Gabon : Noureddin Bongo arrêté, d’anciens cadres du régime auditionnés

Afrique

Au Gabon, Noureddin Bongo, le fils de l’ancien président Ali Bongo, est en prison. Il a été entendu par le procureur, puis par une juge d’instruction hier, mardi 19 septembre. Une dizaine de hauts responsables ont également été auditionnés. Le procureur de la République, André Patrick Roponat a donné ce mercredi plus de détails sur l’incarcération des ex-proches du président déchu, Ali Bongo.  

C’est un coup de tonnerre au Gabon. Noureddin Bongo Valentin a passé sa première nuit à « Sans famille », le surnom de la prison centrale de Libreville. Le fils d’Ali Bongo avait été coordinateur à la présidence, puis conseiller stratégique de son père au parti PDG, et certains le présentaient comme un successeur potentiel. Le voilà donc derrière les barreaux. Il a été mis en examen et placé en détention provisoire notamment pour « haute trahison » et « corruption active », a annoncé le procureur de Libreville André-Patrick Roponat.

Chefs d’accusation plus lourds qu’annoncés

Selon le procureur de la République, André Patrick Roponat, 12 personnes ont été déférées au parquet mardi. 7 ont été placées sous mandats de dépôt. Il y a eu  ce mercredi un point de presse du procureur. Parmi elles, il y a Noureddin Bongo Valentin, fils d’Ali Bongo, Ian Ngoulou directeur de cabinet de Noureddin ainsi que deux frères Oceni dont un était directeur de cabinet adjoint du président déchu. Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence, est également sur la liste des personnes jetées en prison.

Les chefs d’accusation retenus contre eux sont encore plus lourds que ceux annoncés par le porte-parole des militaires le jour de leur arrestation le 30 août dernier. Il s’agit entre autres des faits de troubles des opérations d’un collège électoral, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, falsification de la signature du président de la République, complicité de détournement de fonds, corruption, blanchiments de capitaux, association de malfaiteurs et bien d’autres accusations.

Sur les 12 prévenus, deux ont été mis hors de cause. Il s’agit des personnels de maisons et 3 ont été assignées à résidence pour insuffisances de preuves. Les enquêtes se poursuivent et d’autres interpellations sont en cours a prévenu le procureur de la République.

Auditions en série

Une dizaine de hauts responsables ont été entendus mardi, par le procureur. Ils avaient été arrêtés après le coup d’État du 30 août. Parmi les auditionnés, l’ancien directeur de cabinet d’Ali Bongo, Ian Ghislain Ngoulou, le directeur de cabinet adjoint de l’ancien président déchu Mohamed Ali Saliou et son frère Abdoul Océni, Jessye Ella Ekogha, ancien porte-parole de la présidence, Steeve Nzegho Dieko qui était secrétaire général du PDG, ou encore Cyriaque Mvourandjami, directeur de cabinet politique d’Ali Bongo…

Déférés une première fois le 15 septembre, leurs gardes à vue avaient été prolongées. Mardi, ils ont tous été de nouveau entendus par le procureur, de même que Kim Oun, proche conseiller de Sylvia Bongo ou encore une directrice financière de la mairie de Libreville. Le procureur les a réinterrogés sur les faits, avant de prendre un réquisitoire et de saisir la juge d’instruction qui les a reçus le même jour.

La magistrate, Leïla Biam, les a donc tous auditionnés jusque tard dans la soirée. La plupart ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés. Toutefois, selon une source judiciaire, Steeve Nzegho Dieko a, lui, été assigné à résidence.

RFI