Le contrôle parlementaire de l’action gouvernementale est d’une importance capitale pour la bonne gouvernance du pays.
L’Assemblée nationale se situe en amont et en aval de toutes les politiques publiques d’un pays démocratique, en ce sens qu’il lui revient d’en affecter les moyens et d’en contrôler l’exécution.
Dans un contexte de parlement monocolore comme celui qu’a connu notre pays en 2019, où l’ensemble des députés du parlement sont acquis à 100% au pouvoir Exécutif, le parlement devient l’appendice du Pouvoir Exécutif et le contrôle parlementaire de l’action du gouvernement ne s’exerce plus.
Il y a restriction du pouvoir de contrôle de l’Assemblée nationale. Dans ce cas le système démocratique glisse lentement vers la pensée politique unique. Les lois votées sont iniques, scélérates sans aucun lien avec les besoins réels des populations (loi sur l’embauche, le code du numérique, le code pénal, …). Les lois sont taillées sur mesure et au service des individus (dirigeants) plutôt que de l’intérêt général.
En l’absence de contrôle parlementaire, les politiques publiques perdent de leur efficacité. L’action publique perd de sa performance et la corruption s’installe, les abus et la dérive autoritaire se multiplient.
Il n’y a plus un débat véritablement éclairé et contradictoire, les abus, les dérives autoritaires et les révisons opportunistes de la constitution se multiplient. D’où la nécessité de l’opposition au parlement.
Le rôle d’institution de contre-pouvoir que doit jouer l’Assemblée Nationale ne peut s’exercer véritablement que si le parlement est équilibré, c’est-à-dire qu’il comprend l’opposition et la mouvance. Car il n’y a que l’opposition pour déclencher à l’assemblée la redevabilité. Sans l’opposition, la question de redevabilité sera rangée au placard et le contrôle de l’action du gouvernement passer sous silence.