Niger : Pour la diaspora nigérienne en France comme au Canada, «la paix n’a pas de prix»

Afrique

Plus de deux semaines après le coup d’Etat militaire au Niger, et suite à la décision de la Cédéao d’activer et de déployer sa force en attente pour rétablir l’ordre constitutionnel à Niamey, le Conseil des Nigériens de France (CONIF) qui, jusqu’ici, avait refusé de s’exprimer s’est rassemblé ce samedi à Bobigny en banlieue parisienne pour apporter son soutien à la population nigérienne.

Près de 150 Nigériens de la diaspora ont répondu à l’appel du conseil des Nigériens de France, le CONIF. Pour eux, l’une des priorités est de soutenir les populations qui sont les premières victimes des sanctions.

« On a proposé une caisse de solidarité, pour voir, dans la mesure du possible, ce qu’il faut mettre à la disposition du peuple, explique Adam Oumarou, le président du Conif. Vous n’êtes pas sans savoir que l’électricité a été coupée, ça peut donc être une option d’acheter des groupes électrogènes, pourquoi pas, pour pouvoir les aider dans ce calvaire qu’ils traversent. »

Une autre inquiétude, celle de centaines d’étudiants dans l’impossibilité de faire leur démarche de demande de visa. « Parmi les 150 (étudiants), d’après l’information que nous avons reçue, il parait que c’est une dizaine qui ont eu leur visa, tout le reste sont soit en cours de traitement, soit en train de déposer leur dossier, et aujourd’hui, le consulat de France au Niger est fermé jusqu’à nouvel ordre. »

Autre préoccupation, les familles qui sont bloquées aux frontières. « Il y en a certains dont leur visa a expiré, ils sont encore là, ils sont bloqués, on fait comment ? Tout ça, ça fait partie de nos échanges aujourd’hui, pour soutenir nos compatriotes… »

Une pétition aussi a été lancée, adressée à la Cédéao, pour mettre fin aux sanctions et à la menace d’intervention militaire.

Pour Adam Oumarou, président du CONIF, au micro de Sylvie Koffi du service Société de RFI, le premier message à faire passer, c’est « Déjà, l’appel au calme, et aussi, l’appel à la sérénité, et surtout, d’arrêter la guerre, c’est vraiment un message que nous, en tant que Nigériens de la diaspora, on essaie de faire passer. C’est déjà beaucoup, parce que la paix n’a pas de prix !

Après, le deuxième message qu’on peut apporter à nos compatriotes, que ce soient les compatriotes qui sont à l’étranger ou qui sont chez nous, c’est de comprendre que la situation que nous vivons aujourd’hui est sans précédent et que cette situation, il faut passer par la voie diplomatique pour la régler, parce que, tout simplement, l’urgence pour nous aujourd’hui c’est le retrait pur et simple des sanctions de la Cédéao, parce que c’est la population qui paye, et d’un autre côté, (le retrait) des menaces de guerre. On a une position qui est très claire : nous nous opposons à toute intervention militaire au Niger. »

Au Canada, la diaspora africaine s’inquiète aussi

Une centaine de personnes sont rassemblées dans un parc du centre-ville à Montréal samedi 12 août. Il y a là des drapeaux nigériens, mais aucun drapeau russe ou français. « Nous avons comme principal objectif de lutter pour la paix, au Niger, en Afrique et au Sahel… Nous n’avons pas de parti pris, nous prenons acte du changement de régime », explique Khalid Djado, le porte-parole de l’association Soutien Niger à notre correspondant Léopold Picot.