Les « voleurs de victoire politique » de retour sur le plan national

Politique

Association de soutien par-ci, mouvement de soutien par-là. Plus un jour ne passe sans que l’on assiste sur le plan national à des déclarations de soutien au Pag et au chef de l’Etat, Patrice Talon. La dernière en date est la sortie de certains conseillers de la commune de Dogbo dans le Couffo, sans le maire de ladite commune, premier soutien au candidat Talon à l’élection présidentielle de 2016. On se demande si ces nouveaux soutiens sont-ils sincères, ou c’est un moyen pour ceux qui hier ont combattu l’élection du chef de l’Etat d’éliminer ses premiers soutiens de 2016 et de se positionner pour les élections en vue. Le Président de la République est averti. Il devra alors éviter tout piège visant à l’embrouiller et éliminer ses premiers soutiens.

A Dogbo, samedi dernier, les initiateurs du soutien au Pag disent « se débarrasser de toutes considérations subjectives et partisanes pour apporter leur soutien au Pag dans l’intérêt supérieur de la nation ». Ces pro-Ajavon et pro-Zinsou disent aussi « dénoncer le comportement malsain de certains aînés politiques qui confondent le père de la nation à une propriété privée pour justifier leur mauvaise gestion de la commune ». Le maire de la commune semble être indexé. On se rappelle récemment certains conseillers ont engagé un processus de destitution contre le maire Vincent Acakpo, premier soutien du candidat Talon à la présidentielle de 2016. Processus de destitution qui n’a pas prospéré.

Joint au téléphone pour son absence à l’initiative de cette frange de conseillers de Dogbo en soutien au Pag, le maire de Dogbo, Vincent Acakpo affirme qu’il n’a pas été approché pour une telle initiative et qu’il était plutôt ce même samedi à une rencontre des leaders de la rupture à Lokossa avec les ministres Homeky et Wadagni ainsi que d’autres leaders du Couffo. Il s’agit d’une rencontre préparatoire pour la mise sur pied d’un grand mouvement des jeunes du Couffo soutenant les actions du Chef de l’Etat. Le dit mouvement verra le jour bientôt et sera aussi créé dans les autres départements et communes du pays. On se demande alors si les initiateurs de la rencontre de samedi à Dogbo ont-ils agi délibérément pour devancer et/ou écarter le maire Acakpo d’une initiative pourtant noble mais pour laquelle ils devaient associer le représentant de celui contre qui ils ont tous lutté à la dernière élection présidentielle.

Par ailleurs, les populations se demandent depuis ce samedi à Dogbo qu’est ce qui peut si tant réunir ces deux députés de Dogbo dont l’un a soutenu le candidat Lionel Zinsou et l’autre le candidat Ajavon en 2016. Peut-être que c’est une manière pour forcer les portes de la Marina et rencontrer le chef de l’Etat.
Faut-il le préciser, les deux députés sont des adversaires politiques de longue date, que tout a divisé par le passé et qui ne sont plus en odeur de sainteté auprès de la majorité de la population qui les a élus. Qu’est ce qui peut donc les unir si tant aujourd’hui qu’ils décident de rentrer dans une maison sans passer par le « propriétaire » en escaladant la clôture ? Est-ce encore les positionnements pour les prochaines joutes électorales ? Est-ce une démarche pour contourner le maire Acakpo qui a l’attention du Chef de l’Etat ? Autant de questions dont ils sont les seuls capables à donner de réponses.

Comment peut-on alors parler de PAG à Dogbo sans associer le maire Acakpo surtout qu’aucun de ses représentants n’était présent samedi à l’Epp de Zaphi où s’est tenue la manifestation ?
Dans la 12è circonscription électorale, le maire de Dogbo est aujourd’hui incontournable. Dans sa commune, il a le soutien de 12 conseillers sur 7, apprend-on. Le maire Vincent Acakpo a pris le risque en janvier 2016 d’appeler les populations du Couffo à soutenir le candidat Talon. Une semaine après cette sortie, l’ancien chef de l’Etat, Boni Yayi, s’est rendu à Dogbo et les populations n’ont pas encore oublié le traitement fait de l’actuel président de la république.
Emmanuel MOUNIER n’a-t-il donc pas raison de dire : « Le Dahomey est le quartier latin de l’Afrique. Mais cet intellectualisme fait de méchanceté et de mesquinerie est de nature à retarder le développement du pays ». Le chef de l’Etat devra se méfier de ceux qui courent vers lui et font croire qu’ils soutiennent le Pag. Car, tel Judas qui a trahi Jésus, ils pourraient trahir leur nouveau maitre comme ils le font aux candidats avec qui ils ont mouillé le maillot en 2016. Après qu’ils aient conduit Yayi dans le décor, Talon devra se méfier de ses « voleurs de victoire politique », qui sont de retour sur le plan national. Heureusement comme le disent les chrétiens, « quelque soit le bruit du diable sur la terre ; le nom de Jésus ne pourra jamais disparaitre ».