait pas reçu de document ni de notification de réquisition, . Le parti affirme que son président ne se sent d’ailleurs nullement concerné par cette réquisition jugée « illégale », parce qu’Ablassé Ouédraogo n’est pas « jeune », comme doivent l’être les réquisitionnés selon les termes du décret portant mobilisation générale et mise en garde. Le Faso autrement proteste  contre toutes les réquisitions qui visent les hommes politiques, les syndicalistes, les journalistes et les acteurs de la société civile qui visent à « éteindre leurs voix ». Lire la déclaration du parti.

DECLARATION DU PARTI LE FASO AUTREMENT SUR LA REQUISITION CONTRE LE PRESIDENT DR ABLASSE OUEDRAOGO, ANNONCEE SUR LES RESEAUX SOCIAUX.

Le parti Le Faso Autrement a appris avec étonnement sur les réseaux sociaux le dimanche 5 novembre 2023, que le pouvoir du MPSR2 a pris la décision de réquisitionner son président, Dr Ablassé Ouédraogo, à l’effet de l’envoyer au front de la lutte contre le terrorisme.

Pour l’heure, l’information n’émane pas d’une source officielle. Dr Ablassé Ouédraogo, qui est en déplacement à l’étranger depuis 3 semaines, n’a reçu aucun document ni aucune notification de réquisition à personne.

En tout état de cause, Dr Ablassé Ouédraogo ne se sent nullement concerné par cette réquisition qui est illégale.

En effet, le Décret N°2023-0475/PRES-TRANS/PM/MDAC/MATDS/MJDHRI portant mobilisation générale et mise en garde du 19 avril 2023, stipule clairement que sont concernés, entre autres, « les jeunes gens de 18 ans et plus et ou et non membres des forces armées nationales, physiquement aptes, appelés à s’enrôler selon les besoins exprimés par les autorités compétentes ».

De toutes évidences, Dr Ablassé Ouédraogo n’appartient plus à la catégorie des jeunes telle que ciblée dans le texte. Selon la définition des Nations Unies, les jeunes constituent la tranche d’âge comprise entre 15 et 24 ans, et au Burkina Faso, la politique nationale de la jeunesse considère comme jeune toute personne dont l’âge est compris entre 15 et 35 ans.

Fort de ce qui précède et eu égard aux réalités vécues dans notre pays actuellement, nous considérons que si le régime du MPRS2 a signé un ordre de réquisition pour enrôler le président du parti Le Faso Autrement, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une sanction et d’une répression pour ses prises de position et ses analyses objectives et constructives sur la gouvernance et la situation nationale dans notre pays, qui est et doit demeurer un état de droit, avec sa constitution et ses institutions.

Le parti Le Faso Autrement proteste vigoureusement contre toutes les réquisitions qui visent les hommes politiques, les syndicalistes, les journalistes, les acteurs de la société civile et autres pour éteindre leurs voix.

Face à ces abus manifestes, les Conseils de ces honnêtes citoyens et patriotes figurant sur la liste des réquisitionnés ont déjà enclenché un processus judiciaire réclamant l’annulation pure et simple des réquisitions à leur encontre.

Le parti Le Faso Autrement continuera à inscrire son action dans une dynamique de rassemblement de toutes les forces vives de la Nation autour de la réconciliation nationale, de l’unité nationale afin de ramener la paix et la sécurité sur toute l’étendue de notre territoire, conditions sine qua non pour que notre beau pays puisse reprendre le chemin du développement durable.

« Rien n’arrête une idée à son heure »

Le Secrétariat National à l’Information et à la Communication