France : Les Républicains (LR) ne soutiendront pas le texte du gouvernement sur l’immigration

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À quelques jours du début de l’examen du projet de loi immigration en séance publique à l’Assemblée, les oppositions fourbissent leurs armes. Le ministre de l’Intérieur va devoir trouver une majorité pour faire voter son texte qui vise notamment à faciliter les procédures d’expulsion et régulariser les travailleurs sans papiers dans les métiers en tension. Mais la majorité est loin d’être acquise. Les LR ont confirmé ce matin qu’ils ne soutiendraient pas le texte. 

Eric Ciotti, Olivier Marleix, Bruno Retailleau et Annie Gennevard sont venus ensemble ce mercredi matin devant les journalistes. Comme pour montrer que LR sont rassemblés face au texte du gouvernement.

Leur patron Eric Ciotti donne le ton. « Nous ne voterons pas le texte du projet de loi tel qu’il a été adopté par la commission des lois ! »

Bruno Retailleau dénonce un détricotage du texte qui avait été adopté par le Sénat, où la droite est majoritaire. « Au total, on va avoir à la fois plus de régularisations, mais il y aura aussi moins d’expulsions. »

Le patron des Sénateurs LR se fait peu d’illusion sur les discussions à venir à l’Assemblée. « Quand vous partez d’un texte en commission qui est à ce point mauvais, affaibli, c’est très très difficile de le rétablir dans sa plénitude en séance publique », poursuit Bruno Retailleau.

Le texte fortement durci par la droite au Sénat a été examiné fin novembre par les députés de la commission des Lois à l’Assemblée nationale, avant d’arriver dans l’hémicycle le 11 décembre prochain. Après des débats parfois tendus, les parlementaires ont voté hier, à 35 voix pour et 16 voix contre, en faveur d’un texte un peu assoupli par rapport à celui qui était sorti des débats au Sénat.

Ce qui bloque, c’est notamment cet article 4bis réécrit en commission. Il permettrait à certains travailleurs sans papiers de demander leur régularisation. Avec un droit de véto du préfet.

Ligne rouge partagée par l’ensemble des députés LR selon leur patron Olivier Marleix. « Je ne vois pas beaucoup de députés au sein du groupe qui sont prêts à valider un mouvement de régularisation massif. »

Car comme pour la réforme des retraites, plusieurs députés LR dissidents pourraient ne pas suivre leur chef de file. Combien seront-ils au final ? C’est la question qui taraude l’exécutif.