Mathieu KEREKOU, le Baobab, est tombé

Chronique

Il naît, grandit et meurt. C’est ce à quoi se résume la condition humaine. L’icône s’effondre et laisse derrière lui, des actions et des paroles remplies de symboles, de sens et qui ne dateront, jamais.

Sa vie a été rythmée par deux grands événements historiques : le coup d’Etat du 26 Octobre qui l’a porté au pouvoir et le mois de Février 1990 où inscrivit le Bénin au panthéon des valeurs démocratiques. Son retour au pouvoir en 1996 pour accomplir deux mandats successifs n’est que récompense et de l’histoire, et des hommes marqués par son humilité légendaire, sa maitrise des problèmes du pays dont il connait chaque acteur politique et sa profonde connaissance du Béninois.
Ce qui distingue cet homme d’Etat hors pair et qui le rend unique en son genre, c’est sa forte capacité d’adaptation aux circonstances d’où qu’elles viennent et de quelque nature qu’elles furent. Sa mutation systématique et irréversible le rend exceptionnel et inimitable. Révolutionnaire convaincu, il devint démocrate accompli le temps de l’historique Conférence des forces vives de la nation béninoise de février 1990.
C’est l’incarnation de l’unité nationale ; il abhorre le désordre et l’anarchie. La période révolutionnaire qu’il géra avec dextérité installa le respect absolu des attributs de l’Etat, l’encrage du patriotisme aigu et le flair civique inouï.
A 82 ans, tout le peuple souhaite vivement qu’il l’instruisît, hélas encore sur les principes du respect du bien public et du travail bien fait. A l’heure où toute la classe politique s’embourbe dans les miasmes morbides de considérations futiles, et où il est davantage besoin de s’armer de valeurs républicaines, éthiques et morales, l’homme du 26 Octobre s’éclipse un 14 Octobre ; ce mois qui nous le donna expert et qui nous le sèvre précocement. Mathieu KEREKOU n’est pas qu’illustre, il est une icône qui s’est immortalisée dans ses œuvres et ses actions. Partir d’un pouvoir sans partage pour aller au régime démocratique, il faut s’appeler tel pour le faire. En ce moment où il est difficile pour la classe politique d’identifier le un successeur de Boni YAYI, lui-même successeur de Mathieu KEREKOU, il n’a pas d’égal. Sa simplicité et son désintéressement aux biens de ce monde doivent nous instruire sur le chemin du Bien. L’icône s’en va mais vit et s’immortalise dans nos cœurs, nos pensées, ses œuvres incommensurables… Repose en Paix ! De l’au-delà, veille sur le peuple béninois que tu aime tant !