Lutte contre la prostitution au Bénin : Les travailleuses de sexe ont échangé avec Orounla…

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Les organisations et associations de travailleuses de sexe, de même que les représentantes des belles de nuit et partenaires nationaux et internationaux ont échangé mardi 23 novembre 2021 avec préfet du Littoral Alain Orounla ( photo d’archives).

C’est une séance de travail que les travailleuses de sexe ont eu avec le Préfet du Littoral. Elles ont souhaité et obtenu cette rencontre suite à l’opération déclenchée contre les prostituées et maisons de tolérance par le Préfet, une opération qui n’est pas du goût des hôtes du Préfet Orounla.

Le préfet Orounla n’était pas le seul à rencontrer les travailleuses de nuit. Il y avait à ses côtés, le  Préfet du département de l’Ouémé, Marie Atrokpossou, le Secrétaire exécutif du Conseil National de Lutte contre le VIH/SIDA, la Tuberculose, le Paludisme, les Hépatites, les Infections Sexuellement Transmissibles et les Épidémies (CNLS-TP), et la représentante du chef de l’État au sein du CNLS-TP.

Cette rencontre est le témoignage du sens d’écoute aigu du Chef de l’État qui par l’autorité du CNLS-TP l’a organisé pour que les parties concernés échangent sur cette question restée tabou, ambiguë jusqu’à présent.« Vous vous imaginez mon ravissement quant à l’organisation de cette première réunion en écho au cri de cœur plus qu’au coup de force qui a été le mien», dira d’entrée le préfet Alain Orounla. Selon l’autorité préfectorale, les balises sont aujourd’hui posées. « (…) on a admis ensemble que les choses ne pouvaient continuer comme cela se faisait », a-t-il expliqué.

Cette séance de travail a permis de « toucher du doigt le fait que le travail du sexe doit être véritablement encadré », fait savoir le Préfet de l’Ouémé qui trouve « heureux que son collègue du Littoral ait percé l’abcès ». « Je pense que cela nous amène à mener de bonnes actions », a-t-elle ajouté.

Quant à la représentante du Chef de l’État au sein du CNLSTP, Mme Médégan Kiki Valentine, tous ont reconnu finalement que cette action est positive. « Elle nous a ouvert les yeux. Ce sujet était considéré comme tabou, aujourd’hui tout le monde en parle, tout le pays en parle. Et ça nous permet de régler les problèmes dans ce milieu-là, d’aider à améliorer leurs conditions de travail. Derrière ce travail, il y a beaucoup de problèmes, les problèmes de santé publique », a-t-elle expliqué.

Cette rencontre intervient après la traque lancée contre les prostituées et les maisons de tolérance par le préfet Alain Orounla. L’autorité préfectorale avait donné le sens de l’opération, celui de décourager les réseaux de proxénétisme. « Nous entreprenons de faire fermer tous ces espaces qui polluent le département. Toutes ces maisons dès qu’elles sont répertoriées seront fermées », avait déclaré le préfet Orounla. Il s’agit d’un problème d’offre et de demande, se défendent les prostituées, selon qui le mieux est d’encadrer l’activité.

E.A.T.