Répression annoncée sur les axes routiers au Bénin : Ne pas réveiller l’enfant en voulant le faire coucher

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( Un casse-tête pour des policiers «cupides» … Nécessité pour le Dgpr de prendre des mesures conséquentes)

Dès le mois de mars 2024, une répression musclée démarrera sur tous les axes routiers au Bénin. C’est du moins ce qu’il convient de retenir des interventions du Directeur Général de la Police Républicaine, Soumaïla Yaya et du directeur du Centre National de Sécurité Routière la semaine dernière. Si l’initiative vise à limiter les cas d’accident et assurer la sécurité des populations, elle suscite, cependant, un tollé de part et d’autre. Pendant que la direction générale de la police républicaine multiplie ses séances de sensibilisation par tous les canaux, des agents se demandent déjà comment pourraient-ils réussir cette mission dans certaines zones où beaucoup de choses se passent sous silence, où ils sont souvent victimes des menaces de tout genre de la part des populations.

Bientôt, une lutte implacable va commencer sur toute l’étendue du territoire national béninois contre les infractions observées sur les axes routiers. Une lutte qui n’épargne ni usager ni policier. Entre autres comportements à risques, l’excès de vitesse, le non-port du casque par les motocyclistes et leurs passagers, la communication au guidon ou au volant, le non-respect des couloirs de circulation, les surcharges. « Vous devez rouler sur la piste cyclable…Ceux qui n’ont pas les plaques d’immatriculation, allez mettre vos plaques d’immatriculation. Si vous ne mettez pas les plaques d’immatriculation, les engins seront retirés de la circulation…Il y a certains parmi vous qui sont en train de faire les fous avec nous. Mais ils n’ont pas seuls, le monopole de la folie. Ils s’en fichent, roulent comme ils veulent. Ils veulent dépasser tout le monde parce que, ils font les Jo. Nous, on va les empêcher désormais de le faire » a déclaré Soumaïla Yaya. Et au directeur général de la police républicaine d’ajouter « Vous devez porter vos casques et faire porter [les] casques à vos clients. Ce que je dis, c’est valable pour tout le monde y compris même les policiers ». La répression implique également la limitation de vitesse aussi bien en ville qu’en  campagne.

Rappelons que la Direction générale de la police républicaine et le Centre national de sécurité routière (Cnsr) ont initié une séance de sensibilisation sur la sécurité routière au Bénin impliquant le Directeur de la sécurité publique de la police républicaine, les directeurs départementaux de la police républicaine accompagnés des commissaires centraux, les responsables des conducteurs de taxi-motos et les présidents des différents clubs de motards. L’objet de ladite séance était d’attirer l’attention des uns et des autres sur les risques liés au non-respect du code de la route et aux diverses infractions routières.

Des policiers «cupides» frappés, d’autres envoûtés…

Bien que l’initiative de la police républicaine soit salvatrice, la cupidité de certains s agents ne risque -t-elle pas de compromettre l’exécution des différentes mesures prises?  Et cela pourrait mal tourner dans certaines localités où des éléments du Dg Soumaïla Yaya, préfèrent utiliser leur titre et uniforme pour abuser des populations.

On assiste souvent à des scènes déshonorantes entre agents de la police  et populations. C’est le cas  d’une série de spectacles entre des éléments d’un commissariat et la population dans un arrondissement du département du Couffo où des policiers ont été frappés, d’autres envoûtés.

Le 31 décembre 2023, une supposée moto mal garée aurait tourné au vinaigre dans le marché dudit arrondissement.

Selon les faits, un homme serait allé en plein cœur du marché rendre visite à sa petite amie. Il aurait garé sa moto dans un coin laissant correctement le passage. A son retour, des agents de la police républicaine en patrouille dans le marché auraient décidé de lui arracher les clés de la moto sous prétexte qu’elle était mal garée.

A en croire des témoins,  le monsieur aurait bien garé sa moto. Pris de colère, l’homme aurait farouchement battu les deux policiers qui se sont avancés vers lui. L’un d’eux aurait appelé du renfort. Toutes les tentatives des agents de la police ( au total six) venus en renfort n’ont pas permis de maîtriser l’individu afin de l’embarquer dans le véhicule de la police. D’un bond, il aurait réussi à prendre ses jambes au cou. Et, l’un de ses amis serait parti avec la moto.

En dehors de ce spectacle, une autre scène se serait produite dans le même marché avec les éléments du même commissariat.

Un policier aurait giflé un usager assis sur sa moto. Très remonté, le motocycliste aurait prononcé des paroles incantatoires contre l’homme en uniforme. Aussitôt, ce dernier aurait développé sur le champ des symptômes de troubles psychologiques.

N’eût été la précipitation de ses collègues, il se serait déshabillé dans le marché, a-t-on appris.

Selon les informations, il serait à moitié guéri  par un guérisseur traditionnel.

Plusieurs autres événements du genre se sont succédé entre la population et les éléments du même commissariat.

À l’instar des éléments de ce commissariat du Couffo, beaucoup d’agents de la police républicaine, d’autres localités, se demandent déjà comment faire face à ces genres de menaces auxquelles ils sont confrontées en voulant exécuter à la lettre la répression contre tous les comportements à risques annoncés par le Dgpr. Selon nos enquêtes, la population, d’une part, se prépare pour se mettre en règle. D’autre part, certains veulent toujours compter sur leurs forces maléfiques.

Nécessité pour le Dgpr de prendre des mesures conséquentes

Au Béni, plusieurs situations salissent l’image de la police républicaine . Au vu de ces quelques épisodes déplorables narrés supra, il urge que la direction générale de la police républicaine prenne des mesures nécessaires pour sauver l’honneur du corps.

Dans un contexte où la population se fout de la police à cause du comportement de certains agents cupides et véreux, la répression contre les comportements à risques pose un véritable problème. Surtout dans le cadre de la répression contre certaines infractions annoncées sur les axes routiers sur toute l’étendue du territoire national pour début mars 2024. Le Dgpr devra multiplier les séances de sensibilisation avec ses éléments. Sinon, on risque de réveiller l’enfant en allant le faire coucher.

Interrogés, certains usagers de la route réclament les numéros fonctionnels à contacter pour les dénonciations. Et si la répression se faisait en tenant compte de chaque localité ? Quelle serait l’implication des autorités territoriales pour la réussite de cette répression ? Il y a des localités où 10% de la population disposent d’un poste téléviseur fonctionnel. Beaucoup de gens ne suivent plus la radio pour être informés de l’actualité. Des séances de sensibilisation à proximité sont conseillées pour un meilleur impact.

F. KOUWAFIN