Présidentielle 2021 au Bénin : Les favoris au poste de vice-président de Patrice Talon

Politique

Qui sera le vice-président de l’actuel chef de l’État béninois s’il est candidat à sa propre succession ? Patrice Talon aurait demandé aux partis de sa majorité de lui faire des propositions de candidats à la vice-présidence. 

Pour l’élection présidentielle du 11 avril 2021, les Béninois vont, pour la première fois, voter pour un duo : le candidat au poste de président et son vice-président.Ainsi en ont décidé les députés de la 8è législature lors des réformes institutionnelles et politiques de novembre 2019.

Patrice Talon n’a pas officiellement annoncé sa candidature. Toutefois, selon Jeune Afrique, il aurait demandé aux formations politiques qui se réclament de sa majorité de lui soumettre des noms de candidats potentiels à cette fonction. Cette question aurait été évoquée fin octobre. Selon Jeune Afrique, Talon avait alors reçu à sa résidence, séparément, les états-majors des deux principaux partis de sa majorité – l’Union progressiste (UP) et le Bloc républicain (BR).  Le processus de présélection des candidats potentiels aurait été engagé en interne. Sauf changement de dernière minute, Patrice Talon est le candidat des bureaux politiques des deux partis pour la présidentielle. Le BR a déjà formellement annoncé que son candidat est Patrice Talon. L’UP devrait le faire officiellement dans les jours à venir, à en croire un cadre du parti.

Quant au vice-président, il n’est pas encore connu. C’est un poste stratégique, honorifique et symbolique sans prérogative exécutive. Le vice-président est chargé d’assurer la pérennité des futures élections générales (la présidentielle et les législatives sont organisées à la même date). Il assure l’intérim en cas de décès, de démission ou d’empêchement définitif du président élu, et ce, jusqu’à la fin du mandat de ce dernier.

En interne, le processus de désignation du vice-président fait l’objet d’intenses discussions. Selon Jeune Afrique, certains plaident pour que le candidat à la vice-présidence ait plus de 70 ans lorsqu’arrivera l’échéance de la présidentielle de 2026. Un moyen, selon les défenseurs de ce critère d’âge, d’éviter que les éventuelles ambitions présidentielles du vice-président ne perturbent le bon fonctionnement des institutions, souligne la même source.

3 favoris BR versus 2 favoris UP

Au sein du Bloc républicain, plusieurs noms sont cités. Le général Robert Gbian, ancien directeur du cabinet militaire de Thomas Boni Yayi, ancien candidat à la présidentielle de 2016 et qui siège désormais à l’Assemblée nationale, le député Barthélémy Kassa, ancien ministre de l’Énergie et de l’Eau sous Boni Yayi.

Il y a aussi et surtout le secrétaire général du BR, Abdoulaye Bio Tchané. Ministre d’État chargé du Plan et du développement, il est dans l’ordre protocolaire, le numéro deux de l’exécutif. Candidat à la présidentielle de 2011 et de 2016, il ne pourra en outre pas se présenter en 2026, date à laquelle il sera frappé par la limite d’âge légale.

En ce qui concerne l’Union progressiste, on cite les noms de Sacca Lafia, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique et premier vice-président de l’UP, Il y a aussi Alassane Seidou, de même que Pascal Irénée Koupaki, ancien Premier ministre de Thomas Boni Yayi et actuel secrétaire général de la présidence (avec rang de ministre d’Etat). Mais une question se pose quant à l’éventuelle invalidité de cette dernière candidature : il faut en effet être âgé, au maximum, de 70 ans à la date de la prise de fonction. Or, Pascal Irénée Koupaki est né le 18 mai 1951, il aura donc 70 ans le 18 mai 2021. Date à laquelle il semble difficile, en cas de victoire lors du scrutin du 11 avril, d’être effectivement investi. À moins que le président sortant ne l’emporte dès le premier tour par un « coup KO » et que les éventuelles contestations soient très rapidement traitées par la Cour constitutionnelle.

Talon a le dernier mot

Le choix final revient au président de la République, confie une source au sein de l’entourage du président Talon, qui souligne que la personnalité désignée pourrait très bien ne pas être issue de l’un des deux principaux partis de la mouvance présidentielle.

S.E.

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