Marche contre la vie chère à Cotonou : Les syndicalistes se heurtent à un dispositif militaire

Economie & Tech

(Des marcheurs arrêtés puis libérés ; les syndicalistes annoncent un rassemblement le 1er mai)

Les travailleurs se sont heurtés à un dispositif militaire lors de leur marche de protestation samedi 27 Avril 2024 contre la cherté de la vie. Une vingtaine de manifestants et trois leaders syndicaux ont été arrêtés. Après leur audition, ils ont tous recouvert leur liberté dans la soirée du même samedi. Les syndicalistes annoncent une nouvelle marche le 1er mai dans le cadre de la fête du travail.

Au Bénin, la cherté de la vie avec la flambée des prix de plusieurs produits de première nécessité a fait sortir les centrales et confédérations syndicales dans la rue. Ils ont décidé d’exprimer leur mécontentement à travers une marche pacifique et se faire entendre par le gouvernement.

Trois jours avant la marche, Alain Orounla, préfet du Littoral a, dans un communiqué appelé les organisateurs à se conformer aux textes en vigueur au Bénin,  donc la nécessité d’une autorisation avant la marche.

Les centrales syndicales répliquent et font savoir qu’ils ont rempli toutes les formalités requises et qualifient le communiqué du préfet de « communiqué de ruse ». Elles ont donné rendez-vous aux travailleurs à 7 heures à la Bourse du travail. Samedi 27 avril, dans la matinée, un lourd détachement de la police  a pris d’assaut la Bourse de travail et ses environs.

Au rond-point de l’étoile rouge des piquets militaires ont été posés sous la forme circulaire du carrefour. Un peu plus en avant vers la bourse du travail, point de départ du mouvement, un  détachement de militaires armés à bord des véhicules lourds le long de l’itinéraire défini pour la marche. Malgré ses dispositifs, les manifestants n’ont pas baissé les bras. Ils ont contourné ce dispositif militaire et changé d’itinéraire et se sont dirigés vers la place Bulgarie. Les forces de l’ordre ont procédé à l’arrestation de plusieurs responsables syndicaux et marcheurs. Trois Secrétaires généraux de centrales syndicales, Anselme Amoussou de la CSA Bénin, Moudachirou Bassabi de la CGTB, Noël Chadaré de la Cosi Bénin ainsi qu’une vingtaine de militants ont été arrêtés. Après audition à Agblangandan dans les locaux de la Brigade criminelle, en présence de leurs avocats, la police judiciaire a décidé de les libérer.

Après avoir recouvert sa liberté, Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin annonce que la manifestation sera reprogrammée. Dans son message, il  invite les militants et les citoyens à se rassembler à la Bourse du travail le mercredi 1er mai 2024 pour un meeting d’information, de mobilisation et de prise de décisions. « Si on ne la réorganise pas, on ne serait pas digne de la solidarité dont nous avons profité aujourd’hui aussi bien au niveau national qu’international, nous ne serons pas dignes de nos militants qui se sont déployés et qui sont restés en éveil depuis plus d’une semaine pour préparer cette marche. La marche va donc être reprogrammée et reprise », a-t-il déclaré.

Selon Noël Chadaré, Secrétaire Général de la Cosi Bénin, il n’a été dit dans aucun texte de loi qu’il faut une autorisation pour une marche. Ce qui est prévu et qu’ils ont fait, ajoute-t-il est de formuler une déclaration d’intention de marche à l’endroit de la mairie ainsi que de la préfecture. Il n’a pas caché son mécontentement face à l’étouffement de la marche. « Ce qui s’est passé n’est pas bien pour l’image de notre pays », se désole le sg de la Cosi Bénin. Il espère un dialogue entre les syndicats et les autorités pour aborder le problème de la cherté de la vie.

 

E.A.T.

 

A lire aussi

Le patriarche Karim da Silva exhorte les syndicalistes à privilégier le dialogue