Réunis en session plénière à Strasbourg : L’Union européenne dresse un constat en demi-teinte de son action au Sahel

Afrique

Réunis en session plénière à Strasbourg, les eurodéputés ont débattu avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell de l’action de l’Europe au Sahel et de son avenir. Ils dressent un constat en demi-teinte du bilan des missions européennes de ces dix dernières années.

L’implication de l’Union européenne au Sahel n’a pas donné les résultats escomptés pour la lutte contre les jihadistes, soulignent les députés et le chef de la diplomatie européenne. Selon Josep Borrell, « les juntes militaires corrompues » qui ont renversé les gouvernements élus n’ont « ni les moyens ni l’intention » de lutter contre les terroristes.

Pour les quelque 600 millions d’euros investis depuis dix ans par l’Union européenne dans des missions civiles et militaires au Sahel, le bilan est bien maigre. « Dans les dix dernières années, nous avons dépensé 600 millions d’euros dans des missions civiles et des entrainements militaires au Sahel. Il a entraîné quelque 30 000 membres des forces de sécurité au Mali et Niger, et 18 000 effectifs militaires. Et voilà, cela n’a pas servi à renforcer des forces armées qui soutiennent des gouvernements démocratiques, mais qui les renversent », a indiqué Josep Borrell lors d’un débat au Parlement européen à Strasbourg.

Pour autant, Josep Borell affirme qu’il ne faut pas surestimer les sentiments anti-français, anti-européens, anti-occidentaux exprimés dans des rassemblements spontanés où les manifestants sont « souvent payés pour agiter des messages anti-européens ». L’Union « ne doit pas abandonner le Sahel », soulignent les Européens qui veulent désormais soutenir avant tout les efforts de la Cédéao. Le Sahel reste une région « stratégique » pour la sécurité de l’Europe et le contrôle des migrations, a-t-il insisté.