14 octobre 2015-14 octobre 2022 : Mathieu Kérékou, sept ans déjà

Politique

14 Octobre 2015-14 Octobre 2022. Il y a exactement sept (07) ans que le Général Mathieu Kérékou nous a quittés. Il avait passé 28 ans à la Présidence de la République du Bénin. Du 26 octobre 1972 au 2 avril 1991, puis du 6 avril 1996 au 06 avril 2006. Celui qui était surnommé le caméléon a marqué d’une encre indélébile l’histoire politique du Bénin. Mathieu Kérékou repose auprès de ses ancêtres à Natitingou dans le département de l’Atacora. Le Stade de l’Amitié de Cotonou a été baptisé Stade Général Mathieu Kérékou. Une manière d’immortaliser l’ancien président. Il y a aussi le jardin Matthieu, à l’ère de la rupture.

Quid de la commémoration de son anniversaire de décès ?  Si on note l’absence d’ hommage au père de la révolution, le Général Mathieu Kérékou reste toujours gravé dans les mémoires des Béninois. Décédé à l’âge de 72 ans, Mathieu Kérékou était l’un des présidents de la République qui avait marqué l’histoire politique du Bénin.

Formation militaire au Mali, Sénégal et en France

Mathieu Kérékou a suivi une formation militaire au Mali, Sénégal et en France. Enfant de troupe de Kati au Mali, il a rejoint le Sénégal où il a intégré le Prytanée militaire de Saint-Louis. Mathieu Kérékou rejoint plus-tard l’École militaire de Fréjus et l’École d’état-major de Paris.

De retour au bercail, il devient aide de camp de Hubert Maga, alors président du Dahomey, de 1960 à 1963. En 1967, Mathieu Kérékou, prend la tête du Comité militaire révolutionnaire en charge de la supervision du gouvernement, après le départ forcé du président Christophe Soglo. Il laisse ensuite le pouvoir aux civils, avant de la reprendre en 1972.

En 1972, Matthieu Kérékou orchestre un coup d’Etat contre le président Justin Ahomadegbé. Il impose le régime marxiste-léninisme et dirige le pays jusqu’à la Conférence nationale des forces vives de la nation. « Au nom de l’intérêt supérieur de la nation et du peuple béninois tout entier, nous disons que les décisions prises par la Conférence seront appliquées dans l’ordre et la discipline librement consentis. Ce n’est pas du défaitisme, ce n’est pas la capitulation, c’est une question de responsabilité nationale », a-t-il dit à ladite conférence nationale sous l’étonnement de certains révolutionnaires.

Après une transition d’un an, Nicéphore Soglo, alors Premier ministre, est élu en 1991 à la Présidence. En 2001, Mathieu Kérékou revient à nouveau et se fait élire président. « Nous étions en haut, nous sommes descendus en bas. Nous remontons en haut », a-t-il déclaré à son retour au pouvoir après la conférence.

Après deux mandats de cinq ans chacun, il est contraint par la constitution du 11 décembre 1990 de quitter le pouvoir en 2006. Il passe la main à Thomas Boni Yayi, son successeur venu fraîchement de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Et pour cause. Il se conforme ainsi à l’une de ses déclarations : « La constitution dit vous êtes candidat pour cinq ans, merci, renouvelable une fois, merci beaucoup. Vous vous êtes lancé dans l’aventure, si Dieu vous a permis de franchir la première étape, cinq ans ; la deuxième étape, vous êtes au bout du rouleau et vous vous entêtez en disant je veux réviser la Constitution, alors vous ne respectez plus la volonté de Dieu ». « Ce qui est dit est dit et comme l’a dit le pharaon, que cela soit écrit ».

S.E.